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L’Irak, la Russie et les USA

 

Hier soir, sur Al-jazeera, la télévision du Qatar, j’ai entendu un long reportage sur l’armement que le premier ministre irakien chiite, M. Nouri al-Maliki a acheté en Russie. Avions de combat, hélicoptères de même nature et pièces d’artillerie. La note se monte à près de cinq milliards de dollars. Pour l’Irak, l’un des premiers exportateurs de pétrole et de gaz au monde, ce prix là ne constitue pas de problème. En revanche, les USA ont modérément apprécié cette infidélité que le premier ministre chiite présente comme  un simple souci de diversification des des sources d’approvisionnements afin de ne plus défendre d’un seul fournisseur.

 

Comment les Russes ont-ils réussi une telle percée ? C’est que l’Irak est travaillé par au moins trois préoccupations : maintenir l’unité interne de ce pays qui est en fait une véritable mosaïque d’ethnies et de cultures et assurer la sécurité des frontières et notamment de l’espace aérien. Il n’est pas rare que Turcs et Iraniens fassent des incursions en Irak pour exercer un droit de poursuite visant les séparatistes de ces deux pays voisins. Il fallait donc donner à l’Irak les moyens de se défendre. Un troisième élément ne doit pas être oublié : la Syrie dont les soucis actuels pourraient déborder sur ses voisins, dont l’Irak.

 

Mais toutes ces explications n’ont convaincu ni les Américains ni les Kurdes, ces derniers voyant d’un très mauvais œil l’action de l’actuel premier ministre auquel ils reprochent un penchant pour un certain autoritarisme. Les choses en sont là. Car, après tout, les Kurdes qui renforcent leur autonomie, au point de franchir un jour le pas et de devenir indépendants, redoutent que ce puissant arsenal soit utilisé, le cas échéant, contre eux ou contre d’autres séparatistes.

 

Les relations entre Washington et M. al-Maliki ne relèvent plus de la lune de miel. Il y a un certain temps déjà que les USA voient d’un très mauvais  œil le rapprochement entre Bagdad et Téhéran, redoutant le renforcement d’un arc chiite dans la région. Il n’est donc pas impossible que certains de leurs services encouragent en sous main les velléités indépendantistes des Kurdes ou des Turkmènes, ce qui aurait pour effet immédiat d’affaiblir M. al-Mailiki. Ce dernier a fait condamner à mort pour meurtres l’ancien vice président al-Hachemi, actuellement en fuite. Les amis de ce dernier n’ont guère apprécié un procès aux connotations politiques évidentes.

 

Affaire à suivre : avec sa très courte majorité à l’assemblée et les luttes intestines en Irak, l’avenir de M. al-Maliki parait compromis .

 

Si l’Irak venait à se défaire, ce serait une catastrophe encore plus grande pour la région qui doit déjà subir le contrecoup de la crise syrienne.

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