La situation en Egypte
Cela ne s’arrange pas, la tactique des Frères musulmans ayant butté contre ses limites : l’opposition ne veut pas se rendre à l’invitation de M. Morsi de discuter, étant donné qu’il n y a aucune proposition sérieuse et que se rendre à cette invitation reviendrait à engager d’interminables palabres stériles !
M/ Morsi n’a pas compris que devenu président de la République, il devait trancher le cordon ombilical qui le relie à ses amis, car ce n’est qu’ainsi qu’est le président de tous les Egyptiens, ce n’est pas en favorisant à marche forcée l’adoption d’une constitution islamiste.
Pris à son propre jeu, l’actuel président vient de faire appel à l’armée et a instauré l’état d’urgent (hal al-tawarék) dans trois villes frondeuses : Ismailia, Port Saïd et Suez. Faire un tel pas, c’est suspendre les libertés individuelles et remettre tous les pouvoirs aux militaires. M. Morsi met donc le doigt dans un dangereux engrenage car les troubles ne vont pas s’arrêter, M. Morsi ayant choisi de s’aheurter frontalement à une large majorité de la population, au lieu de rechercher un consensus ?
Donc, pour le moment, l’armée obéit mais quand les troubles toucheront les grandes agglomérations et Le Caire, il faudra bien que l’armée et mettra tout le pays sous sa tutelle. Soit elle fixer immédiatement de nouvelles élections présidentielles, soit elle gardera le pouvoir, c’est qu’elle a fait depuis le début des années cinquante. Et les islamistes auront alors leur inaptitude à gouverner, pour une simple raison : ils mêlent la religion à la politique, c’est un cocktail qui ne marche pas.
Mais voilà, c’est aussi la raison d’être des islamistes. Ce que veut dire qu’islamisme et démocratie pluraliste sont inconciliables.