Rosh ha shana, le nouvel an juif
Dans deux jours, le 4 septembre au crépuscule, les juifs du monde entier se réuniront dans les synagogues de leur lieu d'habitation pour entériner solennellement l'entrée de la nouvelle année. Il faut savoir que contrairement à d'autres religions, le judaïsme rabbinique a conservé à cette fête une certaine austérité qui tranche par rapport aux joyeuses ripailles et beuveries du Nouvel an civil. Les juifs prient pour être inscrits dans le livre de la vie, pour que régne la paix sur terre et pour que l'humanité développe entre tous ses membres des liens de fraternité et d'amitié.
J'ai toujours été frappé par les prières universalistes de cette solennité qui dure deux jours pleines et au cours desquels on sonne de la corne de bélier, sauf si rosh ha shana tombe un samedi. Mais les rabbins libéraux du XIXe siècle en Allemagne ont permis une telle sonnerie, même le chabbat...
On prie aussi pour la prospérité des pays et des puissances, on prie pour que le glaive s'éloigne de nos territoires et de ceux des autres peuples. Comme le soulignait Hermann Cohen (ob. 1918) dans ses Ecrits juifs (Jüdische Schriften) c'est à cette occasion qu'Israël apparaît comme un peuple de prêtres, une avant-garde de l'humanité monoithéiste chargée de faire au reste du monde l'apostolat du messianisme.
Quand j'étais enfant, j'étais ébloui par un poèle synagogal chanté par les juifs séaérades, intitlué Ahot ketana (La petite soeur). Le refrain en est le suivant: que s'achève l'année et ses tourments pour que reprennent enfin la nouvelle année et ses bénédictions.
C'est ce que Israël apporte au monde depuis son apparition sur la scène de l'Histoire, même si les peuples s'entêtent à le nier ou le refuser.
Un message d'amour et d'espoir.