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  • Le désaveu, une impopularité historique

     

     

    Le désaveu, une impopularité historique

    On parle, bien évidemment, du résultat des élections municipales en France. C’est une lourde sanction qui ne touche pas que les maires PS battus mais qui va bien plus haut. On a l’impression que ce pays s’est dressé comme un seul homme pour dire non. Non à une politique qui ne tient pas compte des difficultés des citoyens. Prenez l’exemple des retraités qui n’étaient pas imposés et qui le sont devenus sans distinction aucune. Il y a quelques mois, la presse a même parlé d’une remise en question du consentement à l’impôt, c’est dire. Mais le pouvoir, face à cela, est resté sourd. Excédé par ce déni, les citoyens l’ont sévèrement sanctionné. Que va faire le pouvoir ? Loin de changer radicalement de méthode, d’être moins secret, moins opaque, au point que même la pythie de Delphes n’y arriverait pas, il continue d’user d’artifices, ceux là mêmes que le corps électoral a condamnés sans appel. Au lieu d’apparaître au grand jour, de dire qu’il a entendu le cri du peuple, le président de la République (dont certains n’hésitent plus à souhaiter le départ) finasse et joue avec les nerfs de la nation. Il aurait dû, dès hier au soir, annoncer qu’il changeait la donne profondément ou prévoir une sorte de référendum pour redonner la parole au peuple. Ainsi il aurait puisé dans cette consultation une nouvelle légitimité. Mais apparemment, son tempérament politique le pousse à agir autrement.

    Enfin, les citoyens de ce pays veulent une autre politique. Au fond, l’UMP ne présente pas un programme plus alléchant, mais, tout comme le Front National, ceux deux partis d’opposition ont bénéficié d’un rejet total du parti socialiste et de ses représentants. Ces derniers ont été injustement sanctionnés et ils ont payé pour d’autres, à savoir pour le gouvernement et les plus hautes autorités de l’Etat. En effet, les citoyens ont saisi la première opportunité qui s’offrait à eux pour exprimer leur mécontentement qui est historique.

    Au début de cette aventure, certains commentateurs politiques avaient mis en garde contre l’inexpérience des deux têtes de l’exécutif, qui n’avaient jamais eu la moindre vie gouvernementale auparavant. Aujourd’hui, c’est la preuve par neuf qui s’impose à tous…

    Même le FN sort nettement revigoré de cette consultation. Regardez l’exemple de Marseille où le PS ressort en guenilles de cette élection. Et le FN conquiert pour la première fois une mairie d’arrondissement : il y a déjà des tensions avec certains secteurs de la population qui se plaint d’être oubliée, sans sécurité, sans travail et sans avenir.

    Ce qui frappe aussi et qui ne laisse pas d’être inquiétant, c’est la versatilité du corps électoral qui, moins de deux ans après avoir voté, se déjuge et rejette ses favoris d’hier. Cela peut toucher tous les bords du spectre des opinions politiques. Aujourd’hui, c’est la gauche qui paye les pots cassés, demain cela pourrait bien changer. On ne le redira jamais assez : il faut un consensus national, il faut une entende nationale. Une France contre une autre France, cela ne marche plus..

  • Les élections municipales en Turquie

    Les élections municipales en Turquie

    Décidément, c’est la saison des élections municipales, porteuses de grand changement. Et pas uniquement en France puisque la Turquie vote elle aussi dans un climat qui n’est pas favorable au gouvernement en place. L’actuel premier ministre Erdogan commence à voir les limites de son pouvoir Il y a un parfum de scandale et de corruption qui embaume l’atmosphère politique. Le Premier Ministre islamiste, fidèle à son comportement, s’emporte, menace ses adversaires qui réclament sa démission pour je ne sais quelles affaires de corruption… Une cassette, enregistrée on ne sait comment prétend, à tort ou à raison, que la voix qui parle serait celle du premier ministre demandant à l’un de ses proches (son fils ?) d’être sur ses gardes et de faire disparaître des traces de je ne sais quel argent…… Bref, on le voit, de grosses inquiétudes de la part du gouvernement et une agitation croissante de la part de l’opposition, ce qui ne favorise la sérénité d’un choix politique. Dix ans de pouvoir pour ce parti, c’est peut-être un peu trop. Mais , chose plus grave, M. Erdogan s’en est aux règles laïques du fondateur de la Turquie moderne, il a autorisé maintes choses qui ne l’étaient pas précédemment et s’est mis l’armée turque à dos en faisant condamner son ancien chef d’Etat major à la prison à vie et en procédant à des nominations qui, croit-il, le mettent à l’abri de mauvaises surprises, c’est-à-dire de coups d’Etat. On le dit même, ce Premier Ministre, obsédé par le cas égyptien où l’armée a fini par mettre à bas un régime islamiste pourtant démocratiquement élu. Et dans ce cas aussi, le président déchu Morsi avait pourtant cru s’être entouré de toutes les précautions du côté de l’armée, et en fin de compte, celle-ci n’a écouté que soi même. Dans ces pays là, le seul corps vraiment organisé, constitué et discipliné est et reste l’armée. Toucher à ses chefs, même retraités, est toujours mal vécu. Mais il n’est pas impossible que l’opposition remporte les élections, préparant alors un prochain changement de majorité. Il faut dire rappeler que M. Erdogan a jugé d’interdire la libre circulation des réseaux sociaux qui ont divulgué les affaires dans lesquelles il était compromis. La justice turque lui a donné tort et a condamné ces mesures d’exception Que va t il se passer ? Les résultats des élections nous le diront. Mais il est certain que le peuple turc ne supportera pas plus les sautes d’humeur de M. Erdogan…

  • Réflexions sur le devenir politique de la France

    Réflexions sur le devenir de la France

    Les résultats des élections municipales en France nous dispensent des enseignements qui dépassent nettement l’enjeu local, même dans les métropoles comme Paris, Lyon et Marseille. Nous ne nous arrêterons plus aux mauvais signaux donnés au pouvoir qui essuie ici une cinglante défaite. Il est de bonne guerre que les perdants minimisent l’étendue de leur défaite et pour les vainqueurs d’en magnifier l’éclat. Première conséquence palpable : la droite va regagner la présidence du Sénat. Est ce le commencement d’une ère nouvelle ? Il est trop tôt pour le dire. Mais l’enseignement premier, au niveau national, est que les citoyens sont mécontents de la politique suivie qui les écrase sous le poids des impôts de toute sorte, asphyxie la croissance et ne parvient toujours pas à juguler le chômage. Les citoyens commencent aussi à stigmatiser l’inexpérience, voire l’impéritie (Matthieu Pigasse) du gouvernement actuel dont les deux chefs, président et premier ministre, n’ont jamais eu d’expérience gouvernementale antérieure.

    En d’autres temps, de telles critiques n’auraient pas eu le même retentissement. Dans certaines manifestations et dans certains commentaires, quelques uns demandent sans fard le retrait pur et simple du président actuel, ce qui bouleverserait la situation et créerait une crise institutionnelle dont personne de responsable ne veut. Les gens simples et les partis politiques demandent un coup de barre à droite, un changement de politique. François Hollande est donc dans une impasse.

    Mais la nouveauté à laquelle tous sont sensibles et réclament des changements, c’est que le locataire de l’Elysée finasse, joue avec les nerfs de ses interlocuteurs, accroissant ainsi le manque cruel de lisibilité de sa politique. Quand les sondeurs demandant aux personnes sondées  que veut le président, la réponse obtenue est : on n’en sait rien.

    Jeudi soir, France 2 a proposé une grande émission avec un large débat, comme les Français les aiment. Le premier enseignement de ces confrontations parfois vives est le désenchantement des Français, leur refus et leur rejet du politique, leur condamnation sans appel des hommes et des femmes politiques. Je n’avais encore jamais entendu les Français mettre aussi directement en cause le caractère intéressé de l’engagement de leurs hommes politiques. Et ces derniers, pourtant présents sur le plateau n’ont rien pu dire, tant la vague du mécontentement, une véritable lame de fond, était puissante…

    Ce que les citoyens ne supportent plus, c’est qu’on leur mente, qu’on les enfume, pour reprendre un néologisme à la mode. Les Français ont compris que le bipartisme ne les sauverait pas et ils ont décidé de donner sa chance au Front National. Ici aussi règne un certain flou qu’il serait bon de dissiper : ou bien le FN est un parti anti républicain et dans ce cas, on l’interdit, ou bien il est licite et on cesse de s’étonner, voire de s’alarmer de sa progression dans l’opinion, dans les sondages et dans les votes.

    Ce dernier point est le plus important, celui sur lequel doit se porter la réflexion des Français et de leurs hommes politiques. Henri Guaino avait eu raison l’autre soir de souligner que gauche et droit n’ont pas trouvé de réponses adéquates à apporter aux problèmes des Français qui ne se sentent plus chez eux en France, en raison d’une immigration non choisie, subie et d’une criminalité pas assez combattue. Ce n’est pas le fruit du hasard si c’est le sud de la France qui est le plus touché et que le FN y consolide ses positions.

    Il faut faire preuve de lucidité : le monde a changé, l’économie n’est plus ce quelle était et la société française a perdu son homogénéité. Les racines spirituelles de ce continent sont recouvertes d’une subculture et l’identité culturelle de la France risque de ne plus être qu’un souvenir. Tel est le raisonnement que se tiennent à eux mêmes les citoyens.

    Face à cette situation, l’actuel pouvoir finasse, joue au plus malin, brouille les cartes, au lieu de jouer franc jeu et de dire clairement qu’il changera de politique,  va revoir le modèle social français, stopper l’immigration, lutter contre la fraude aux allocations etc…

    Ce sont exactement les points sur lesquels le FN porte toute son attention et tous ses efforts et c’est pour cela qu’il réussit.

    La France doit penser aux Français et les écouter. C’est ce que tous les gouvernements se sont gardés de faire depuis 35 ans.