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  • La situation politique en France

    La situation politique en France…

    On prête à Jacques Chirac une expression un peu triviale, digne d’un officier de cavalerie : Les emmerdes volent en escadrille… En bon français ; un malheur n’arrive jamais seul… Lucide réflexion sur l’action politique, ses hauts et ses bas, ses périodes fastes et néfastes ! C’est bien la seconde hypothèse qui caractérise sans conteste la situation politique de François Hollande. On se défend mal de l’impression d’une certaine impéritie, voire de désarroi de la part du chef de l’Etat qui a du mal à forcer sa nature et à trancher dans le vif. Son prédécesseur n’aurait pas manqué de le faire.

    C’est que jusqu’au dernier moment, le chef de l’Etat a espéré que cette improbable inversion de la courbe du chômage finirait par arriver. Un peu comme le Messie qu’on attend mais dont on nous explique qu’il ne viendra que plus tard. Comme le chamelier dans le désert qui espère la plus fine rosée qui suit une grande sécheresse mais qui tarde à arriver..

    Non seulement les élections municipales ont été perdues et bien perdues (aucun institut de sondage ne prévoit de ressaisissement des électeurs de gauche) mais le coin de ciel bleu auquel il s’accrochait n’est pas visible : le taux de chômage n’a pas baissé, il s’est au contraire aggravé. L’horizon est entièrement bouché…… Et dernière chose mais qui n’est pas la moindre : près de 80% des Français, de droite comme de gauche, exigent un remaniement rapide et profond. Ils redoutent que le chef de l’Etat se contente d’un simple remaniement cosmétique. Certains, comme les députés PS, n’hésitent plus à réclamer ouvertement un départ du Premier Ministre actuel. C’est un peu la recherche d’une victime expiatoire, une sorte de bouc émissaire  chargé de tous les péchés d’Israël… Jean-Marc Ayrault a fait ce qu’il a pu et le chef de l’Etat lui-même a changé de politique au milieu du gué, le 14 janvier. Mais il n’a pas mis ses mesures en application.

    Quel est l’enjeu ? Laurent Fabius vient de le définir sur I-Télé avec la grande clarté qui le caractérise : baisser un peu les impôts des ménages afin de relancer la consommation, baisser de manière significative les dépenses publiques, baisser les charges des entreprises qui sont les seules à créer de vrais emplois et non des Ersatze d’emploi..

    Le problème est que le chef de l’Etat ne veut pas provoquer une crise en optant clairement pour de telles mesures. Il est à la fois l’otage de la gauche du PS et des écologistes qui ont osé s’opposer publiquement à l’entrée de Manuel Valls à Matignon : du jamais vu sous la Ve république.

    François Hollande pourrait se passer de l’appoint de ces supplétifs de la majorité que sont les écologistes. Mais voilà il redoute la candidature de C. D. en 2017 qui lui ferait perdre quelques pourcents sur sa gauche. D’où son obsession de la ménager et de ne pas la sanctionner. Or, de grandes décisions s’imposent pour le bien du pays.

    Et plus on retarde les grandes décisions et pire sera la situation. Il faut donc d’abord remanier largement et en profondeur, et ensuite appliquer franchement les bonnes mesures. Les deux années écoulées prouvent qu’il en est ainsi.

  • Les tristes résolutions du sommet arabe du Koweït

    Les tristes résolutions du sommet des Etats arabes au Koweït

    Il est difficile de croire à un printemps arabe lorsqu’on prend connaissance des résolutions adoptées ou plutôt des irrésolutions survenues lors du sommet arabe à Koweït city. On se défend mal de l’impression d’un vaste retour en arrière, une replongée dans une époque que l’on croyait définitivement révolue. Cela rappelle les quatre non de Khartoum qui tournaient le dos au réel. On sait ce que cette politique est devenue…

    En effet, sur aucun point d’actualité brûlante, les Arabes enfin réunis, n’ont pris de décision marquante ni fait d’avancée significative. Je relève ici trois sujets : la clarification de la position du Qatar qui fait une politique en zigzag, la situation en Syrie où l’opposition armée réclame une pleine reconnaissance et des armes sophistiquées et enfin les négociations de paix entre la Palestine et Israël.

    Le Qatar avec sa télévision al-Jazeera joue double jeu, peut-être même bien plus. Il encourage les intégristes au Mali et ailleurs, s’en prend au régime syrien, fréquente Israël dans les coulisses tout en aidant le Hamas à survivre à Gaza, pactise avec les USA tout en soutenant leurs ennemis, bref une sorte de finasserie élevée au niveau d’une diplomatie d’Etat… Comprenne qui pourra, et même le changement d’émir n’a pas apporté de clarté, notamment aux yeux du puissant voisin, l’Arabie Saoudite, qui scrute l’œil inquiet de telles dérives…

    Les relations avec le régime de Bachar el Assad sont empreintes d’une ambiguïté encore plus grande. On se souvient des déclarations tonitruantes du père de l’Emir actuel qui rêvait de fêter la fin du ramadan à Damas, sur les ruines fumantes du palais de Bachar… Aujourd’hui, le sommet accueille l’opposition et lui permet de s’exprimer sans toutefois lui accorder le siège réservé au régime. C’est que Bachar s’est révélé plus coriace qu’on ne le pensait. Il a regagné du terrain, il reconquiert les positions perdues les unes après les autres et il n’est pas déraisonnable de penser qu’il se maintiendra au pouvoir en juin prochain. L’appui irano-palestino-russe se révèle décisif. Il y un peu moins d’un an, ce blog a été l’un des premiers à signaler que Bachar reprenait confiance et que les atermoiements des USA avaient prolongé sa longévité. Le recul US s’explique par la même attitude des Arabes à l’égard des mouvements de contestations armées : on ne veut pas confier des armes sophistiquées à des groupes islamistes comme al-Nosra. A quoi  bon remplacer un extrémisme par un autre qui serait bien pire ?

    La troisième inconséquence de ce sommet dont les Etats arabes semblent avoir le secret : ils ont dit non à la reconnaissance d’Israël en tant qu’Etat-nation du peuple juif. En agissant ainsi, les membres de ce sommet ne rendent pas service à la paix ni même aux Palestiniens. L’Etat d’Israël a toujours été considéré comme un Etat juif, c’est la raison de sa création et de son existence. Méconnaître une telle vérité est très grave et dénote un refus du principe de réalité (Realtätsprinzip). C’est donc un mauvais signal. Mahmoud Abbas avait déjà des difficultés, non seulement financières mais aussi politiques, notamment avec le Hamas, eh bien le sommet du Koweït lui complique singulièrement la tâche…

    C’est regrettable.

  • Douloureux lendemains de défaite au PS

     

    Douloureux lendemains de défaite au PS

    Comme cela était prévisible, l’allocution absolument décalée du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a été sévèrement jugée par les ténors du PS qui cherchent un père à la défaite. On connaît l’adage, la victoire a plusieurs pères, seule la défaite est orpheline.

    C’est après plusieurs jours que l’on réalise l’étendue des dégâts causés par une défaite électorale. Un élément majeur domine l’ensemble, la volonté de continuité, voire de survie des candidats dont la réélection est menacée. Lorsque l’état major parisien ordonne aux équipes locales de se retirer afin de faire échec aux listes du Front National, la plupart des colistiers refusent d’obéir.

    Comment en est on arrivé là ? C’est évidemment la faute du gouvernement et du chef de l’Etat qui n’ont pas voulu écouter les cris de désespoir des citoyens. Souvent, les hommes politiques, de droite comme de gauche, ne prennent qu’une chose au sérieux, leur maintien au pouvoir, leur situation personnelle.

    Il est de notoriété publique qu’on ne peut pas avoir raison seul contre tous. Or, même les électeurs de gauche ont déserte leur camp, ne se reconnaissent pas dans la politique menée et cela va s’aggraver. Oui, la situation est très difficile et on comprend les hésitations du président qui tarde à remanier : qui va-t-il mettre à Matignon et pour quelle politique ? S’il change de cap comme il le fit le 14 janvier, est il sûr d’être suivi par les députés PS ?

    En fait, on se trouve dans une impasse. Il faudrait tout changer et cela est impossible. L’écrasante majorité du PS à l’Assemblée ne reflète plus la sensibilité générale du pays. Mais qui oserait conseiller au président de la république de dissoudre ? Et si, d’aventure, il s’y risquait, ce sont 400 députés de droite et d’extrême droite qui se retrouveraient au palais Bourbon …

    La seule possibilité raisonnable est de faire un gouvernement d’union nationale. Mais sera t il admis par l’Assemblée ?

    Il faut de solutions claires et innovantes. Nous en sommes encore loin. Les hommes politiques sont souvent bridés par des considérations subalternes. Mais comment faire autrement ? Les hommes ont leurs faiblesses. Ce ne sont pas des morceaux de bois.

    Il est tout de même incroyable de constater que les mêmes électeurs qui ont fait un triomphe à la gauche la rejettent aujourd’hui sans la moindre nuance. Dans aucune grande ville, le PS n’est arrivé à une position de ballotage favorable. Et le cas de Marseille est très instructif : le PS t est devancé par le FN.

    C’est ce parti qui est le véritable vainqueur des élections municipales en France. Et la droite comme la gauche n’ont toujours pas trouvé la parade. Les vieilles recettes ne marchent plus. Il faut trouver autre chose.