La situation politique à l’intérieur de la France.
De plus en plus de commentateurs n’hésitent plus à envisager des changements au plus haut niveau dans ce pays. Un article paru dans Le Figaro d’hier se demandait clairement si François Hollande ne devrait pas s’appliquer à lui-même la règle de clarification qu’il réclamait de l’ancien chef de l’Etat en 2006. En clair, de s’interroger sur sa légitimité au regard des sondages qui restent désespérément bas. Ce matin I-Télé donnait moins de 16% d’opinions favorables et tout juste 41% pour le Premier Ministre. C’est vrai, la situation est difficile mais tout de même.
La question qui se pose est la suivante : Peut-on gouverner avec des sondages ? Qu’est ce qu’un sondage face à un mandat constitutionnel accordé à un homme politique ou à une majorité parlementaire pour une durée déterminée ? Peut-on arguer juridiquement de l’impopularité sans précédent pour lui demander de dissoudre l’Assemblée, voire de remettre en jeu son mandat ? Aux Constitutionnalistes de répondre. Pour certains, orientés à droite, la réponse est toute trouvée. Mais il faut souligner que cela pourrait créer un précédent.
En fait, la démarche la plus consensuelle et qui est prévue par la Constitution, c’est de revenir vers les électeurs. Et en effet, des voix s’élèvent pour douter que les Français aient la patience d’attendre trois ans avant de changer de politique et de régime.
On se souvient qu’aux lendemains des élections européennes, Français Hollande avait habilement contourné l’obstacle et interprété les résultats comme un désaveu de la politique d’austérité dictée par Bruxelles et Madame Merkel. Il avait alors dit que les institutions étaient fortes, ce que d’autres avaient interprété dans le sens suivant : elles me protègent, quoiqu’il arrive, quels que soient les résultats des élections…
Qui départagera les protagonistes ? Le peuple ?
Je me souviens quand j’étais étudiant, il y avait eu un discours de Georges Pompidou déplorant l’instabilité politique du pays et la versatilité de ses électeurs. Il rappelait aussi que la France était le pays qui avait usé le plus de constitutions. Celle de 1958 était censée porter remède à ces maux congénitaux de la France.
Mais peut on encore, en 2014, soit plus d’un demi siècle après, gouverner la France de cette manière ?