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L'inquiétante situation sécuritaire en Egypte

L’inquiétante situation sécuritaire de l’Egypte

C’est désormais avéré, l’Egypte n’est pas encore sortie de la crise institutionnelle qui a permis de chasser les Frères musulmans du pouvoir. Que des bandes d’islamistes armés, probablement en cheville avec le Hamas de Gaza aient réussi à annihiler près d’une trentaine de soldats égyptiens dans le nord du Sinaï, non loin de Gaza et d’Israël, voila qui en dit long sur la crise que le pays du Nil traverse depuis plus de deux ans. Or, la stabilité de ce grand pays, le plus peuplé et le plus fort de tous les pays musulmans (excepté l’Indonésie qui se trouve, elle, dans un autre continent), commande la stabilité de toute la région. Visiblement éprouvé par cette catastrophe, le président égyptien a laissé entendre qu’une telle action avait été minutieusement préparée et que des puissances étrangères se trouvent derrière pour financer et mettre en œuvre une telle opération. Visait-il l’Iran ou le Hamas ou les deux ? Ce n’est pas impossible. En tout état de cause, Israël ne peut pas être soupçonné puisque l’Egypte actuelle est sa meilleure alliée dans la région. Quand on a les mêmes ennemis, on est forcément amis… Depuis la révolution qui a renversé le président Hosni Moubarak, l’armée égyptienne ne contrôle plus vraiment le Sinaï où pullulent les trafiquants et les djihadistes de toutes sortes. Il y a des contrebandiers qui prospèrent même dans les enlèvements d’êtres humains, d’autres qui font dans le trafic d’armes et d’autres qui essaient de préparer des infiltrations en Israël. Tous ces groupes disparates ont un ciment unificateur, la haine d’Israël et la détestation du régime égyptien, accusé d’entretenir une étroite coopération sécuritaire avec l’Etat hébreu. Mais ce qui est encore plus inquiétant, ce sont les attentats en plein centre du Caire contre les forces de l’ordre ou des bâtiments officiels. Or, cette situation d’insécurité éloigne les touristes des bords du Nil alors qu’une importante partie des revenus du pays émane justement des visiteurs étrangers. Le même constat est fait au sujet des investisseurs occidentaux. Comment voulez vous attirer les capitaux si le régime n’a pas la situation bien en main ? Quelle sera la réaction des masses des Frères musulmans lorsque l’ancien président déchu Mohammed Morsi sera jugé et très probablement condamné, vu les lourdes accusations qui pèsent sur lui ? Sauf erreur de ma part, une forte flambée de violence est à redouter et les forces de l’ordre seront contraintes de réagir avec détermination. Cela ne ramènera pas le calme. Ce qu’il faut craindre par dessus tout, c’est un embrasement général de la région, d’autant que des troubles sporadiques secouent la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem… Les nouvelles ne sont guère meilleures au Liban où l’armée peine à déloger des groupes armés de la vieille ville portuaire de Tripoli. Les Libanais n’ont pas l’armée qu’il faudrait pour faire respecter l’ordre et maintenir le calme. Et comme d’habitude, le Proche Orient déjoue toutes les logiques, toutes les approches sensées du conflit. Dans son bel ouvrage, Les désorientés, l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf fait dire à l’un de ses personnages que la paix mondiale ne sera pas instaurée tant que ce conflit n’aura pas été résolue. Il a malheureusement raison. Car comment le résoudre, ce conflit aux racines religieuses ?

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