NOTE 3000
Vers une dissolution de l’Assemblée nationale ?
Ce n’est pas d’actualité, mais un certain nombre de données convergentes ont tendance à accroître la vraisemblance d’une telle mesure. Jusqu’ici, seule Marine Le Pen et son père réclamaient énergiquement une dissolution de l’Assemblée, au motif que l’échec de la première moitié du quinquennat de François Hollande rendait nécessaire une telle décision. Dans certains milieux parisiens on avançait prudemment la même idée, mais sans trop insister, surtout du côté de l’UMP où l’on se défend, fidélité aux principes de la Ve République oblige, de favoriser je ne sais quel coup de force institutionnel. Depuis hier dimanche, les choses ont évolué et c’est François Bayrou qui a le plus enfoncé le clou en réclamant fortement une telle dissolution. Cela est un peu étonnant puisque c’est vers lui que Manuel Valls a fait les débuts d’une ouverture politique ; il semble donc que le centriste Bayrou refuse de servir de roue de secours (sic). Selon le président du Modem, les Français n’accepteront pas cette situation jusqu’en 2017… Dans la foulée, c’est Alain Juppé qui évoque cette hypothèse tout en finesse en reconnaissant que ni le président ni sa majorité actuelle se résoudraient à ce suicide collectif. Alors que va t il se passer ? Dans les instituions actuelles, seul un homme le sait, car lui seul est la clef de voûte de l’ensemble, le président de la République : la décision ne dépend que de lui. D’un trait de plume au bas d’un décret publié au journal officiel, il a le droit, pour peu qu’il en décide, de renverser l’assiette sur son bord. Le fera t il, ne le fera t il pas ? Tout dépend des événements qui vont se produire dans les semaines et les mois qui viennent. Les partisans d’un renversement font valoir que M. Hollande qui en appelle au rassemblement de la nation, ainsi que sa fonction lui en fait l’obligation, n’est peut-être pas le mieux placé comme rassembleur car, ajoutent ils avec cruauté, moins de deux Français sur dix ont de lui une opinion favorable et souhaiteraient qu’il se représente. Les autres le refusent . La fébrilité a augmenté depuis l’annonce des mauvais chiffres du chômage du mois de septembre, imprudemment accompagnés par un aveu d’impuissance du ministre du travail. Qui ne prévoit d’embellie, et encore hypothétique, que vers le milieu du second semestre de 2015. Tout ceci n’est pas de nature à rendre les Français optimistes. Mais il y a aussi l’image d’un président qui inaugure les chrysanthèmes, qui semble déconnecté des réalités, souffrant d’une solitude personnelle grandissante. Que faire ? Et même s’il y avait une redistribution des cartes et que la droite revenait au pouvoir, ferait elle mieux ? La question se pose vraiment, même si la réponse est difficile à trouver.
A l’occasion de cette trois millième note, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui fréquentent ce blog hébergé par la Tribune de Genève (MRH)