Election présidentielles françaises de 2017 : des primaires pour tous ?
Si la nouvelle s’avère, alors c’est une véritable révolution et des décisions, encore confidentielles, auront donc été prises au sommet de l’Etat. De Thierry Mandons à Benoît Hamon, le message semble être le même : il faut une primaire pour désigner le prochain candidat du PS ou de la gauche à la prochaine élection présidentielle. Analysons cette nouvelle qui semble révolutionnaire mais qui recèle en elle-même bien des problèmes. Il y a d’abord une prise de conscience de la situation socio-économique en France et les possibilités d’y porter remède. Et dans ce contexte précis, on a l’impression que les autorités, de droite comme de gauche, ont pris conscience de l’étendue du mal, pour ne pas dire du désastre. En deux ans, ceux qui nous séparent de l’élection, nul ne pourra obtenir les résultats tant espérés : baisse du chômage, réduction des déficits, réindustrialisassions de la France, lutte contre l’insécurité, contre l’immigration, la délinquance, etc… Or, si l’on présentait le candidat naturel sans aller plus loin, c’est-à-dire sans autre forme de procès : on reconduit le sortant. Le fait que d’un bord à l’autre de l’échiquier de la gauche socialiste, on ait pu s’exprimer ainsi prouve que des changements sont intervenus. S’agit il de changement de stratégie ou simplement de tactique ? Une inconnue demeure ; est ce que toute la gauche va se rallier à un candidat unique ce qui lui permettrait d’être présent au second tour ? Car tel est bien l’enjeu : la gauche, simple ou plurielle, n’est plus assurée d’être présente au second tour.. Pour obvier à ce mal, l’idée est de rallier tout le monde : le PS, le front de gauche, les communistes, les radicaux, les écologistes et des gens comme Arnaud Montebourg. C’est une initiative intelligente, susceptible d’empêcher le développement exponentiel du Front National. Au fond, les Français font le constat ou le raisonnement suivant : tous les partis qui se sont succédé au gouvernement ont fait leurs preuves et n’ont pas été concluants. Le seul qui n’ait pas eu l’occasion de montrer ce qu’il voudrait faire n’est autre que le FN. Conclusion : donnons lui sa chance. Mais c’est un pari qui pourrait être dangereux car sur le plan économique par exemple, dire que la France peut sortir de l’Euro est une belle plaisanterie. Si l’on tentait de le faire, la monnaie française perdrait dès le lendemain 50% de sa valeur et la dette qui serait libellée alors dans une monnaie nouvelle serait écrasante, paralysante, en un mot ruineuse. La crise n’est pas seulement économique, elle est aussi spirituelle si tant est que la politique ait quelque chose à voir avec la spiritualité. Je pense qu’on a vraiment atteint les limites du système. Dans notre civilisation, tout a fini par se réformer, changer et évoluer. Les mœurs politiques, excepté… Le fait qu’aucun des deux grands partis ne soit épargné prouve que le mal est plus profond qu’on ne le pense. Ce n’est pas une idéologie qui est attaquée, c’est le système lui-même. Vers la fin de sa vie, à l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870, le grand Ernest Renan avait prononcé en Sorbonne un beau discours, Réforme intellectuelle et morale de la France. Ce discours était visionnaire, prémonitoire.
Mais aujourd’hui, où trouver un Ernest Renan ?