Le Front National est il vraiment devenu le premier parti de France?
C’est peu probable, même en s’en tenant à l’objectivité la plus parfaite. Certes, le vote FN n’est plus exclusivement protestataire mais est devenu un parti d’adhésion. Non pas au programme socio-économique de ce parti, qu’on ne connaît toujours pas, avec exactitude, mais c’est l’expression d’un malaise persistant des couches sociales les plus défavorisées et d’une classe moyenne inférieure qui s’est paupérisée à la suite d’une crise interminable. C’est cela qui crée le trouble et renforce l’idée chez certains que tous les partis ont failli, qu’ils pensent qu’à eux, qu’ils vivent bien mieux que leurs mandants et qu’il serait temps, toujours selon ces gens, de donner enfin sa chance à ce parti qui n’a jamais eu le pouvoir. Ce qui explique que sans rien faire, ni rien dire, sans même apparaître fréquemment sur les écrans des télévisions, Marine monte, grimpe dans les sondages, par un effet quasi mécanique. Ce n’est pas plus compliqué que cela. D’où l’affolement légitime du gouvernement actuel qui réalise, un peu tard, qu’on atout essayé contre le FN, mais en vain. Que faire ? Résoudre les problèmes posés par la crise. Or, cela ne dépend pas que du gouvernement actuel et même un autre ne s’en serait pas mieux tiré.
Quant à la possibilité pour Marine de devenir chef de l’Etat, cette hypothèse n’est plus du tout écartée d’une revers de main. Elle n’est plus fantaisiste.
La première chose à faire est de rassurer les Français et de leur faire comprendre qu’ils sont chez eux en France.
Allez dans la rue, sortez dans les marchés, écoutez les conversations dans les bars et les restaurants, et vous verrez que les gens se posent la question quand ils prennent le métro, se promènent ou rentrent chez eux.
C’est un peu triste, mais faire ? Le gouvernement fait ce qu’il peut.