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L'attentat de Tunis et ses implications

 

L’attentat de Tunis et ses conséquences

 

 

 

A l’évidence, l’Etat dit islamique a de fins stratèges qui planifient son extension de par le monde et ont des idées précises quant à la logique de son développement. Il est même assez surprenant que l’attentat de Tunis ne soit survenu qu’hier alors que la Tunisie, maillon faible de la Libye voisine, en état de déliquescence avancée, constituait une cible parfaite et une proie facile pour les djihadistes.

 

 

 

D’après ce que l’on sait, et il convient d’être prudent puisqu’il a fallu attendre le milieu de la nuit pour apprendre que des Français faisaient partie des morts, les assaillants au nombre d’au moins deux, visaient d’abord le parlement tunisien, tout proche du musée qui fut en fin de compte victime de l’attentat.

 

 

 

Ironie ou fatalisme de l’histoire, l’une des commissions réunies ce jour là dans l’enceinte de ce parlement, auditionnait justement les chefs de l’armée tunisienne, un corps notoirement sous équipé et mal entraîné, contrairement à une police omniprésente et bien formée. Cela s’explique par la constitution sociale de ces pays : on a peur de l’armée, amatrice de coups d’Etat et on a besoin d’une police fidèle qui surveille la population et déjoue ou décourage toute velléité de troubler l’ordre public

 

 

 

Les réactions des gouvernants sont à la mesure de la gravité de l’attaque. Mais ce petit pays qui a perdu au moins quatre ans à cause de la venue au pouvoir du parti islamiste Annahda, n’a pas les moyens de se défendre correctement. Il a plus de 800 km de frontière avec l’Algérie d’une part, et avec la Libye d’autre part.

 

 

 

La Tunisie devra introduire un plan vigipirate, s’occuper de son propre développement et cesser de s’intéresser à des horizons lointains de la solidarité arabe, bref se concentrer sur le développement économique et social. C’est ainsi que les touristes et les investisseurs reviendront.

 

 

 

Voyons à présent les implications de l’attaque. Vu la dissémination des djihadistes partout dans le monde arabe mais aussi en Europe (sans parler du Proche Orient où se trouve la maison mère), les commentateurs sont alarmistes et disent que les vers  sont dans le fruit. Comment lutter contre des gens qui rentrent chez eux, militairement formés, experts en maniement d’armes et d’explosif s? Même la France n’est pas assurée de ce côté là, et l’on raconte même que des commandos d’élite français, infiltrés en Syrie, s’en sont pris de façon radicale, aux occupants français de deux véhicules tout terrain  qui avaient l’intention de rentrer en France. Les autorités n’ont pas voulu prendre un tel risque.

 

 

 

En s’attaquant à la Tunisie ; les terroristes espèrent enflammer l’ensemble de l’Afrique du Nord, après le Mali et le Proche Orient. Ils espèrent ébranler ainsi tout le monde arabo-musulman et neutraliser ceux de leurs coreligionnaires désireux de vivre en paix avec les autres, tout en pratiquant tranquillement leur religion. Si l’Algérie est momentanément à l’abri (elle a déjà donné : souvenons nous du combat contre le FIS et les années de sang) en raison de sa puissante armée et de ses devises lui permettant d’acheter des armes aux Russes et aux Français, ce n’est pas le cas du Maroc. Certes, l’Arabie Saoudite aime le royaume chérifien à s’armer, mais cela ne suffira pas. La misère générale fait de tous ces désœuvrés et laissés pour compte des proies faciles pour les djihadistes.

 

 

 

Il existe, aux frontières de la Syrie, un autre petit royaume bien vulnérable, la Jordanie, qui ne va pas tarder à souffrir… Quand on fait la liste de tout cela, on a le vertige : la Syrie, l’Irak, la Libye, Bahreïn, le Yémen, et maintenant la Tunisie La liste est elle close ? On veut l’espérer.

 

 

 

Une remarque en fin de compte : les puissances occidentales devraient prévoir, anticiper et prendre les devants. Il est vrai qu’avec un homme comme B. Obama, c’est difficile. Or, on ne peut rien faire sans les USA. Obama va nous faire perdre deux ans à ne rien faire. Même son chef d’Etat-Major interarmes  a déclaré publiquement que des tapis de bombes ne suffiraient pas et qu’il faut des troupes au sol.

 

 

 

L’actuel président américain s’est trompé sur tout : l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Libye, et last but not least… Israël

 

 

 

Il existe une phrase qui se trouve à la fois dans la sagesse grecque et aussi dans le Psaume 118 : Que Dieu m’aide concernant mes amis, mes ennemis je m’en charge…

 

 

 

MRH in Tribune de Genève du 19 mars 2015

 

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