Les élections législatives en Israël
Comme c’est devenu si souvent le cas, les suffrages ont démenti les sondages : une certaine presse et une certaine position éditoriale avaient fait croire à un total discrédit de Benjamin Netanyahou. On a même assisté hier à un spectacle ubuesque, les deux partis revendiquant la victoire, notamment ce pauvre Isaac Herzog, dépourvu du moindre charisme, affirmant devant une foule en délire qu’il était prêt à gouverner le pays.
Quelques heures plus tard, ce fut au tour de Netanyahou de prendre la parole et là les téléspectateurs ont pu noter la différence. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Netanyahou a l’expérience et la stature d’un homme d’Etat, ce que n’est vraiment pas le cas de son concurrent moins heureux.
Certes, il faut réduire le coût de la vie en Israël, les prix des loyers et des logements sont prohibitifs, surtout pour ceux des Israéliens qui ne disposent pas de devises fortes (dollar, Euro), ce qui est le cas pour une écrasante majorité de citoyens. Et sur ce plan précis, donc social, le Likoud vainqueur doit faire des progrès s’il veut gouverner encore quelque temps.
Le parti travailliste n’a pas réussi sa percée, il a été usé par une trop longue position dominante et n’a pas trouvé la recette miracle du renouvellement. Le Likoud reste relié au succès parce qu’il a bien compris que le souci majeur des Israéliens restait les Arabes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Les électeurs arabes sont devenus la troisième force politique du pas, ils se sont unis car l’union fait la force. On les crédite de presque 13 sièges, ce qui équivaut au score des petits partis : c’est considérable. Le nouveau Premier Ministre devra assouplir sa position envers les Palestiniens. Ce ne sera pas chose aisée.
Il faut dire un mot de la personnalité politique de Madame Livni : voilà une femme qui est passés par quatre formations politiques en quatre ans ! On se demande vraiment si cette personne, qui se veut respectable, a vraiment des convictions, autres que la volonté persistante de rester ministre et de goûter aux joies et aux honneurs du pouvoir. Il ne s’agit pas de dénigrer quoi que ce soit en cette dame, si charmante et si élégante, mais on relève un solide penchant pour la variation politique. Pour qui donc Madame Livni a t elle voté ? Pour elle-même, sans contredit.
Benjamin Netanyahou va donc former le nouveau gouvernement d’Israël. Comme toujours, ce sera une coalition de la droite et du centre droit, sans oublier les partis religieux.
Certains plaisants en Israël attendent avec impatience le message de félicitations qu’Obama se doit d’envoyer au chef d’un gouvernement ami…