L’accord avec la Grèce : un emplâtre sur une jambe de bois
Que la Grèce quitte la zone Euro, ce n’est pas la fin du monde ! Ceux qui ont mis tout leur poids dans la balance pour parvenir à un accord qui n’en est pas un, ont commis une lourde erreur : la Grèce, son économie, sa culture, son système, ne sont pas compatibles avec les règles de la zone Euro.
Certes, nous sommes tous sensibles à la gêne subie par des êtres humains dans ce pays qui s’est lui-même asphyxié en votant pour un premier ministre irresponsable qui vient de se coucher devant ses créanciers alors qu’il avait débarqué à Bruxelles comme un conquérant. Le voila condamné à rentrer chez lui, la tête basse et après avoir fait droit à toutes les requêtes des Européens.
Les Allemands ont parfaitement bien compris que Tsipras a une obsession : recevoir les milliards dont il a besoin pour faire tourner la boutique grecque. Les Allemands ont eu raison de refuser de donner un chèque en blanc à un premier ministre qui ne restera sûrement plus très longtemps à son poste, un dirigeant qui leur a menti, les a trompés, voire même injuriés. Comment ose t on cracher au visage de ceux qui vous prêtent de l’argent à fonds perdus ? Comment leur reprocher de s’assurer qu’ils seront un jour remboursés ?
Tsipras ne pourra pas faire valider les décision du sommet européen par son parlement. Même les membres de son gouvernement ne vont pas le suivre. Je trouve très légitime la volonté allemande d’obtenir la constitution d’un fonds de garantie, susceptible de rembourser les créanciers : cela se fait chaque fois qu’un débiteur est soupçonné de ne pas vouloir honorer sa signature. Et ce fonds doit être placé sous un contrôle étranger et non point grec. Rappelez vous que les différents grecs ont payé des agences pour falsifier les comptes de leur nation. Du jamais vu ! Ici, c’est plus l’esprit d’Ulysse que celui de Platon qui est l’œuvre…
Mais le cas grec sera réglé dans les semaines suivantes. Ce n’est pas le problème, tout le monde sait que l’Euro en Grèce vit ses dernières semaines. Tôt ou tard, l’accord ne sera plus respecté : comment voulez vous redresser un pays qui en est à son troisième plan d’aide ? Et dont l’endettement couvre deux années pleines de PIB ? Et qui en plus n’a aucune structure étatique moderne, tant la corruption et le népotisme y règnent sans partage ?
Le vrai problème c’est le relâchement du lien franco-allemand. On ne peut plus masquer la divorce entre les deux voies que l’Europe peut suivre : une voie allemande, fondée sur la rigueur et la fermeté, une voie franco-italo-lusitano-espagnole qui n’a pas de principes bien déterminés. Et qui parle vaguement de morale, de solidarité, d’aide, de compassion, etc…
Le problème actuel de l’Europe est culturel bien plus qu’économique ou monétaire.
Ce fut une erreur d’admettre la Grèce dans la zone Euro.
Pour son bien, je le répète, elle doit en sortir. Les Allemands ont hélas raison.