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Les migrants aux portes de l’Europe

Les migrants aux portes de l’Europe

On ne s’en rend pas vraiment compte mais l’Europe fait, depuis quelques mois face à une véritable crise de civilisation : on se demande ce que sont devenues les valeurs judéo-chrétiennes fondatrices de son identité, de son essence et de sa vocation, trois termes qui perdent chaque jour que D- fait un peu plus de leur contenu

Je ne cède jamais au pessimisme ni au découragement, mais les scènes de guerre transmises depuis la frontière serbo-hongroises demeureront à jamais gravées dans nos mémoires : des centaines, voire des milliers d’hommes, de femmes (parfois enceintes), et d’enfants, agrippées aux barrières en acier de la frontière, ne reculant que devant les tirs de grenades lacrymogènes et les jets de canon à eau. Loin de moi l’idée de condamner les Hongrois ou leur conception très singulière de la solidarité européenne ou simplement humaine, mais tout juste sept décennies après le cataclysme de la seconde guerre, on voit ressurgir le spectre des personnes déplacées avec ses interminables cortèges d’êtres humaines ballottés d’un endroit à l’autre…

Je sais bien que nos moyens ne nous permettent plus d’accueillir tout le monde, je ne répéterai pas, à mon tour, la phrase de cet ancien Premier Ministre socialiste de la France qui a fait florès, mais on est en droit de demander, voire d’exiger, un minimum d’homogénéité dans les réactions des pays de l’Union.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la chancelière allemande, fille de pasteur, n’a pas vraiment mesuré la portée de son geste : cet appel à l’exode a précipité vers nos frontières extérieures, même des gens qui ne songeaient guère au départ… Le résultat ne s’est pas fait attendre : une submersion et le rétablissement du contrôle aux frontières…

Il n’empêche : en dépit des arrière-pensées qui sont étrangères au désintéressement et à une générosité gratuite, le geste est moins critiquable que ces images de migrants ensanglantés, respirant difficilement en raison du gaz ou des canons à eau…

Ces images étaient insoutenables. Mais ce n’est pas tout ! Ce matin, vers cinq heures, alors que j’étais tout heureux de m’écouter sur France Inter, ma satisfaction s’est évanouie en apprenant sur BFM Tv que l’on refuse d’admettre à la cantine de certains établissements scolaires des enfants dont les parents ne travaillent pas, sont des chômeurs pour parler clairement. Mais c’est abject, tous les enfants sur le territoire doivent pouvoir manger à leur faim, quelles que soient leur religion et leur couleur de peau.

Mais où allons nous ? On a l’impression de s’enfoncer chaque jour un peu plus dans la déraison, de tourner le dos aux valeurs qui soutiennent nos sociétés occidentales … Peut-être devrions relire des passages de la Bible hébraïque ou des Evangiles pour voir comment on en est arrivé là. Nous sommes menacés par une forme de néo-paganisme qui se nourrit de considérations mercantiles. On a vraiment besoin d’une urgente re-judéo-christianisation de l’Europe.

La conscience morale de l’Europe est abîmée, il faut la restaurer au plus vite. Et, croyez moi, cela prendra bien plus de temps que l’inversion de la courbe du chômage.

MRH in Tribune de Genève du jeudi 17 septembre 2015

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