La France et le conflit syrien
La France a enfin changé de politique et est intervenu tôt ce matin dans le ciel syrien contre des objectifs de Daesh. Il était temps et Laurent Fabius s’en est félicité tout en ajoutant, mal à propos, qu’il ne fallait pas interpréter ces frappes aériennes comme une aide apportée au dictateur syrien Bachar el Assad.
En fait, il faut bien le dire, l’action de la France est surtout symbolique car ses moyens ne lui permettent pas de se mesurer à ce que font les USA. Ses critiques ou ses réserves ne sont pas très importantes puisque les USA et la Russie, et même l’Iran, se sont mis d’accord pour coordonner leur action sur le terrain.
Et le temps presse. Le monde entier reconnaît enfin que plus le temps passe et plus l’EI approfondit son enracinement et son implantation en Irak et en Syrie.
Un autre élément du calendrier diplomatique explique l’intervention française de ce matin : montrer qu’elle existe juste avant le grand discours que V. Poutine prononcera demain à la tribune des Nations Unies. Il y exposera ses plans contre Daesh et militera en faveur d’une coordination objective avec Bachar en proposant de régler ce problème après coup.
C’est le bon sens même. Et la France finira bien par s’y rallier puisque rien ne peut se faire sans les USA qui ont déjà avalisé cet accord in petto avec les Russes.
Le seul élément qui pose problème, c’est la réaction éventuelle de l’opposition syrienne face à ce concours inespéré apporté à Bachar et au régime. Cette opposition ne se sentira t elle pas trahie ? Ne risquons nous pas un renversement d’alliances ?
Sans même parler de la réaction de l’Arabie Saoudite qui s’est juré d’expulser l’Iran de tout le Proche Orient où il introduit depuis des années le ferment de la discorde…
Décidément, ce Proche Orient n’a pas fini de faire parler de lui