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Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ? Laurent Fabius, en diplomate consommé, contraint d’avaler son chapeau et de dire que c’est très bon. Même Bachar y est allé de sa remarque coquine, puisqu’il salue (ce sont ses propres termes) le changement de pied de la diplomatie française. En fait, la France a entièrement changé de politique en Syrie, elle va coopérer, plus ou moins directement, avec l’armée de Bachar ! Incroyable il y a tout juste soixante-douze heures.

Que s’est il passé ? Pour complaire à ses clients saoudiens et qataris, le gouvernement français s’est entêté, des années durant, à réclamer le départ de Bachar du pouvoir, au point d’en faire une condition sine qua non à tout règlement. Cela n’a pas fonctionné et au moment le plus critique, les Russes ont agi, changeant du tout au tout la situation sur le terrain. Lorsque François Hollande est allé voir Barack Obama, c’était précisément pour que celui-ci accepte d’inclure Poutine dans la coalition ; l’Américain lui a opposé une fin de non recevoir. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Turcs, furieux de voir que les Russes bombardent leurs frères turkmènes, ont abattu un de leurs chasseurs au motif qu’ils avait enfreint l’espace aérien

Après les terribles attentats de Paris, le gouvernement actuel a enfin compris à qui il avait à faire. Si on n’agit pas contre Daesh de nouvelles attaques pourraient fort bien se produire sur le sol français en raison de la présence sur place d’innombrables relais potentiels et de sympathisants plus ou moins déclarés.

L’actuel Premier Ministre l’a dit à mots couverts dans sa bonne ville d’Evry, mais même si on l’a fort bien compris, jamais il n’a appelé un chat un chat. Mais pourquoi donc ? Est ce que l’hydre a plusieurs millions de têtes ?

La politique française au Moyen Orient s’est donc fourvoyée durant très longtemps. Et c’est Poutine qui a gagné car il a fait une meilleure analyse de la situation : sans l’armée syrienne sur place, l’armée du régime qui constitue les seules troupes terrestres et qui combattent Daesh, on n’avancerait pas. Donc, les avions occidentaux vont suivre les déplacements de cette armée et lui apporteront l’appui aérien dont elle a besoin.

C’est absolument incroyable ! Mais on est enfin sur la bonne route. Pour différentes raisons, les Occidentaux ne peuvent pas aller sur place. Les USA ont environ deux à trois mille membres des forces spéciales pour épauler les anti-Daesh en Irak et en Syrie. Indirectement, tous aident Bachar, non pas à se maintenir mais à combattre. Il apparaît de plus en plus clairement que les Russes eux mêmes ne tiennent pas mordicus à ce que leur protégé reste en place. Mais la question est : combien de temps ?

Oui, combien de temps va prendre la campagne ? Si on détruit les approvisionnements et que l’on prend leurs combattants en tenailles, la question devrait se régler assez rapidement. Une chose est sûre : la Syrie d’après la guerre ne ressemblera en rien à la Syrie d’avant la guerre.

En d’autres termes, le sort de Bachar est scellé.

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