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  • Le bilan désastreux des années Obama

    Le bilan désastreux des années Obama

    C’est désormais chose faite ; les Démocrates US n’attendent même plus le départ du locataire actuel de la Maison Blanche pour le clamer sur les toits : le bilan de leur ancien champion est désastreux. Et surtout, ce bilan calamiteux, tant au plan intérieur qu’extérieur, a donné beaucoup de force à Donald Trump qui ne fait plus figure de bouffon électoral puisqu’il écrase tous les autres candidats et plafonne à plus de 40%.

    Madame Clinton ne se gêne même plus de dire qu’elle sera une meilleure présidente ; meilleure que qui ? Qu’Obama, évidemment. Il faut ajouter, sans offenser cette grande dame, que cela ne sera pas une insurmontable difficulté ! On n’a jamais vu une politique extérieure aussi timorée, on n’a jamais vu un président US brader à ce point les intérêts de son pays, face à l’Iran des Mollahs qui menace non seulement Israël mais même l’Arabie et les monarchies du Golfe.

    J’ai lu dans un journal qu’Obama se prépare à traquer l’EI en Libye mais il fallait le faire depuis le début, au moment où les djihadistes se sont installés dans ce pays livré à lui-même. Voilà un pompier qui arrive sur les lieux lorsque tout est déjà consumé.

    Obama s’est aliéné l’opinion publique israélienne, il a essayé de cofinancer la campagne électorale contre Netanyahou. Et pour ce faire, il a pu compter sur la naïveté de jeunes Juifs démocrates qui ont sillonné les USA en long et en large pour convaincre jusques et y compris leurs grands parents de voter pour le sénateur de l’Illinois… Avec les résultats désolants que l’on sait.

    Les alliés traditionnels des USA, les régimes arabes modérés de la région et surtout Israël attendent impatiemment que ce peuple US si versatile renvoie cet homme chez lui et envoie à la Maison Blanche un homme qui a le format requis…

  • En Syrie, la résurrection du régime de Bachar

     

    En Syrie, la résurrection du régime de Bachar

    On le disait à bout de souffle, fini et proche de l’effondrement, abandonné par ses généraux et voilà que Bachar a réussi un spectaculaire redressement qui ne semble pas être de courte durée. Son armée, fortement épaulée par l’armée russe, a repris des positions stratégiques dans le réduit alaouite de Lattaquié, elle recrute à nouveau, son armement a été remplacé et modernisé. Bref, on assiste à un total renversement de situation.

    Tout ceci est dû aux Russes et à l’intelligence de Bachar qui a su tenir bon, garder autour de lui ses fidèles et faire le bon choix. Et le bon choix fut cet appel au secours à Vladimir Poutine qui a compris que son seul point d’appui dans cette région du monde n’était et ne pouvait être que la Syrie. Permettre aux sunnites insurgés de la conquérir, c’était enterrer tout espoir de présence russe au Proche Orient.

    Comment s’explique ce revirement ? Et comment s’explique le fait que les USA et leurs alliés n’ont pas pu remporter autant de victoires sur Daesh ? Tout ceci s’explique par la détermination des Russes qui n’y sont pas allés de main morte, ont concentré leurs attaques sur toutes les forces anti-Bachar, y compris celles que l’on appelle l’opposition modérée. Certes, ils n’épargnent pas Daesh mais leur objectif prioritaire est de desserrer l’étau qui risquait d’étouffer Damas et de paralyser les centres de commandement syrien.

    Sur le terrain, cela se vérifie et l’espoir de reconquête a changé de camp : d’ici quelques semaines, Daesh sera entièrement sur la défensive en Syrie. Et si les deux coalitions unissaient leurs efforts, la disparition des islamistes serait une affaire de quelques semaines. On sait que Daesh a désormais des problèmes d’argent et d’approvisionnement. Ses voies de communication ne sont plus assurées, ses rentrées d’argent fortement diminuées en raison des bombardements des sites pétroliers et ailleurs, en Irak, la bataille de Mossoul se prépare fébrilement : Daesh ne pourra pas contenir un assaut frontal sur la seconde ville d’Irak.

    Même Raqqa est menacée, elle qui passe pour la capitale des islamistes.. Chaque jour les alliés la bombardent, au point que les chefs islamistes évacuent leurs familles vers des lieux épargnés pour le moment par les frappes occidentales.

    Mais la grande inconnue demeure celle-ci : quand donc une offensive terrestre sera t elle enfin décidée ? Les contingents arabes ne parviendront jamais à réussir cette bataille décisive, il faut des troupes occidentales, aguerries, disciplinées et bien équipées. Or, les chancelleries occidentales hésitent, elles rechignent à envoyer des troupes au sol, de crainte d’essuyer des pertes sévères. Elles prennent pour exemple les pertes considérables essuyées par les Iraniens et le Hezbollah sur le terrain.

    On retiendra une chose : ceux qui, dans leur stupidité, exigeaient avant tout le départ de Bachar se sont trompés. Certes, ce sinistre personnage est coresponsable de la mort d’un quart de million de personne et de l’exil de plusieurs de millions d’autres… Mais que faire ? Il est le seul à avoir une véritable armée sur place.

    Et il n’est pas du tout sûr qu’il ne puisse pas se maintenir, une fois que la paix sera revenue…

  • L’exil et sa signification dans le judaïsme

     

                                 L’exil et sa signification dans le judaïsme

                                Conférence à la mairie du XVIe arrondissement le 21 janvier 2016 à 19heures

     

    Introduction :

    Le drame de l’exil, c’est d’être là où on n’a pas prévu, ni choisi d’être       L’exil dans la Bible :

    II Rois chapitres 23-24, 25. Josias, sa réforme et la fin de la monarchie davidique.

    L’exil et la Bible : La défaite de 586 et le départ en exil ont conduit au Remaniement de la Bible. Donc, ce fut un tournant décisif.

    La construction de l’histoire juive : Martin Noth : l’introduction à ce Geschichtswerk : Deutéronome, Josué, Juges, Samuel I et II, Rois I et II

    Menace de l’exil. On thématise l’exil.

    On fait de l’exil un drame national à défaut d’être une légende nationale.

    LE DEUTERONOME :

    A partir du chapitre 4 on entre dans le vif du sujet, l’observance stricte des lois divines. On notera les occurrences du verbe LMD apprend, enseigner.

    Un autre concept clé revient sans cesse, notamment dans les précédents chapitres, c’est le terme héritage (Yeroucha)

    On note aussi dans chapitre deux occurrence du terme BERIT, l’alliance.

    Dt 4 ;26 : je prends à témoin contre vous les cieux et la terre : vous serez vite balayés de cette bonne terre que l’Eternel vous offre… Dieu vous dispersera (Héfits : TEFOUTSOT). Donc il vivait déjà l’exil ce rédacteur qui feint de prédire l’avenir, qui est en réalité un douloureux présent.

    DEUT 28 ; 63 : être dispersé d’un bout à l’autre de l’univers

    Léhém tsar u mayim lahats : le pain de tribulation et l’eau d’angoisse. (Isaïe 30 ;20)

     

    Quand on pense à cette notion d’exil qui connote l’idée de déracinement, d’arrachement à un environnement et à un univers familiers, le cas du peuple juif dans ses différentes variantes (ashkénaze et séfarade) s’impose à nous. En effet, il est incontestable, au plan historique, que ce peuple est l’unique groupe ethnique à avoir conservé dans sa mémoire le souvenir lancinant de la terre ancestrale, la Terre promise par Dieu à un peuple qu’il a tenu à distinguer d’une grâce particulière. Mais on commettrait un grave oubli en négligeant les références à l’exil chez Platon, Lucrèce, Sénèque et quelques autres auteurs de la mythologie antique. Même une nature aussi profondément religieuse que Saint Augustin aborde le sujet de façon poignante dans ses Confessions.

    Avant d’entrer in medias res, c’est-à-dire d’analyser les différentes formes d’exil, vécues par la diaspora juive dans son ensemble, disons un mot de la Bible hébraïque, car aucun autre exil n’a duré aussi longtemps que celui du peuple juif, près de deux millénaires, imprimant à la religion et à la spiritualité d’Israël des marques quasi-indélébiles. Le judaïsme pré exilique n’est pas le même que le judaïsme postexilique. Mais l’aspect miraculeux tient au fait suivant : ce peuple a toujours évoqué sa rédemption dans ses prières, dans ses solennités et même ses néoménies. Au moins trois fois par jour, il a prié pour le rassemblement des exilés, éparpillés aux quatre coins de la planète.

    Il y a donc une relation dialectique entre l’exil et la rédemption. (Rosenzweig)

    Dans la Bible hébraïque, certains veulent lire cette tragédie de l’exil et de l’expulsion dès les tout premiers chapitres de la Genèse : c’est à travers les personnes d’Adam et Eve, l’humanité tout entière qui a été exilée du paradis. C’est le couple paradisiaque qui a provoqué son exil et sa condamnation à vivre dans ce qui est ce bas monde où l’humanité, devenue mortelle, a trouvé refuge… Israël qui va, en tant que peuple, subir un sort analogue, goûter l’amertume de l’exil, ne l’a pas vraiment initié.

    Dans le livre du Deutéronome, le dernier du Pentateuque de Moïse, les Hébreux sont menacés de la pire des sanctions pour leur inconduite et leur indiscipline ; et quelle est cette sanction, la pire et la plus redoutée de toutes ? L’exil, la déportation. Il faut relire ces versets des derniers chapitres du Deutéronome dont on sait qu’il fut écrit à l’époque de l’exil justement et qu’il inaugure les six livres de l’historiographie biblique ; livre de Josué, des Juges, les deux livres de Samuel et les deux livres des Rois. Dans toute cette littérature on parle de l’exil comme d’un mal à venir alors qu’il était effectivement vécu par les historiographes de cette même époque.

    LE DEUTÉRONOME EST LE PRODUIT DE L’EXIL.

    Dans la mythologie grecque nous trouvons que la notion d’exil joue chez Platon un rôle important. Mais il ne s’agit plus d’exil géographique, consécutif à une invasion étrangère ou à une défaite militaire ; il s’agit de l’âme, originaire des régions supérieures, qui sombre dans le secteur ténébreux des corps où elle sera retenue prisonnière. C’est l’exil psychologique, la dichotomie entre l’âme et le corps, l’esprit et la matière. Sénèque lui-même, envoyé en relégation en Corse entre l’an 41 et 49 sous la prétendue accusation d’adultère, fait état de la douleur ressentie lorsqu’on est coupé de ses racines. Saint Augustin prie Dieu de lui accorder d’être là où il doit être et non où il est, alors qu’il aspire à être ailleurs. Un peu comme la plante qu’on arrache à son terreau pour la replanter ailleurs sous d’autres cieux avec d’autres conditions qui ne sont plus celles pour lesquelles elle a été créée.

    N’oublions pas que vers l’an 45 avant l’ère chrétienne, Cicéron avait rédigé, deux ans avant son assassinat par des adversaires politiques, un écrit sur la sagesse et l’acquisition du bonheur. Le livre V de cet ensemble porte le titre suivant : Le bonheur dépend de l’âme seule… Les éditions Gallimard viennent de rééditer la traduction de ce texte, fournie par Emile Bréhier en 1962. On y trouve aussi un paragraphe consacré à l’exil qui est considéré comme le mal suprême. Voici ce qu’écrivait Cicéron il y plus de vingt et un siècles :

    Si l’on méprise les honneurs et l’argent que reste-t-il à craindre ? L’exil, je pense, que l’on tient pour un des plus grands malheurs. (pp 85-86 de l’édition de 2015)

    Le drame de l’exil, c’est d’être là où on n’a pas prévu, ni choisi d’être. Mais nous verrons plus bas que les êtres les plus aguerris savent faire leur profit de toute adversité. Hegel parle lui aussi de la formidable positivité du négatif : par une adroite dialectique, l’homme, victime d’un exil, mérité ou immérité, cherche à le transcender avec succès. Il fait alors d’une épreuve une force !

    Songez à l’exil subi par le prophète Jérémie au VIe siècle avant notre ère. Ce prophète avisé a permis à son peuple d’éviter l’aliénation, qui est la sœur jumelle de l’exil. Si vous ne vous adaptez pas à votre nouveau milieu, surtout quand il vous a été imposé, vous sombrez dans la dépression, votre instinct vital vous abandonne et la mort survient à plus ou moins brève échéance. Dans le chapitre XXIX de son livre, Jérémie nous livre une véritable charte de l’Israël en exil : bâtissez des maisons et habitez y, donnez des épouses à vos fils, prenez des époux pour vos filles, plantez des vignes et consommez en les fruits, enfin, priez pour le bien-être de l’état où Dieu vous a exilés car par sa paix vous aurez aussi la paix.

    Quelle lucidité politique ! Quelle belle vision de l’avenir ! Quel optimisme ! L’Histoire a donné raison à ce prophète abusivement assimilé à des complaintes, au point d’avoir donné naissance au terme de … jérémiade ! En son chapitre XXXI, il persiste et signe : il intime à la matriarche Rachel de cesser de pleurer pour ses fils, il faut sécher tes larmes, lui dit-il, il y a un espoir pour ta fin et tes fils rentreront chez eux… Là encore, l’Histoire lui a donné raison. Au lieu de passer son temps à pleurer sur les rivières de Babylone comme le rapporte le Psalmiste, Jérémie a dressé un programme politique, garant de la survie d’un peuple en exil. Jérémie est donc un bon disciple (sic) de Hegel, il a illustré deux mille ans avant lui la fameuse positivité du négatif…

    Le peuple juif a développé une véritable métaphysique de l’exil, et ce grâce à la conscience qu’il a pu en prendre. Car l’âme d’Israël n’est pas morte en exil ; elle a, certes, subi de profondes mutations, car qui nous dira à quoi aurait ressemblé le judaïsme aujourd’hui, sans la cuisante défaite de l’an 70, le sac de Jérusalem, la destruction du Temple et l’exil et la déportation ? Y aurait il eu des Juifs séfarades et des Juifs ashkénazes ? On ne le saura jamais car on ne peut pas faire que ce qui s’est produit ne le fût point ni que ce qui ne s’est pas produit se soit effectivement produit…

    Exilé de sa terre, arraché à son environnement, le peuple juif n’a, de fait, produit sur sa terre ou dans ses environs, que la littérature biblique. Ce qui n’est pas si mal. Mais l’immense dépositoire de sa spiritualité fut le produit né dans des terres étrangères. Il dut se confronter à d’autres idées, à d’autres cultures et à d’autres croyances, monothéistes ou polythéistes.

    Moïse de Léon est l’auteur de la partie principale du Zohar, mis en circulation vers 1270, si l’on en croit la datation des premières citations de cette littérature par d’autres. Un petit siècle auparavant on a connaissance du Sefer ha- Bahir dont le caractère gnostique est bien plus prononcé. Mais celui qui va révolutionner la situation n’est autre que le jeune Isaac Louria, dit le ARI ha-qadosh, le saint lion de la confrérie. Il a donné son nom à la kabbale de Safed.

    Le Maharal de Prague, Juda Löw (1512-1609) a donné à l’un de ses écrits majeurs le titre suivant : Béér ha-Goal, le Puits de l’exil. Au cours de toutes ses pérégrinations, le peuple d’Israël a appris des choses, s’est enrichi au contact des autres et a pu fortifier son essence propre qui en fait le peuple élu par Dieu pour incarner sa règle éthique et religieuse.