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La loi travail dite loi El Komri

La loi travail dite loi El Komri

Je ne vous cacherai pas que j’écris juste après avoir écouté Jean-Luc Mélenchon dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV. Certains de ses arguments m’ont aidé à comprendre les raisons qui ont poussé près d’un million d’hommes et de femmes à signer la pétition qui demande ni plus ni moins que le retrait de la loi en question.

Je pense que l’exécutif ne sait pas très bien où il va, tant l’idée d’une nouvelle candidature pour 2017 l’obsède. Tout ce qu’il fait, toutes les lois qu’il propose, toutes les mesures qu’il entend prendre sont soit tardives, soit inappropriées. J’ai récemment rencontré un ami, un très haut fonctionnaire, ancien des lieux de pouvoir, qui me disait ne pas comprendre qu’ l’on propose une loi si grave, aux conséquences si générales, moins de 15 mois avant les élections présidentielles. Et il poursuivait en ces termes : c’est la panique de voir le chômage augmenter qui pousse Messieurs Valls et Hollande à faire passer cette loi ; car, sans baisse du chômage, l’horizon est bouché pour 2017…

De mon point de vue de non spécialiste, j’oscille entre deux attitudes contradictoires. Il y a du bon dans cette loi mais il y a aussi bien des sujets d’inquiétude. Il existe une mentalité française qui est ce qu’elle est, les Français sont rétifs aux réformes, ils aiment la douceur de vivre, ils ont vécu durant des siècles dans un cocon. Il tiennent à leur mode de vie, devenu le modèle social français, ils aiment la douceur de vivre : qui pourrait le leur reprocher ?

Mais voilà, ce monde là a changé. Il n’existe plus. L’émission de ce matin rappelait même que la plupart des embauches se faisait en CDD et non plus en CDI. Or, les Français dans leur écrasante majorité refusent cette précarisation galopante de leur existence : qui pourrait le leur reprocher ? Certes, mais il faut aussi tenir compte de la réalité, ce que les Allemands appellent das Realitätsprinzip… Tous les pays d’Europe ont dû assouplir ou réformer leur Code du travail pour être en adéquation avec la situation présente. On dit toujours que la France tarde à engager les réformes. Et ce n’est pas faux. Mais pour quelle raison ?

Eh bien, celle-ci nous est fournie par les différentes manifestations prévues pour le début et la fin de ce mois. Mais circonstance aggravante, la jeunesse descend dans la rue. Etudiants et lycéens ne veulent pas de l’avenir qu’on leur prépare. Ils voient dans le trio Hollande-Valls –Macron un ensemble qui ne fait pas l’affaire… Le problème est qu’il est très difficile de calmer les jeunes, de les ramener sans encombre dans les lycées et les universités. On n’envoie pas les CRS ou les garde-mobiles contre ses enfants. Ce sont pas de casseurs ni des criminels.

Ce qui frappe bien plus, c’est que ce sont des dirigeants socialistes, horrifiés par la politique du trio sus mentionnée, qui ont invité en sous main les jeunes à aller manifester. Notamment l’UNEF qui a toujours été un vivier du PS. Er, c’est l’UNEF qui est à la manœuvre… C’est dire combien le crédit des dirigeants actuels est sérieusement érodé.

Pourront-ils inverser la courbe du chômage en 13 mois ? Ils devraient réfléchir à deux fois avant de précipiter l’ensemble du pays dans des troubles graves et dans un chaos sans nom…

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