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Le proche orient: une instabilité dangereuse et permanente...

Le proche orient: une instabilité dangereuse et permanente...

La visite de François Hollande en Egypte et dans d’autres pays de la région souligne une fois de plus que ces lieux sont d’interminables foyers de tension. Mais il y a plus, il y a la nécessité pour nous de nous allier à des régimes qui ne sont pas des parangons de vie démocratique. Et quand on parle de démocratie, on pense immédiatement à l’Egypte du maréchal Al-Sissi qui est l’allié de l’Occident, l’allié objectif d’Israël, le repoussoir du terrorisme mais qui ne pratique pas vraiment le respect, même relatif, des droits de l’homme. Or, ce régime nous est aussi indispensable que l’oxygène que nous respirons alors que certains de ses agissements nous paraissent insupportables. Lorsque François Hollande a publiquement évoqué cette question son hôte en fut froissé ; il a répondu avec justesse que la région se trouve dans un état d’instabilité permanente, que l’extrémisme et le terrorisme exigent des réponses déterminées. Bref, qu’il ne faut pas prendre des gants pour rétablir la loi et l’ordre.

Fallait il froisser le maréchal-Président ? Je pense que M. Hollande était dans son droit mais que le raïs égyptien ne pouvait pas ne pas justifier sa position. Il est une chose que les Occidentaux ne peuvent ni ne veulent comprendre : la culture démocratique a mis des siècles à s’imposer sous nos latitudes, comment voulez vous que des gens qui n’ont pas un tel héritage s’y convertissent du jour au lendemain, alors qu’ils n’ont connu que des régimes autoritaires et des dictatures militaires ?

Ne cherchons pas querelle au leader égyptien : que se passerait il s’il disparaissait ou si l’Egypte glissait vers l’intégrisme des Frères musulmans ou vers l’extrémisme politique et religieux en général ? Souvenez vous de Kadhafi qui était une véritable digue anti-réfugiés pour l’Europe. Les puissances européennes ont pactisé avec lui alors qu’elle savaient pertinemment bien la vraie nature de son régime ! Et aujourd’hui, la Libye devient un point d’ancrage pour Daesh, aux portes de l’Europe du sud, et surtout pas très loin de l’Egypte. Or, si l’Egypte nous tournait le dos, ce serait la fin. Ce pays est le plus fort de tout le monde arabo-musulman avec ses 90 millions d’habitants. Imaginez ce que serait l’extrémisme et le terrorisme avec un tel allié… Partant, il faut le ménager car il est une digue, une barrière contre d’éventuels envahisseurs.

Al-Sissi a compris que le Hamas de Gaza était une émanation des Frères musulmans qu’il combat férocement dans son propre pays. Sa coopération sécuritaire avec Israël est encore meilleure que celle qui avait cours du temps du président Moubarak. Al-Sissi a compris que le salut de son pays passait par une bonne entente avec l’Occident et avec Israël, lequel le renseigne sur ce qui se passe dans la péninsule du Sinaï où son armée fait plutôt pâle figure…

Le maréchal-président a raison de dénoncer l’instabilité dangereuse de la région. Prenons un exemple emprunté à l’actualité la plus brûlante : Hier, le premier ministre israélien a proclamé urbi et orbi que le Golan resterait israélien et ne sera jamais restitué à la Syrie. Les commentateurs ont relevé le point suivant : si les négociations d’il y a quinze ans avec la Syrie de Hafez el Assad avaient abouti, qui serait sur les hauteurs du Golan aujourd’hui ? L’armée loyaliste avec le Hezbollah ? Les miliciens d’Al Nosra ? Les islamistes de Daesh ? Dans tous els cas de figure, des entités farouchement ennemies de l’Etat juifs … D’autres commentateurs vont encore plus loin : à qui faudrait il restituer ce territoire, le cas échéant ? A Bachar ? A l’armée syrienne libre ? Aux terroristes de Daesh ?

Lorsque la paix reviendra en Syrie, les frontières de ce pays ne seront plus ce qu’elles sont aujourd’hui : et c’est probablement ce fait qui a poussé le premier ministre israélien à faire une telle déclaration.

La leçon a tirer de tout cela est la suivante : l’Occident devrait mieux étudier l’Orient et l’islam afin de bienx évaluer les situations. Il ne faut pas aller faire la leçon à des dirigeants arabo-musulmans comme Al-Sissi. L’Europe et le monde judéo-chrétien ont besoin de lui. C’est un peu la même chose avec l’Arabie Saoudite : vous vous représentez les décapitations qui ont lieu sur les places publiques ? Et pourtant, on les ménage et on les respecte…

Le monde arabo-musulman est en proie à des doutes et à des bouleversements inouïs. Il aura le choix entre deux voies : un islamisme inquiétant et une marche lente et progressive vers les idéaux démocratiques. Espérons qu’il fera le bon choix. Mais cela prendra du temps, beaucoup de temps.

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