Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le discours fin et intelligent de Thomas Piketty sur BFMTV ce matin avec J-J Bourdin

 

Le discours fin et intelligent de Thomas Piketty sur BFMTV ce matin avec J-J Bourdin

Je savais en gros qui était cet éminent chercheur en sciences sociales (c’est ainsi qu’il se définit lui-même) mais c’est la première fois que j’ai le temps de l’écouter à tête reposée. J’ai été conquis par sa lucidité, son éthique et sa droiture. Notamment lorsqu’il a porté sa critique sur le système partisan, l’égoïsme des hommes politiques qui se souviennent bien peu de l’intérêt général, et qui ne … lisent jamais ou presque jamais !

C’est la première fois que j’entends un économiste de gauche stigmatiser à ce point l’impéritie, voire la vacuité du système politique, et notamment à gauche. Il a des idées très claires sur l’organisation des primaires à gauche. Sa présentation de la situation de François Hollande est très éclairante et aussi sans concessions : François Hollande, dit-il, ne saurait être l’unique candidats du PS, quoiqu’en dise Jean-Christophe Cambadélis… Il faut assurer et garantir une pluralité de candidats ; car, dit il, si la primaire ne sert qu’au couronnement de François Hollande, imposé comme unique candidats de la gauche, on risque d’aller à la catastrophe. Le fait, dit-il, qu’on soit le sortant ne confère aucun privilège par rapport à d’autres candidats qui ne peuvent pas se prévaloir d’un même pédigrée

Chacun à gauche en prend pour son grade, évidemment Emmanuel Macron est sévèrement remis à sa place. Pour l’éminent économiste de gauche, son discours est trop général, il se dissocie de l’action gouvernementale alors qu’il en a été le principal inspirateur. Que ne propose t il un vrai programme, détaillé et lisible ? Piketty lui reproche aussi de suivre sa trajectoire personnelle. Et il semble que Piketty se soit résigné au retour de la droite au pouvoir. Il parle même d’un quinquennat raté, perdu, sans retombées positives pour le pays. C’est un jugement sévère.

Coïncidence ou recherche préméditée, Manuel Valls tance lui aussi dans une interview son ministre de l’économie. Bref, toute la gauche semble engluée dans une grande restructuration.

En tant que professeur des universités, j’ai été séduit par la volonté de Thomas Piketty de s’en tenir au débat d’idées, à la rédaction d’ouvrages, sans volonté aucune de se lancer dans l’arène du combat des égos… Les politiques sont là pour agir tandis que les théoriciens sont là pour nourrir le débat d’idées. L’idéal serait que les décideurs se rapprochent un peu plus des penseurs.

Les hommes politiques doivent veiller aussi à mettre à jour leurs connaissances et non plus de concentrer tous leurs efforts sur la réélection.

Mais c’est une vue de l’esprit. Il faut pourtant y croire.

Les commentaires sont fermés.