La France et les grèves, une nation éclatée
Georges Pompidou, aujourd’hui oublié de tous, avait un jour diagnostiqué le mal français, le faisant remonter aux avatars de la Révolution ; il expliquait que les classes défavorisées, la classe ouvrière, les pauvres et assimilés avaient été frustrés de leur victoire par une bourgeoisie qui les coiffa sur le poteau. En gros, le conflit entre les classes sociales n’avait pas été réglé dans le sens espéré. Pompidou concluait son propos en disant qu’un jour, seul un homme casqué et botté serait à même de remettre de l’ordre dans le corps social.
Presque un demi siècle après, on en est au même point. Mais c’est devenu bien pire puisque même l’Euro, même les tragiques inondations ne font pas entendre raison aux syndicats de grévistes : on a eu beau donner satisfaction aux grévistes sur de nombreux points, rien n’y fait, les grévistes veulent la chute du gouvernement et surtout, sans le dire, ils veulent empêcher François Hollande de candidater en 2017. Une vague d’opposition, inconnue jusqu’ici, a fait du président actuel sa tête de turc. Et les mêmes forces veulent installer Jean-Luc Mélenchon à sa place. Il serait, nous dit-on, l’authentique candidat de la gauche, puisque le PS actuel aurait trahi sa mission et renié les promesses faites aux électeurs.
Je n’entre pas dans ce scénario compliqué, mais je relève que les intérêts catégoriels, les égoïsmes prévalent sur tout le reste : le président de la République en appelle à la raison, le Premier Ministre en a fait de même, avec un résultat identique : vox clamans in deserto… Que faire ? tout le monde s’y met pour arracher à un Etat faible le plus d’avantages possible : la SNCF, la RATP, Air France, les éboueurs, les cheminots, bref tous les mécontents se joignent au mouvement.
Mais où allons nous ? J’ai relevé que les bennes à ordures ne passent presque plus dans les rues de Paris où les détritus s’accumulent. Plus personne n’écoute plus personne. Sommes nous encore une nation ? Que faut il faire pour ressusciter cette cohésion nationale qui n’existe que lors de grandes catastrophes dont Dieu veuille bien nous préserver ?
Oui, que faut il faire ? De simples citoyens disaient la semaine dernière à une terrasse de café Place Victor Hugo que François Hollande devrait prendre une décision courageuse, voire historique, plaçant l’intérêt supérieur du pays au-dessus du sien… Mais ce serait une crise dans la crise. Mais je dois dire, même si cela ne se fera pas, que les derniers sondages (14% pour M. Hollande) ne présages rien de bon. Sauf miracle, je ne vois pas comment la tendance pourrait s’inverser.
Comment s’est il passé ? Pourquoi aucune cause nationale ne retient plus l’attention des gens ? Les inondations, la tenue des matches de l’Euro, la gêne occasionné par la paralysie des transports, plus rien n’y fait.
La France est elle encore un pays uni, ou comme le disait le Sage de la Révolution française, un conglomérat in constitué de peuples désunis ? La palme revient aux syndicats CGT et SUD.