Leçons tirées d’un Brexit raté…
Contrairement à ce que prétend la nouvelle Première Ministre de Grande Bretagne, Brexit does not mean brexit. Toute l’approche adoptée par la nouvelle gouvernante s’apparente à un louvoiement, une sorte de politique en zigzague qui prévoit de ne prendre aucune décision importante susceptible de projeter son pays hors de l’Union Européenne. La nouvelle dame de fer a déjà prévenu que rien ne la contraint d’actionner immédiatement l’article 50 du traité de l’Union. Elle va prendre son temps et le traité lui en donne le droit. Quel est son objectif : bénéficier du grand marché sans avoir à en subir les inconvénients. François Hollande et Angela Merkel avaient déjà flairé la manœuvre et tous deux avaient recommandé des décisions rapides. Or, même si cela devait intervenir, il faudra des années peut-être plus pour détruire les liens tissés au cours de toutes ces années. Un proverbe oriental dit qu’entrer au four et en sortir sont deux opérations essentiellement différentes. Quand on enfourne la pâte faite de farine, d’œufs , d’eau et de levure, accompagnée de sel, ce n’est pas encore du pain. Cela le devient au sortir du four et à ce moment là les ingrédients constitutifs du pain sont encore isolés les uns des autres. Après la cuisson,, tous ces éléments ont changé de nature. Ils ne sont plus distincts les uns des autres. C’est la situation de la Grande Bretagne. Comment reprendre le régime de l’insularité après avoir été au sein de l’Europe ?
Un seul point aurait pu éviter ce drame : c’est le côté directif de Bruxelles au niveau de l’immigration. Il saute aux yeux même d’un enfant pour comprendre que les petites îles britanniques n’acceptaient pas ces flux migratoires appelés à désarticuler tout le système du travail, de la santé, bref tous les équilibres. Mais les fonctionnaires de Bruxelles n’ont rien voulu savoir et on connaît les résultats,
Par conséquent, celle qu’on présent comme la nouvelle dame de fer, alors qu’elle n’en a guère l’étoffe, va tenter par tous les moyens de conserver l’accès au grand marché sans en accepter les inconvénients. D’ailleurs le pays n’a jamais accepté l’Euro. Et aujourd’hui la livre va s’effondrer. Sans même parler de la City…
Sans prophétiser, voila ce qui va se passer : après des débuts courageux et volontaristes, Madame M. May va devoir organiser un nouveau référendum qui va aller dans le sens du remain.
La politique ce ne sont pas la Loi et les prophètes. C’est l’art du possible et le possible s’accommode toujours de la réalité. Sinon, ce n’est plus de la politique. Et Madame May n’est pas Winston Churchill.