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L’Attentat du 14 juillet à Nice: interrogations sur le dispositif sécuritaire…

L’Attentat du 14 juillet à Nice: interrogations sur le dispositif sécuritaire…

Ce qui devait arriver a fini par arriver : certains journaux, précédés par des hommes politique locaux, ont gravement mis en cause les manquements à la sécurité en cette soirée fatidique du 14 juillet à Nice. Selon un grand quotidien national, connu pour sa sévérité à l’égard du gouvernement actuel, de graves manquements expliqueraient la facilité relative avec laquelle le tueur de Nice a pu se rendre avec son camion sur la promenade des Anglais.

Mais il y eut plus : depuis quelques semaines, certains parlementaires, notamment du FN, ont explicitement mis en cause le maintien à son poste de l’actuel ministre de l’intérieur dont les services n’ont rien vu venir. Il y eut d’abord les événements de janvier, ensuite les massacres de novembre, ensuite l’assassinat des deux policiers chez eux, et, dernier en date, l’attentat de Nice. Au total, cela fait des centaines de morts et de blessés. Dans n’importe quel autre pays, dit cette parlementaire, le ministre en question aurait de lui-même présenté sa démission… Dans l’Hexagone ce ne fut pas le cas. Le même homme est toujours en poste, mais la nouveauté, c’est que le quotidien le met publiquement en cause et inflige, dit-il, un puissant démenti à sa version des faits.

Mais ce n’est pas tout. La fissure au sein de la société française s’aggrave. De plus en plus de gens se demandent s’il ne faut pas revoir de fond en comble la politique d’intégration des immigrés, renonçant à l’idée d’une intégration, sans même parler d’une assimilation. Le refus de s’assimiler à la socio-culture française a atteint un point de quasi non-retour. Ce matin encore, j’entendais un observateur parler sur LCI de l’incroyable renversement où des Français (issus de l’immigration) tirent sur d’autres Français, au motif que ces derniers sont des kouffar, des mécréants, des non musulmans.

Cette atmosphère se reflète dans l’attitude du gouvernement actuel qui semble dépassé par les événements. On l’a vu dans l’esprit étonnamment conciliant du gouvernement face aux propositions de l’opposition, permettant ainsi l’adoption de l’état d’urgence. On le voit dans la mollesse des réactions, ce qui explique que les Républicains n’aient pas songé à présenter une motion de censure, laissant le gouvernement tomber comme un fruit mûr… Tout ce spectacle n’est guère réjouissant. Et aura sûrement des répercussions sur les élections présidentielles. On s’attendait à une nouvelle union nationale, on a eu des vociférations, des critiques et des réponses acerbes, de véritables joutes oratoires entre le Premier Ministre et des parlementaires de l’opposition. Ce n’est pas sain.

En fait, le pouvoir a laissé passer de rares occasions de mobiliser le pays en prenant des mesures extraordinaires. La majorité actuelle n’est plus représentative, et cela n’est pas dit dans un esprit partisan. La droite se sent confortée dans ses prises de position et la campagne électorale de 2017 risque d’être très chaude. Le pouvoir aurait tort de spéculer sur une éventuelle division de la droite. Aucun sondage ne place l’actuel président en tête, aucun ne le place au second tour. Sans chercher à noircir le tableau, le brexit contraint les instituts à revoir la croissance à la baisse. Le taux de chômage repart à la hausse, c’est la seule chose qui augmente, hélas… Certes, les Français sont partis en vacances mais déjà la CGT et FO mobilisent pour la seconde semaine de septembre afin de manifester contre la loi travail, définitivement adoptée par l’Assemblée nationale… Dans de telles conditions, il devient très difficile de gouverner. Faut-il aussi parler des cafouillages au sein même du gouvernement, dus à l’attitude hautement ambivalente d’Emmanuel Macron ?

Les communistes, les écologistes, le front de gauche, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon vont tout faire pour compliquer la tâche du président de la République. Si tous ces groupuscules se présentent au premier tour, on devine la suite. A lui seul Jean-Luc Mélenchon peut arriver à 10% des voix, épaulé par les communistes qui ne veulent plus de François Hollande. Montebourg a une revanche à prendre, à laquelle il ne renoncerait pour rien au monde. Comment faire pour unifier son camp ? Et je ne parle pas des frondeurs du PS qui n’ont pas digéré le triple recours au 49,3…

Le pire, hélas, sera le moral des Français. On ne se sent plus en sécurité chez soi en France. La société française qui se voulait ouverte, accueillante, se replie sur elle-même et se réfugie dans la défiance..

Une chose est à peu près unanimement acceptée : on a dit qu’on était en guerre sans jamais mobiliser les moyens que nécessite la guerre. Or, le dernier attentat a mis à nu cette béance.

Faut-il avancer la date de l’élection présidentielle ? Faut-il dissoudre l’Assemblée nationale ? Je l’ignore, mais il faut faire quelque chose.

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