Crise de la culture, crise de la civilisation en France
Sommes nous devenus trop vieux? Sommes nous devenus faibles? La France qui a colonisé victorieusement tant de continents, tant de peuple (que l'on soit ou non d'accord avec ce principe colonisateur) semble ployer sous le poids d'une histoire devenue un véritable fardeau encombrant: elle ne sait plus ce qu'elle est ni ce qu'elle veut. Les grands hommes d'Etat qui l'ont conduite il y a plus d'un demi siècle semblent faire partie d'une autre histoire, celle d'une époque où la France avait du courage, était animée d'une vision et porteuse d'un projet. Aujourd'hui, elle ne sait plus où elle va, elle est traversée par d'incroyables luttes intestines, peine à se redresser et ceux qui la gouvernent n'ont vraiment pas la stature nécessaire. Un exemple navrant mais incontestable: jadis, certains hommes politiques disaient dans leur biographie: ancien ministre de Léon Blum ou du général de Gaulle. Aujourd'hui, et ce depuis plus de quarante ans qui le dirait en se réclamant des anciens présidents de la république depuis Georges Pompidou? Personne.
La passion de la France, la volonté de servir, la foi en ce beau pays, tout ceci a disparu. Oh, ce n'est pas un accès soudain d'un manque de confiance ni une bouffée soudaine de pessimisme, c'est un constat peu exaltant, il est vrai.
Regardez cette campagne des primaires, scrutez les slogans et cherchez -vainement hélas- les programmes. Vous découvrirez sans peine que tout se réduit à une lutte presque désespérée pour sauvegarder ce qui reste de notre identité judéo-chrétienne. Les soubassements de notre socio-culture, les valeurs du judéo-christianisme nous font presque honte alors qu'elle sont parfaitement honorables. Pourquoi cette débandade? Pourquoi cette démission morale? Il faut se ressaisir
Dans son livre d'entretiens avec François Poirié, publié en 1986, Lévinas donne de l'Europe sa fameuse définition lapidaire: l'Europe, ce sont la Bible et les Grecs. Certes, les idéaux de l'un et de l'autre ne coïncident pas toujours, mais la naissance de l'esprit scientifique a fini par se rapprocher des exigences éthiques de notre culture judéo-chrétienne, faisant du Décalogue le fondement même de notre civilisation, la charte de l'humanité civilisée.
Alors, pourquoi cet effondrement, cette perte de confiance en soi, voire cette haine de soi, mise en avant par Théodore Lessing?
Une frange de la population française ou étrangère résidant sur notre sol a mis à mal toute notre culture: statut de la foi dans la société, tenue vestimentaire, consommation ou interdiction de consommer certaines viandes, de certaines boissons alcoolisées dans le pays où le vin fait partie de la culture, bref tous détails qui posent problème à l'une des plus belles et des plus fortes cultures au monde…
La politique porte une lourde responsabilité dans cette affaire. Au lieu de suivre, voire de précéder l'évolution des idées, ses représentants ont choisir d'opter pour la tactique en lieu et place de stratégie. Tous les matins que Dieu fait je scrute le discours politique des dirigeants de droite comme de gauche… le cœur chancelant! Le pire est que je ne vois pas de solution. Chacun ne sert que ses ambitions personnelles. Et puis il y a cette inflation du discours, qui est pire que l'inflation monétaire car elle masque mal un vide idéologique.. Aujourd'hui, on n'existe plus que par et dans les médias.
Quel est le plus grand défi lancé à la France? Le communautarisme? Peut-être, mais pas seulement lui, même s'il représente un redoutable cap à franchir.
Ce qui compte, c'est qu'en France une partie de la population ne gouverne plus contre l'autre qui pense autrement. Et il faut aussi se ressourcer, réinvestir les racines de notre culture et de notre civilisation. Nous en sommes encore très loin.
De quoi parlons nous ce matin dans les médias? D'Alstom, des rafales, etc…