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De Barack Obama à Donald Trump; esquisse d’un contraste

Essayons de résumer tout le débat en une seule phrase que nous espérons bien pertinente : le statut de grande puissance, et les USA en sont une, peut-être même la plus grande qui soit, est-il compatible avec une position de repli ? C’est la question à laquelle Obama a très mal répondu et qui explique que ses deux mandats aient été de grands échecs au plan de la politique internationale de son pays. Mal secondé par sa secrétaire d’Etat qui a fait le score que l’on sait à l’élection présidentielle, Obama a cru devoir privilégier le soft power dans un monde qui requérait, tout au contraire, un surcroît d’exhibition de la force armée.

Le résultat est bien là : le président afro-américain que les naïfs ont, sans discernement aucun, porté aux nues, a légué à son successeur une Amérique faible et désormais peu fiable. Il est donc normal et prévisible que son successeur républicain s’écarte de la voie tracée par son prédécesseur qu’il traite d’incompétent en privé. Mais commençons par le commencement.

Les états arabes du Proche Orient, réputés pour leur modération et qui ont toujours fait confiance aux USA, ont douloureusement vécu la manière dont l’ancien locataire de la Maison Blanche a lâché le président Husni Moubarrak car la vue à la télévision de manifestations massives lui fit craindre un scénario à l’iranienne sur les bords du Nil. Mais voilà, quand on est président des USA on contrôle mieux son émotivité, ce qui fut heureusement le cas d’un petit général égyptien qui a laissé les islamistes faire un petit tour de piste avant de reprendre solidement les rênes du pouvoir.

Les monarchies pétrolières du Golfe avec à leur tête l’Arabie saoudite ont médité l’exemple de Moubarak -lequel, soulignons le, a été blanchi de toutes les accusations portées contre lui - ; ils se sont dit qu’Obama n’était pas fiable et qu’en cas de difficultés on ne pouvait pas raisonnablement compter sur lui. On connaît la suite : Trump en deux petites journées a soutiré aux Saoudiens des contrats d’armement et autres pour des centaines de milliards…

Obama ne pourrait pas même en rêver, lui qui a réussi ce tour de force peu commun : être la bête noire des Israéliens et de leur gouvernement alors que les liens entre ces deux pays sont en acier trempé. Le second péché véniel d’Obama porte le nom de traité sur le nucléaire iranien. Et cette fois-ci, ce ne sont pas que les Israéliens qui tirent la sonnette d’alarme, ce sont tous les états arabes de la région, Egypte en tête.

Soyons juste, Obama  a raisonné sur des données objectives et fiables ; malheureusement, il n’a pas compris que l’ADN du régime islamiste fait que les Mollahs ne peuvent pas se contenter de rester chez eux, ils veulent exporter leur révolution et c’est pour cela qu’ils sont actifs en Syrie et en Irak où ils actionnent la solidarité des chiites contre les sunnites. Obama ne veut pas comprendre que les lois de la saine raison n’ont pas vraiment de validité au Proche Orient.

Pourtant, Aristote (qu’il n’a sûrement jamais lu ni approché) nous enseigne que si l’on ne peut pas changer le monde, on doit alors changer notre opinion sur le monde… Croyez-vous que les péchés d’Obama s’arrêtent là ? Pas du tout, l’homme était plein de ressources.

Souvenez-vous de la mise en garde adressée à Bachar : si vous franchissez la ligne rouge, l’emploi d’armes chimiques, cela ne restera pas sans conséquences. Alors que l’armée française avait les cibles désignées à frapper en Syrie dès le samedi suivant, Obama arrête tout, plongeant dans la confusion la plus totale ses alliés. Les Arabes qui ont une sainte horreur du régime des Mollahs ont alors perdu toutes leurs illusions… Est ce vraiment étonnant qu’ils aient reçu Trump avec tous les égards ?

Les Arabes sont des fils du désert, ils ont leur propre fierté et leur sens de l’honneur : ils ont favorablement  jugé Trump. Et leur verdict est positif. Après huit années d’Obama, les gens ont pris de mauvaises habitudes car Trump a tiré son pays d’une profonde léthargie dans laquelle Obama l’avait plongé.

Les USA ne sont plus sous anesthésie : par quelques déclarations assez provocantes, je le reconnais, il a remis toutes les pendules à l’heure. Lui n’a pas hésité à défier la Russie et a bombarder au tomahawk des sites militaires en Syrie. Il a multiplié par quatre ou cinq le nombre de conseilleurs militaires en Irak et ils ont hâté la chute de Mossoul.

Avons-nous besoin d’allonger la liste à l’infini ? Non point car les intelligents comprendront. Obama a gravement porté atteinte à la crédibilité de son pays. DE son temps, plus personne ne comptait sur les USA. Pas même Israël : c’est dire. Aujourd’hui, lentement mais sûrement Trump remonte la pente.

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