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Israël: Bibi est là pour longtemps

L’actuel Premier Ministre israélien est en poste depuis un certain nombre d’années et il n’est pas du tout sûr que l’accumulation d’affaires de corruption, réelles ou supposées, réussisse à l’en déloger. Tous les sondages effectués sur la question donnent des résultats étranges. Pourquoi étranges ? Parce que une fraction non négligeable juge qu’il a tant de choses à se rapprocher mais une autre proportion, bien supérieure, juge qu’il n’y a personne de valable pour le remplacer. Cela voudrait dire que Netanyahou est le premier ministre par défaut, tout simplement.

La corruption des édiles en Israël fait souvent les gros titres de la presse. Il faut dire que certains journaux en ont fait une spécialité tandis que certains hommes politiques s’en servent comme d’une arme contre leurs adversaires. Israël est un pays jeune où tant de choses restent à faire, notamment dans le secteur de l’immobilier, de la construction et de la spéculation foncière. Les lois en Israël dans ce domaine varient au gré des majorités envoyées à la Kenését.

 

Les magnats de l’immobilier financent généralement les campagnes électorales de leurs favoris, le plus légalement du monde, et ceux-ci s’engagent à se montrer très compréhensifs lorsqu’ils siégeront au parlement. Leurs décisions ont alors force de loi. Or, en Israël, la première chose dont les jeunes couples se soucient, c’est d’avoir un toit au-dessus de leur tête : ils veulent donc devenir propriétaires. Rien que de très normal. Mais voilà, un élément totalement immaitrisable entre en ligne de compte : les Juifs vivant en diaspora craignent la montée de l’antisémitisme dans leurs pays d’origine et se portent acquéreurs, à n’importe quel prix, d’appartements qui restent généralement vides.

Leurs propriétaires ne cherchent même pas à les louer, ce qui surajoute une à la pénurie une tension sur le marché de la location. Le fait que les banques israéliennes accordent des crédits à long terme stimule le marché de l’achat : un jeune homme, libéré de ses obligations militaires, n’a que vingt-deux ou vingt-trois ans. Il peut donc prendre un crédit immobilier sur plus de trente années… C’est donc un marché juteux et très tentant.

Cette corruption défraie régulièrement la chronique en Israël : récemment, le maire d’une ville située à moins de trente kilomètres de Tel Aviv s’est vue notifier une mise en examen en bonne et due forme, en raison du petit empire immobilier qu’il s’était constitué. D’autres sont carrément partis en prison. Le cas douloureux de l’ancien Premier Ministre Ehoud Olmert est éloquent à ce sujet. Donc, Benjamin Netanyahou n’est pas une exception même si, ici comme là-bas, la présomption d’innocence garde toute sa vigueur.

Et que lui reproche t on en fait ? Des boîtes de cigares, des bouteilles de champagne, des cadeaux etc… Les enquêteurs se demandent ce qu’il a bien pu offrir en échange de telles largesses. Il y a aussi le cas de son épouse à laquelle on reproche d’avoir, à l’occasion, détourné de l’argent public en rémunérant un aide-soignant pour son vieux père… Cela prouve au moins que c’est une fille respectueuse de son papa !

On parle aussi de l’emploi d’un artisan, payé par l’Etat, chargé d’effectuer des travaux dans sa résidence privée de Césarée. Mais les autres dossiers concernant le Premier Ministre de près ou de loin, ou pas du tout, semblent plus lourds puisqu’il s’agit de rétro-commissions portant sur des millions de dollars… Et là, l’accusation s’est arrangée pour convaincre certains suspects (‘Ed medina) d’aider le procureur lequel garantirait une réduction des peines encourues.

Saurons-nous un jour qui dit vrai ? Ce n’est pas sûr… Cela montre simplement que les Israéliens sont comme le reste du monde : les tentations de l’argent facile y ont cours comme partout ailleurs.

Mais revenons au cas Netanyahou : il se murmure, dans les milieux bien informés, que le Premier Ministre a mis au point une redoutable stratégie contre ses accusateurs. Si les différents dossiers prenaient ampleur et consistance, ce qui n’est pas certain, le Premier Ministre négocierait sa propre démission contre l’abandon des poursuites. Et une fois la Kenését dissoute, rien ne l’empêcherait de se représenter et d’être réélu.

La récente démonstration de force du Likoud a montré que le parti était uni derrière son chef. J’avoue que ce scénario n’est pas irréaliste, en ce sens que tous les gouvernements d’Israël reposaient sur des coalitions, d’une part, et que d’autre part, aucun autre leader politique n’a l’envergure de l’actuel Premier Ministre.

Cet homme a considérablement développé l’assise internationale de son pays. Il a ouvert des horizons inespérés à une diplomatie qui était presque paralysée par des majorités hostiles à l’ONU et dans d’autres arènes internationales. Il a diversifié les sources d’approvisionnement de son pays pour ne plus dépendre exclusivement du seul allié US. Enfin, il a assaini l’économie de son pays, même si les classes défavorisées de la population souffrent de plus en plus. Netanyahou devrait pratiquer un libéralisme moins débridé, confiant dans les seules lois du marché. La Bible hébraïque contient une législation sociale parmi les plus avancées. A défaut de l’appliquer, il faut au moins s’en inspirer un petit peu.

La gauche israélienne est en déroute car elle n’a pas su se renouveler et ne dispose d’aucun leader charismatique et ironie de l’histoire, c’est un homme d’affaires d’origine casablancaise, donc un séfarade marocain qui a pris les rênes du vieux parti travailliste. Quand on connaît le ressentiment légendaire que ces mêmes marocains ressentaient à l’égard de ce parti si pro ashkénaze, on croit rêver. Ni Monsieur Herzog ni Madame Livni ne représente d’alternative sérieuse ou simplement crédible. A mon avis, Bibi est là pour longtemps. A moins que…

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