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Le talon d’Achille d’Angela Merkel 

angela merkel.jpgCe ne fut pas une victoire débordante, Le Figaro a même titré la victoire amère. Nous même le prédisions depuis plusieurs semaines : Angela Merkel a cru masquer l’admission massive de réfugiés chez elle sous le couvert de l’humanitaire alors qu’il s’agissait de combler le déficit des naissances de l’Allemagne qui aura dans quelques années besoin de millions de bras...

La chancelière a cru combler ce déficit en recevant plus d’un million et demi de non Européens qu’elle croyait pouvoir assimiler et intégrer à une forme a minima de culture allemande, la plus éloignée des cultures européennes de l’Orient dont proviennent de tels réfugiés ; c’était un très hardi pari sur l’avenir. Les choses paraissaient si simples au point que les réfugiés n’étaient plus des demandeurs d’asile (Asylbewerber) mais des réfugiés économiques.

Qu’à cela ne tienne, la chancelière ouvrait toutes grandes les portes de son pays… On entrait en Allemagne comme dans un moulin. La chancelière s’est même permis de donner des leçons à ses voisins d’Europe centrale et orientale, voire même à la France qui n’avait pas besoin de nouvelles expériences douloureuses dans ce domaine. Mais la chancelière était alors loin de douter qu’elle encaisserait le grave contre coup de sa politique pour les élections législatives de septembre 2017 où son parti allait enregistrer les pires résultats depuis belle lurette : elle a récolté ce qu’elle a semé.

Elle l’a reconnu elle-même en disant qu’il ne fallait pas tourner autour du pot. : l’AFD qu’elle croyait avoir neutralisée lui a pris au moins un bon million de voix, provenant des partis classiques de droite dont la politique a viré vers la gauche, alors que la SPD est un parti socialiste moribond. Il a même besoin de se refaire une santé en traversant une bonne cure d’opposition.

Le champ politique allemand a donc subi le choc d’une AFD à plus de treize pour cent, notamment dans les anciens Länder d’Allemagne de l’est. Et cela va continuer car Angela Merkel a fait violence au désir profond des Allemands depuis qu’ils sont sur terre : la stabilité, l’ordre et la discipline. Sans préparation suffisante, la chancelière a cru qu’elle allait changer en profondeur la mentalité de ses concitoyens… Ce fut l’échec le plus total et en plus avec des remous au sein même de son parti et de son aile bavaroise le CSU. Le désaveu est complet : près de 90 députés de l’AFD qui vont sûrement profiter de leur tribune au Bundestag pour troubler le jeu politique de l’Allemagne.

Or, la chancelière, affaiblie par des choix manquant de discernement (wahllos), aura les plus grandes difficultés du monde à constituer un gouvernement de coalition avec les Verts et les Libéraux dont l’esprit anti européen est connu de tous. En outre, les Verts et les Libéraux ne s’entendent pas vraiment. Quant à la SPD, menée à la ruine par le désastreux Martin Schulz, elle a intérêt à se faire oublier pendant une longue période.

Lorsque Monsieur Sarazin avait écrit son brûlot (Deutschland schafft sich ab), les bien-pensants lui étaient tombés dessus car il n’avait pas respecté le politiquement correct. Aujourd’hui, le peuple lui a donné raison : l’identité allemande, comme l’identité française, devenait malheureuse. On demandait aux gens de faire fi de leur éducation, de leur culture, de leur religion, de leurs habitudes pour complaire à des gens venus d’ailleurs. On nous montrait des gens tentant d’apprendre l’allemand mais on oubliait le traumatisme vécu par des dames molestées un soir de Noel ou de Nouvel An dans les gares centrales des métropoles allemandes.

L’Europe peut accueillir qui elle veut à condition que les nouveaux venus respectent nos codes et nos cultures. Ils doivent bannir l’infériorité de la femme, l’exclusivisme religieux et adhérer à l’histoire du pays où ils veulent vivre. Sinon, leur place n’est pas en Europe mais en Arabie Saoudite ou au Soudan… Angela Merkel n’a rien voulu entendre, croyant tenir une véritable mine. Au lieu de se permettre de donner des conseils à la France qui, plus de cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, n’a toujours pas réussi à intégrer les émigrés islamiques, elle aurait dû se projeter dans l’avenir et savoir que par un mécanisme qu’on ne comprend pas, les quatrième et cinquième générations viennent demander des comptes et se retournent violemment contre les pays d’accueil.

On l’a vu avec la personnalité des terroristes qui se sont levés contre la France, la Belgique et l’Angleterre… où ils étaient pourtant nés… Il faut savoir ce qu’on veut être : une religion ou une nation, une communauté religieuse ou une communauté nationale ? Un peuple ne peut pas prospérer dans un autre peuple, on ne peut pas être un status im statu… Il faut choisir, l’Europe est judéo-chrétienne, elle ne va pas renier plus de deux millénaires d’histoire. Les attentats qui ont ensanglanté l’Allemagne montrent les limites de la politique de A. Merkel en matière d’immigration. Diese Migrantenpolitik stösst gegen ihre Grenzen.

Par son absence de réflexion (Unbesonnenheit) Merkel a mis en difficulté d’autres nations européennes, notamment la France dont le président vient de prononcer un beau discours à la Sorbonne ; Eh bien il va devoir attendre des mois afin que l’Allemagne ne soit en ordre de marche. L’AFD va sûrement conquérir de nouveaux électeurs et du coup la légitimité de M. Merkel va être discutée au sein de son propre parti. Sans infléchissement de la politique migratoire, la chancelière ne tiendra pas, même si elle a une majorité relative au Bundestag.

Elle doit changer du tout au tout. C’est triste car cette femme a fait un parcours remarquable, elle a même dépassé son maître en politique, le défunt Helmut Kohl ; c’était peut-être le coup de trop. Comme le boxeur qui fait le combat de trop ou l’écrivain le livre de trop. L’Europe a besoin d’une politique migratoire commune à tous les membres. En introduisant ce million et demi de personnes chez elle, M. Merkel leur a permis, grâce à Schengen, de parcourir l’ensemble de l’espace européen.

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