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(Humble) plaidoyer en faveur d’un Premier ministre (accablé), B. Netanyahou…

 

(Humble) plaidoyer en faveur d’un Premier ministre (accablé), B. Netanyahou…

Je n’ai pas encore pu lire l’acte d’accusation contre le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahou , mais tout ce que j’en sais par les médias, paradoxalement, me rassure : on parle de corruption, de favoritisme, de cadeaux, de conflits d’intérêts et de que sais-je encore… Mais manquent à cette panoplie d’accusations, fondées ou infondées, deux faits qui changeraient la donne et se seraient à charge contre le Premier ministre : le détrônement d’argent public et l’enrichissement personnel.

Ces deux accusations, absolument absentes, seraient fatales à l’avenir du Premier ministre, si elles venaient à être articulées contre lui. Or, elles ne l’on pas été. Et ne sauraient être rajoutées après coup, établissant ainsi l’idée d’un complot du pouvoir judiciaire contre un Premier ministre qui a sûrement commis des erreurs mais pas de délits proprement dit. Mais rien qui soit rédhibitoire.

 

(Humble) plaidoyer en faveur d’un Premier ministre (accablé), B. Netanyahou…

 

Attendons donc et ne nous laissons pas emporter par la bourrasque médiatique car le temps judiciaire n’est pas le temps de la presse. Cette dernière présente cette mise en examen comme une condamnation préalable alors que rien que la préparation d’un procès, s’il devait avoir vraiment lieu, prendra nécessairement beaucoup de temps : les lois de la démocratie l’exigent. Le procureur général de l’Etat présente ce qu’il pense être le droit mais il n’est pas sûr que les juges le suivront, d’autant que des voix s’élèvent déjà pour contester l’impartialité de certains membres de l’équipe du procureur général. Et quand bien même Benjamin Netanyahou serait (je dis bien serait, au conditionnel ) condamné, il pourra faire appel… Et là ce ns seront plus ses adversaires politiques ou la presse qui rendront leur verdict mais bien une cour de justice. Cela prendra quelques années…

Et dernier mais non moindre, aucune loi ne l’oblige à démissionner sauf s’il est renversé par la Knesset. Il peut même tenter de constituer à nouveau un gouvernement puisque son rival le général Gantz a échoué lui aussi.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Ce qui incise le philosophe que je suis à prendre la parole publiquement, mais avec mesure et modération, sans critiquer personne, notamment les adversaires de Benjamin Netanyahou, c’est la grave dérive que le pays est en train de vivre à une très grande échelle. On a l’impression que des ennemis se combattent et non pas que des adversaires politiques partisans s’affrontent, suivant les normes de la vie démocratique. Certains sont allés trop loin dans l’opposition au Premier ministre. Parmi ces derniers, il y en a qui ont une dent contre lui car il les a, la dernière fois, chassés sans ménagement du gouvernement. Ils veulent donc prendre leur revanche.

Je trouve pour ma part que tant qu’on ne prouvera pas les deux chefs d’accusation mentionnés supra (enrichissement personnel, détournement de fonds publics), le Premier ministre n’est pas vraiment menacé, contrairement à ce des adversaires politiques très pressés semblent penser. Il peut tranquillement continuer de gouverner comme sil le fait depuis tant d’années. Et d’élever le pays à des niveaux encore jamais arreints à ce jour.

Quand on parle d’un tel cas, on se doit d’invoquer ce qui est à charge et à décharge. Certes, comme tout dirigeant politique (surtout en Israël, pays aussi ingouvernable que la France contemporaine), Benjamin Netanyahou a commis des erreurs et des imprudences. Il y a aussi, dans son environnement quotidien immédiat (vous voyez à qui je pense), une personne qui lui est chère et qui l’a placé à maintes reprises dans une situation délicate ; il y eut même des confrontations judicaires avec cette personne et le Premier ministre ou plutôt son image de marque, en a souffert…

Mais pourquoi tant de haine contre un dirigeant politique qui a fait du pays d’Israël un état proche des plus grandes puissances du moment ? Un dirigeant qui défend bien Israël, use de la force militaire avec discernement et est très économe du sang de ses soldats… Comment se fait-il que personne n’en fasse état ? Je veux dire, de tous ces mérites que s’est acquis le Premier ministre ? La monnaie israélienne se défend bien face à l’Euro et au dollar. L’économie du pays se porte bien, en dépit des incertitudes politiques du moment. Mais tout ceci semble peser d’un tout petit poids face au torrent de haine et de boue déversés chaque matin que Dieu fait, contre le Premier ministre.

Est ce que le peuple d’Israël, ou une simple fraction de celui-ci est atteint de ce mal sournois, la haine de soi ? La volonté de s’entredéchirer, d’être en constante opposition les uns avec les autres ? On se le demande vraiment. Car aucun autre pays qui se serait trouvé dans la même situation qu’Israël, un pays encerclé à ses frontières par des ennemis implacables, ne se serait jamais mis dans cette mauvaise posture.

Parfois, je me demande s’il s’agit bien d’un Etat juif, habité par des juifs et fondé par des juifs exclusivement. Or, qu’est ce qu’un Etat juif ? C’est un Etat qui vit selon les valeurs sacrées du judaïsme, et au tout premier chef, celle de la solidarité et de l’entrefaite entre juifs. Or, dans le présent cas de figure, on sent un acharnement sans borne à l’encontre d’un seul homme, l’actuel Premier ministre.

Qui aurait dû, qui aurait pu s’élever contre cette grave déviance ? Je pense aux religieux qui, hélas, placent leurs propres intérêts en tant que partis politiques au-dessus du bien général : les sages auraient dû s’adresser à la nation et tenté d’apporter le calme ou, au moins, l’apaisement. Ils ne l’ont pas fait, étant eux-mêmes partie prenante de l’affaire (nog’im ba davar) dans cette affaire. C’est-à-dire devenus eux mêmes un enjeu de pouvoir.

On en est donc là : tout est bloqué, et la société n’a jamais été aussi divisée en forces contraires et opposées. Après 70 ans d’existence, l’Etat d’Israël en est à se demander quelle place il doit accorder à la religion. Je ne suis pas pour le tout religieux comme on parle du tout nucléaire. Mais je crois que tout ce qui a trait au juif et au judaïsme, est, à la base, d’essence religieuse. Ce que voyant, il nous faut dégager une place suffisamment grande pour un secteur laïc, répondant aux besoins d’une bonne partie de la situation. Israël a une base religieuse mais ce n’est pas une théocratie selon le terme de Flavius Josèphe…

Loin des frontières, les ennemis d’Israël doivent se frotter les mains devant une si grande désunion.

Israël doit se ressaisir. Les ferments de la discorde n’ont que trop duré.

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