Le rejet pathologique de Benjamin Netanyahou ou l’expression politique de la haine juive de soi-même…
Avec tout le respect et la considération pour celle et ceux qui pensent autrement, je dois bien reconnaître que cette nouvelle m’a fait chaud au cœur : la victoire (plus de 70%) sans appel du Premier ministre israélien sur son challenger qui a fait un pas de clerc… Chercher par tous les moyens à prendre date pour la succession alors que celle-ci n’est pas encore ouverte. Et en politique, surtout dans un pays comme Israël, les erreurs d’appréciation et de comportement coûtent très cher… Certes, le vainqueur fera preuve du libéralisme de l’homme fort, il ne cherchera pas à écraser son rival malheureux, déjà à terre, ce qui compromettrait un peu sa prochaine campagne des législatives,. C’est un animal politique redoutable que Benjamin Netanyahou, il se contentera de marginaliser son adversaire qui ne représente plus grand chose dans son parti. Certains, et non des moindres, n’ont pas hésité à le qualifier de traitre car il s’est joint, directement ou indirectement, à la meute de loups qui hurlaient à l’hallali. .. Le monde politique est dur, ce n’est pas nouveau, mais en Israël, c’est bien pire qu’ailleurs.
Le rejet pathologique de Benjamin Netanyahou ou l’expression politique de la haine juive de soi-même…
Quand on réfléchit sans passion à la volonté obsessionnelle de renvoyer le Premier Ministre, l’un des meilleurs que ce pays ait jamais eu, on ne peut s’empêcher de penser au concept psychologique inventé en 1930 par un juif allemand, Théodore Lessing (ob. 1933), la haine de soi qui frappe certains juifs au cours de notre histoire. Rien n’aura été épargné à cet homme B. Netanyahou, qui n’est certes pas un parangon de vertu mais qui n’a jamais détourné un centime d’argent public. Et demande t on à un dirigeant politique d’être un vertueux et un naïf ? En regard de ce qu’est la corruption dans certains pays, même d’Europe, on se rend compte que certains ont fait d’une pierre un obélisque … Pire que cela ; l’homme est mis en examen alors qu’il doit affronter une campagne électorale d’une rare âpreté. Et malgré toutes ces actions à son encontre, sa popularité ne baisse pas et une large partie de l’opinion lui fait confiance. Et cela ne suffit pas : et certains, qui en ont le droit parfaitement, l’accablent, chaque jour que Dieu fait, de nouvelles révélations pour le faire chuter et l’exclure du jeu politique. Certains, ne craignant ni le ridicule ni le cynisme lui promettaient une opportune grâce présidentielle s’il consentait à quitter la scène politique… Sans même parler de celui qui lui promettait, dans son délire, de l’aider à devenir président de l’Etat, poste honorifique s’il en est…
Mais pourquoi tant de haine ? Ce dirigeant qui compte parmi les plus doués au monde, reconnu par des puissances mondiales (Russie, Chine, Australie, USA, Brésil, Inde, etc), est violemment rejeté par un noyau incompressible d’électeurs israéliens qui sont prêts à tout pour s’en débarrasser. Et ces «Netanyahou-incompatibles »n’hésitent pas à enclencher la lourde machine judiciaire de la Cour suprême pour parvenir à leurs fins. Exemple, cette demande adressée à la haute juridiction d’examiner si un tel homme, mis en examen sous trois chefs, est habilité à former le gouvernement en cas de victoire aux élections législatives…
Je repose la question : mais d’où vient cette haine, de quoi se nourrit elle ? Certes, la recherche du pouvoir est dans la nature des choses et des humains. Mais dans ce cas précis, il y a plus. C’est cette fameuse haine de soi, sinistre héritage des persécutions passées qui ont largement modifié la psychologie des juifs en tant que peuple : aimer passionnément sa foi, ses origines, sa patrie ancestrale, et en même temps, les détester car ils sont la cause directe de tous nos tourments. Ce n’est pas un hasard si cette haine de soi n’a été découverte que par un juif, certes éloigné de la pratique religieuse mais bien conscient de son appartenance nationale, de sa fidélité à l’antique Promesse…
J’ai entendu les adversaires de Netanyahou expliquer qu’ils voulaient tout sauf Netanyahou (rak lo Netanyahou) ; et cela m’a rappelé une certaine campagne électorale avec le slogan tout sauf Balladur (TSB). On connaît la suite.
En Israël, on fait partie de la minorité au sein d’une autre minorité. Certains se sentent parfois prisonniers d’une situation qui les dépasse. En règle générale, un autre pays qui se trouverait dans la même situation sécuritaire fort délicate sonnerait le tocsin, se rassemblerait autour d’un si grand chef, bref serrerait les rangs. En Israël, ce n’est pas le cas et cette haine de soi risque un jour de nous coûter fort cher. On a honte de voir que les citoyens de ce pays sont pour la troisième fois rappelés aux urnes.
Ôtez moi d’un doute : connaissez vous le programme économique des challengers du Premier Ministre ? Connaissez vous leur programme en politique étrangère ? Moi, pas. Leur seul programme est occupé par la personne du Premier Ministre… Ils veulent qu’ils partent.
Mais voilà, il y a les instances judiciaires, il y a les enceintes judiciaires, les tribunaux, les cours d’appel, etc… mais il y a aussi et surtout le peuple dont les représentants élus ont le dernier mot. La judiciarisation de la vie politique n’est pas une bonne chose, même si nul n’est au-dessus des lois. Mais n’instrumentalisons pas la justice sinon on finira par retomber dans la haine de soi.
Pour sa brillante performance, sa victoire éclatante qui refonde sa légitimité, le Premier Ministre nous a administré une belle leçon de courage politique.
Bravo Monsieur le Premier Ministre.