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Farida Khlifa, Une enfance française. ,

Farida Khlifa, Une enfance française. ,

Farida Khlifa, Une enfance française. , 2023

 

Encore une fille (brillante) d’émigrés, une parmi tant d’autrefois,,  qui décrivent par où elles sont passés pour devenir enfin, ce qu’elles ont devenues. Il faut dire que même en cette période où l’on ne parle que de limitations à la vague d’immigration qui menace de submerger le pays, au   grrès  de certains, on peine à réprimer un sentiment d’injustice, voire de culpabilité, à l’égard de ces familles venues de l’autre rive de la Méditerranée, parfois au péril de leur vie. Et qui n’ont pas reçu l’accueil escompté...

 

Ce sont les petits enfants, voire plus éloignées encore, qui constituent ces nouveaux Français appelés à défendre leurs droits lorsque ceux-ci ne sont pas respectés. Mais c’est loin d’être le cas surtout lorsque l’esprit  et les lois de la laïcité  sont respectés à la lettre. Et c’est de tout cela que nous entretient  l’auteure e dans un style e parfois fiévreux mais jamais passionné.

 

Elle a tout connu : le départ de son Algérie natale avec ses parents et sa large fratrie : songez que sa mère a été mariée alors qu’elle venait à peine d’être une jeune fille formée. Près de dix frères et sœurs confinés dans une pièce (une seule pièce !) On imagine la promiscuité, la gêne et s surtout  l’alcoolisme violent du père de famille qui n’avait qu’une seule préoccupation à l’esprit,  défendre son statut de pater familias avec  presque  droit de vie et de mort sur son clan. Il ne recule devant rien, aucune atrocité, pour marquer son autorité tyrannique sur son groupe..

 

Dans les toutes premières page du livre, on réalise que ce n’est pas  la France coloniale, oppressante et confiscatoire qui fait l’objet d’un procès en bonne et due forme  c’est incontestablement le milieu, la culture du pays d’origine avec ses mœurs  d’un autre âge, surtout pour ce qui est des femmes.

 

Cette critique ou  plutôt ce rejet d’une rare violence, commence par la première page  où l’auteure décrit lato ilette funéraire de sa propre mère. On ne peut pas dire que ce qui se passe sous ses yeux comble son cœur d’aisance. Le moment est solennel, pourtant l’auteur livre ici un témoignage autobiographique, et aucun sentiment ne filtre... C’est dire que le contentieux entre la mère et sa fille est très lourd.

 

Tout au long de ce livre, vous pourrez voir les fréquents séjours de la mère de famille dans les cliniques psychiatriques, les réactions dévastatrices des uns et des autres et surtout l’aveu que le père abusait de sa fille cadette  sexuellement et ce, depuis sa tendre enfance. Quand on lit toutes ces pages, on comprend que les limites du devenir humain et de l’endurance étaient largement dépassées pour laisser place à l’horreur.

 

De même   qu’on ne peut pas passer  sous silence l’abs se usuel e mineurs, on se doit de dire un mot de la rechute de l’auteur dans les drogues dures. A ce niveau, elle fut prise en charge par une psychanalyste à laquelle elle se livra entièrement ; elle ajoute même qu’elle n’avait jamais fait autant confiance à un être humain comme à cette praticienne  juive de l’école lacanienne...

 

Mais sans soigner les transitions on passe à retour à meilleure fortune. Les choses changent dans la dernière partie de l’ouvrage. Il était temps car il devenait  épuisant de lire ce cortège interminable de malheurs et de mauvais traitement.

 

Parfois, on côtoie la messire matérielle et morale sans s’en rendre compte. Il faut aussi porter plus d’attention à la différence des cultures. Un être humain mal transplanté pousse mal, vit très mal, même si, au plan matériel, il s’en tire plutôt très bien. C’est la leçon de ce livre.

 

 

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