FACE À L’INTERNET, LA PRESSE TRADITIONNELLE A-T-ELLE ENCORE UN AVENIR ?
Un fait ne trompe pas : l’instauration par les grands journaux du monde, en France et partout ailleurs, d’un site internet. Par exemple : Le Monde.fr ; le Figaro.fr. Libération.fr. Et ainsi de suite…
Afin de faire face à cette fuite de clientèle, à cette perte de lecteurs génératrice de chute des ventes, les grands journaux ont tenté d’investir la toile et de récupérer ainsi la masse d’internautes qui créent, eux, leur propre réseau d’information. Assurément, ce n’est pas demain que le métier de journaliste professionnel tombera en désuétude et nous vivrons d’abord une sorte d’écrémage : les meilleurs journalistes, ceux qui ont un fonds, savent écrire et ne publient rien qu’ils n’aient largement vérifié, continueront d’exister et d’être lus. L’hécatombe tombera d’abord les médiocres qui entent de rejoindre bruyamment le succès et le lectorat en surfant sur des nouvelles qui n’en sont pas vraiment. Un peu comme dans le domaine économique : dès l’arrivée d’une crise, ce sont les canards boiteux (comme parler comme les Américains : lame ducks) qui disparaissent les prmiers.
Ces propos peuvent paraître durs et un peu vindicatifs, en réalité, ils ne le sont pas : dîtes vous bien que les seuls à être lus tous les jours, à partager notre vie quotidienne, à nous suivre partout où nous allons, où que nous soyons, ce ne sont les grands écrivains, les membres de l’Académie Française, les prix Nobel de littérature, etc…, non, ce sont les journalistes. Alors noblesse oblige ! Car même de nos concitoyens qui n’ont pas lu un livre depuis dix ans feuillettent un journal quotidien.
Cette mutation annoncée, presque inéluctable, est accélérée par l’animation accrue de la blogosphère : tous, Monsieur tout-le-monde, absolument chaque individu sur terre, doté chez lui d’une prise électrique et d’un téléphone, peut se muer en journaliste et commenter l’actualité ou tout autre sujet, à sa guise. Assurément, il n’aura pas le prix Pulitzer mais il est en mesure de donner une opinion personnelle, qu’elle soit autorisée ou non.
Une chance rare, un défi exceptionnel s’offre donc au métier de journaliste. Et je suis sûr que les meilleurs de la corporation (dont je suis hélas pas) le relèveront.
Les plus vaillants l’ont déjà relevé…