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  • Pour ou contre l’euthanasie ? Quel dilemme

    Pour ou contre l’euthanasie ? Quel dilemme…

     

    Je pense assurément à la controverse qui fait rage à Bayonne et dans le reste de la France : un médecin urgentiste a aidé un patient gravement atteint à mourir afin de lui éviter d’indicibles douleurs. Jusque là rien de spécial, mais voilà, le conseil de l’ordre de ce lieu a été saisi et a décidé, à la majorité, de ne pas poursuivre le médecin qui a donné la mort afin d’alléger les souffrances d’un malade condamné…

    Le président de ce conseil de l’ordre a crié au scandale et a même dit qu’il avait honte. Le conseil national a, quant à lui, décidé de prendre des sanctions contre le médecin incriminé. Tels sont les faits.

    Que fallait-il faire ? Assister imperturbable à l’agonie douloureuse d’un patient, lui injecter de la morphine en attendant sagement que mort s’ensuive ? OU, au contraire, hâter la fin en vue de lui épargner d’insupportables douleurs ? Impossible de trancher.

    Le respect de la vie est intangible, mais quand la personne est condamnée et que rien n’est plus à espérer, faut-il nous laisser subir de telles souffrances ? D’un autre côté, si l’on s’en remettait au bon vouloir ou à l’appréciation des médecins, ne risquons nous pas des débordements et de graves bavures (le mot est faible) ?

    J’avoue ne pas savoir. Dans le milieu médical que je connais un peu, on me susurre à l’oreille que cela arrive tous les jours, que le personnel médical débranche les appareils, ne donne plus d’eau, plus d’alimentation et attend un peu que la vie s’arrête. Si l’on s’interroge soudainement aujourd’hui, c’est à cause d’une médiatisation excessive ou, peut-être, pour forcer les pouvoirs publics à légiférer de nouveau.

    Je ne sais absolument pas ce qu’il faut faire. Mais il faudra bien, un jour, réviser notre conception de ce qui gît au fondement même de notre existence.

  • Le conflit en Libye : un incontestable succès diplomatique (et militaire) pour la France

    Le conflit en Libye : un incontestable succès diplomatique (et militaire) pour la France

     

    C’est incontestable et même ceux qui regardaient le déclenchement de l’intervention franco-britannique en Libye avec un certain scepticisme sont obligés de s’incliner devant les faits : les analyses de la situation sur le terrain et le mode opératoire se sont révélés exacts ! Pas d’enlisement, pas de guerre civile de grande envergure, pas de troubles considérables dans les pays arabes, fâchés de voir l’OTAN, perçue comme une force militaire christiano-occidentale, intervenir dans un pays frère. Qu’on le reconnaisse clairement ou pas, les Occidentaux ont pratiquement délogé par la force un régime arabe tyrannique et s’apprête à dicter aux vainqueurs une sorte de version européenne des quatorze points Wilson à la fin de la Grande guerre…

    Nicolas Sarkozy a bien vu les choses et les a pilotées avec adresse : alors que la France était encore prise dans la traditionnelle torpeur du mois d’août, le président de la République annonçait que dans les toutes prochaines semaines le conflit connaîtrait une fin victorieuse pour le CNT et pour ses alliés occidentaux. Au plan de la stratégie militaire, l’idée de s’introduire à Tripoli par la mer a porté ses fruits puisqu’il n’y eut pas de combats de rues dans la capitale libyenne…

    Saurons nous un jour comment les choses se sont réellement passées ? J’ai tenté –en vain- de remonter le cours des événements, réexaminé les déclarations des uns et des autres, à l’affût du moindre indice permettant d’aller au-delà de la version officielle des faits qui est, à peu de choses près, la suivante : à Benghazi, ville frondeuse dont les habitants se sont toujours méfiés de Khaddafi, le mécontentement grondait et les manifestations contre le clan au pouvoir à Tripoli se faisaient de plus en plus violentes. La réponse sanglante de Khaddafi était presque inéluctable, promettant de noyer la révolte dans le sang. Les puissances occidentales, la France et la Grande Bretagne en tête, décident de tout faire pour empêcher le massacre qui se préparait… On connaît la suite : l’armée française commence à bombarder l’armée libyenne, suivie de près par les Britanniques, appuyés, au début, par une vigoureuse intervention américaine contre les sites militaires libyens les plus dangereux pour la coalition… Je ne crois pas vraiment en cette version des faits mais je suis soulagé en constatant le résultat obtenu : la chute d’un tyran particulièrement dangereux qui avait confisqué le pouvoir de son clan.

    Quels enseignements pouvons nous tirer de tous ces événements, tout en sachant que les Etats sont des monstres froids et calculateurs ? Tout d’abord, les révolutions dans la plupart des pays arabes changent radicalement la donne : les Occidentaux avaient jusqu’à présent favorisé la stabilité, entendez que nous avons toujours soutenu les autocrates, les régimes en place, car ils nous servaient de protection contre l’islamisme, l’immigration sauvage et le terrorisme. Nous n’aurons pas la cruauté de citer, un à un, les pays concernés, mais il suffit de scruter les invités présents hier après-midi à l’Elysée pour comprendre que les illustres convives n’étaient pas tous des défenseurs acharnés de la démocratie et des droits de l’homme..

    Et ceci nous conduit au second enseignement : la réunion du 1er septembre à Paris a clairement énoncé que l’aide et le soutien à la nouvelle Libye étaient liées à une clause suspensive : la promesse et la garantie d’instaurer la démocratie, de respecter les droits de l’homme et de combattre le terrorisme. A moins que tout ne trompe, c’est la première fois que les Occidentaux, les USA en tête, disent aussi clairement aux Arabes qu’ils exigent une organisation sociale et politique semblable à la leur. C’est la première fois que l’on dit, au niveau des Etats et sans la moindre hésitation, que l’islam est soluble dans la démocratie.. Nous tenons ici un moyen inédit de peser sur l’évolution positive des pays arabo-musulmans et de favoriser l’émergence d’un islam pacifique, en paix avec lui-même et avec les autres.

    Certes, les choses se feront lentement, si elles devaient vraiment se faire. Les Occidentaux, qui viennent de donner au monde un avant-goût de ce qu’ils savent faire, ne se bercent pas d’illusions: tous les dirigeants de la Libye nouvelle sont d’anciens caciques du régime déchu et le tout nouveau gouverneur militaire de la capitale est un ancien djihadiste formé en Afghanistan…

  • Débat autour de l’homosexualité dans un manuel soclaire

    Débat autour de l’homosexualité dans un manuel soclaire

     

    Voici un débat dont les descendants de Vercingétorix ont le secret : se quereller autour d’un non événement. De quoi s’agit-il et quel est le corpus delicti ?

    Quelques dizaines de députés de la majorité (UMP) ont découvert dans un manuel de classe de Première quelques lignes expliquant que l’appartenance sexuelle n’était pas exclusivement définie par le physique mais aussi par le milieu socio-culturel… Ce qui induit évidemment une certaine largesse d’esprit concernant l’homosexualité et la négation d’un dogme selon lequel l’orientation sexuelle est fixée une pour tous à la naissance. En plus clair encore : votre naissance en qualité de garçon ne veut pas obligatoirement dire que vous devez avoir une vie sexuelle de garçon mais que, les circonstances aidant, vous pouvez très bien évoluer vers une sexualité de femme, par exemple. Ou l’inverse. Mais vous n’êtes pas nécessairement déterminé une fois pour toutes…

    Un tel raisonnement sous-jacent n’a pas manqué de heurter des gens qui ne souhaitent pas que les enfants, en l’occurrence les lycéens, se voient ainsi «orientés» vers une idéologie ouvrage la voie à des déviances sexuelles. Ou à ce qui pourrait être considérées comme telles.

    C’est un débat de société et on ne peut pas nier que l’évolution des mœurs placent parfois les parents dans des situations plutôt délicates. Comment expliquer ces choses là à des enfants dont on souhaiterait qu’ils aient la même vie que nous, qu’ils se marient et aient des enfants ? Partant, l’idée exposée dans ce manuel a fini par choquer les députés en question. Mais le ministre de l’éducation nationale a refusé de faire retirer ce manuel de la circulation, précisant que ce ne sont pas les pouvoirs publics qui fixent le contenu des livres d’école.

    La France est un pays très divisé. Sur tout. On dit parfois : deux juifs, trois synagogues, là on pourrait en dire autant des Français chaque fois que se posent des choix de société.

    Reconnaissons tout de même que l’amour dans nos civilisations judéo-chrétiennes a toujours connu l’orientation que nous connaissons. Et que sans jamais tomber dans l’homo phobie qui est une atteinte à la dignité humaine, il ne faudrait pas chercher à peser anormalement sur des êtres malléables et aisément influençables.