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  • Existe-t-il un rapport entre la Syrie et la Birmanie ?

    Existe-t-il un rapport entre la Syrie et la Birmanie  ?

    Oui, c’est l’idée qui vient à l’esprit en regardant la visite du ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, lors de sa rencontre avec la célèbre opposante birmane, qui a décidé, après tant d’années en résidence surveillée , de saluer la libération de prisonniers de premier plan,et de participer aux prochaines élections législatives …

    Comme en Syrie, mais moins sauvagement, c’est un clan de généraux qui accapare le pouvoir depuis plusieurs décennies. Comme en Syrie, il y a eu un soulèvement conduit par des moines bouddhistes, d’où le nom de révolution safran, par allusion à la couleur de la robe des jeunes religieux qui ont sacrifié leur vie pour faire plier les généraux, sourds, des années durant à tous les appels et surtout forts du soutien d’une Chine qui semble faire sa spécialité du soutien aux régimes dictatoriaux, comme dans le cas syrien. Alors que l’autre soutien à la Syrie la Russie, semble hésiter et suit désormais un cours en zigzag : d’un côté on envisage le vote d’une résolution à l’OUNU, et de l’autre on envoie tonte une escadre faire relâche dans le port militaire de Lattaquié…

    La Birmanie reçoit un ministre français, mais bientôt ce sera le tour des Américains, même si Madame Hilary Clinton a déjà visité la célébré opposante birmane. Donc, les pressions peuvent avoir une certaine efficacité, tardive mais incontestable puisque la situation n’est plus ce qu’elle était il y a quelques mois…

    Pouvons nous à présent transférer ce raisonnement et cet espoir au cas syrien ? On cherche des éléments susceptibles de donner quelque espoir à une issue pacifique de la crise syrienne.

    Dans l’état actuel, on ne voit rien de bon , car l’optimisme naturel ne saurait confiner à la naïveté… N’oublions pas le cas de Hama au début des années quatre-vingts avec ses dizaines de milliers de morts, entouré d’un silence, à la fois pesant et criminel : Hafez el Assad est mort dans son lit et son frère Rifa’at n’a jamais été inquiété qu’il se soit trouvé à Damas, à Genève ou à Paris…

    Le clan au pouvoir en Syrie sait qu’il a tué trop de gens pour pouvoir espérer le moindre dialogue national dont les Arabes sont si généralement friands pour surmonter des crises. Les ponts sont rompus, tout dialogue est impossible : la seule chose qu‘on espère éviter, ce sont les 10.000 morts… C’est peut-être ce que recherche la remuante diplomatie qatarie qui préconise, depuis hier, d’envoyer des soldats de la Ligue arabe à défaut d’observateurs qui ont écoué dans leur mission. Ce fut une erreur d’envoyer des observateurs. Les opposants syriens l’ont dit en français sur France 24 : la présence des observateurs (morakabbin) n’a pas empêché l’accroissement vertigineux des victimes : les soldats du régime n’ont pas hésité à ouvrir le feu en direction d’observateurs, coiffés de casquettes blanches et revêtus de dossards phosphorescents…

    On doute que les membres de la L.A. suivent le petite émirat qatari dans cette voie, en revanche, on ne peut saluer le courage de l’Emir A Thani car le régime syrien n’ayant pas pour habitude de se montrer clément envers ses adversaires. Souvenez vous de l’ambassadeur français Delamare…

    La vraie solution pour empêcher la poursuite de l’effusion de sang et chasser le clan du dictateur est d’instaurer une zone d’exclusion aérienne à la frontière turque ou, mieux, à la frontière israélienne car Tsahal a les moyens militaires de la faire respecter. Ainsi, et si l’opposition syrienne, dit vrai, des divisions entières de l’armée pourraient faire défection et se diriger vers cette ligne et cette zone, assurés de ne pas être pulvérisées par l’armée de l’air loyaliste… N’oubliez pas la mémoire des peuples de la région : les Arabes se souviennent de la volte-face US du président Bush père lorsqu’il incita les Chi’ites à se révolter pour les abandonner ensuite à leur triste sort qui devint alors tragique et désespéré : ils furent massacrés par les blindés de Saddam… Les soldats syriens qui rêvent de faire de faire défection ne veulent pas subir le même sort et on les comprend.

    Dans la mesure où l’opposition syrienne est vraiment au fait de ce qui se passe au sein de l’armée syrienne que le clan Assad tien pour le moment bien en main, la proposition qatarie est peut-être la solution.

    Mais une chose est sûre et certaine : le massacre a assez duré et le régime n’a fait aucune ouverture sérieuse. Après autant de morts, surtout civils, on ne peut plus se parler. Ce serait donner une prime aux dictateurs du monde entier.

    Est ce que l’exemple birman est probant ? A d’autres, de plus experts que nous de juger..

  • La France perd son triple A

    La France perd son triple A

    A l’évidence, le gouvernement français a mal géré sa communication en envoyant le ministre de l’économie et des finances annoncer cette sombre nouvelle à la télévision. Certes, ce n’est pas de sa faute, mais il eût fallu plus de force de conviction, d’esprit d’entraînement et d’enthousiasme pour redonner aux Français un peu d’allant et de confiance ne soi. François Fillon aurait mieux fait l’affaire, mais peut-être se réserve-t-il pour une allocution ultérieure.

    Mais le plus grave se situe en amont : il fallait dire aux habitants de ce pays que depuis plus de trente ans leur pouvoir d’achat, sans cesse grandissant, n’était pas gagné, c’est-à-dire ne reflétait pas la richesse réelle de leur pays, mais qu’il était emprunté (au sens propre du terme) et artificiel. Les plus anciens parmi nous se souviennent du courageux Raymonde Barre lorsqu’il supprima l’échelle mobile des salaires, suscitant une incroyable levée de boucliers. Et plus proche de nous, le gouvernement de Nicolas Sarkozy, faisant face à d’innombrables grèves pour imposer (je dis bien imposer) une bien timide réforme des retraites.

    Qui aura le courage de dire la vérité aux Français ? Surtout en cette période de campagne électorale ? Faudra-t-il entonner une sombre élégie, un peu comme David apprenant la mort de Saül et de Jonathan sur le champ de bataille de Guilboé, ou, au contraire, agir comme un homme, prendre le taureau par les cornes, retrousser ses manches et se mettre enfin au travail, au lieu de continuer à tout attendre d’un Etat-Providence (Welfare state) que l’on transforme en Ersatz de parents, même quand on n’a plus l’âge de se comporter comme des enfants ?

    Dans l’un de ses livres, l’actuel chef de l’Etat se targuait (et je n’ai pas de raison d’en douter) de savoir transformer toutes les épreuves en forces, c’est-à-dire faire face, relever le défi, explorer de nouvelles voies et surtout dire la vérité aux Français.

    Les économistes les plus sérieux mais aussi les plus pessimistes sont d’avis que les Français vivent largement au-dessus de leurs moyens, à hauteur d’environ 15% ! Rendez vous compte : si quelqu’un gagne un salaire moyen brut de € 5000, la mesure de rétablissement le ramènerait à € 4250. Je doute que les gens acceptent, surtout s’il gagnent €2000, car cela les ramènerait à € 1700 !

    Pour un pays comme la France, le premier à avoir fait une révolution en Europe, le seul à avoir osé décapiter un roi de droit divin,, ce serait la fin de tout.

    Le problème est que le traitement économique et financier de la crise profonde que nous traversons n’est pas suffisant, il faut un accompagnement social et politique. Or, de telles mesures édulcoreront fortement le pouvoir curatif de la potion.

    Je ne voudrais pas passer pour le thuriféraire de l’Allemagne (qu’on m’accuse régulièrement d’encenser, c’est le cas de le dire, dans tous mes articles) mais il faut bien reconnaître qu’elle récolte les fruits des réformes faites par Gerhard Schröder… Un socialiste ! Mais un socialiste allemand ! Le PS, quant à lui, n’a que deux recettes : taxer les riches pour lever des fonds qu’il allouera ensuite généreusement à ses partisans afin qu’ils continuent de voter pour lui.

    Mais ne cédons pas à la sinistrose ambiante : si le pouvoir sait enfin réagir courageusement, il peut retourner la situation en sa faveur : mettre le peuple français devant ses responsabilités, lui expliquer la nécessité d’une cure, d’une meilleure gestion de la Sécurité Sociale et lui expliquer enfin qu’égalité ne signifie pas égalitarisme.

    Y parviendra-t-il ? Dans l’état actuel, il est permis d’en douter.

  • le programme économique de Marine Le Pen

    le programme économique de Marine Le Pen

    Comme chacun sait, l’économie n’est pas ma spécialité, mais hier en fin d’après-midi, j’ai suivi, par hasard, l’heure d’interviewe de Marine par Michel Field sur LCI. Il s’agit du programme économique de la candidate du FN. Je me suis alors demandé quel effet une telle présentation pouvait avoir sur l’électeur moyen que nous sommes tous. Et ce matin, voici qu’on annonce une avancée (de trois points) de la candidate qui fait le plein dans le couches populaires, jadis acquises au PC, lequel a totalement disparu des écrans radar, nonobstant les allégations de ses dirigeants actuels…

    Comment faut-il interpréter ces résultats, en dehors de tout esprit partisan ou de toute opinion préconçue ? Même si certaines options générales (refus de l’Euro) semblent assez irréalisâtes, le programme, aux yeux des non-initiés, paraît cohérent. : l’inversion du flux migratoires, la réduction des visas d’entrée de 200.000 à 10.000, ces mesures semblent séduire la population française puisqu’elle semble en favoriser l’application en optant pour Marine. Marine a énoncé ce que coûtent les immigrés au pays et le journaliste a eu beau tenter de souligner ce qu’ils rapportaient à la France, il n’est pas arrivé à ébranler la démonstration de la candidate. L’observateur extérieur, incompétent par nature, ne peut pas les départager, mais il est incontestable que Marine a marqué des points. La même chose vaut du sujet de la criminalité et de l’insécurité… La plupart des citoyens, notamment dans les banlieues, devenues aux yeux de certains, des zones de non droit, en sont convaincus et demandent une reprise en main.

    Il y a aussi la réduction des dépenses de sécurité sociale, l’opinio communis étant persuadée que les immigrés en profitent trop et que le déficit disparaîtrait s’i l’on y mettait bon ordre… Est ce vrai ? Aux experts de juger.

    Il y a aussi cette réduction des mauvaises dépenses, de la gabegie réelle ou supposée de l’Etat : Marine a énoncé des réductions qui ramèneraient des milliards : est-ce vrai ? Je l’ignore.

    Mais ce qui frappe le plus, c’est le retrait de l’Euro, et sur ce point précis, la candidate du FN semble avoir légèrement modifié sa position car elle ne rejette plus l’Euro purement et simplement puisqu’elle prône le rétablissement d’un panier de monnaies nationales qui seraient cotées les unes vis à vis des autres dans une sorte d’ECU, ce qui laisserait, selon elle, un peu de souveraineté nationale monétaire aux Etats, sans pour autant éradiquer la notion même de monnaie commune.

    Mais la belle blonde ne nous dit pas comment renégocier la dette, comment résorber les déficits, alors que ces sommes colossales sont adossées à l’Euro. Comment évaluer, j’ose dire dévaluer, ces sommes, car, et elle le sait, sitôt sortie de la zone Euro, la France serait contrainte de dévaluer… Vous vous souvenez du serpent monétaire européen ?

    On peut comprendre les hésitations des Français qui ne croient plus en les grands partis et risquent de donner leurs voix à des partis non traditionnels. En gros, les sondages montrent que les Français sont tentés par les mesures préconisées par Marine (rejet des étrangers, repli sur soi, réduction drastique des déficits, rétablissement sans faille de la sécurité, reprise en main des banlieues, etc)… toutes mesures ayant trait au rétablissement d’un certain type de vie dans l’Hexagone..

    Est- ce normal, est-ce légitime ? Du point de vue d’une majorité de Français, fortement touchés par la crise, la réponse est positive. Attendons pour voir.