La Russie de Vladimir Poutine est du mauvais côté de l’Histoire
Pour une fois Barack Obama a trouvé la bonne formule, soufflée par l’un de ses conseillers. La partie de pocker menteur qui se joue entre la Russie de M. Poutine et le reste du monde constitue en réalité la tentative de sauvetage d’un homme Poutine, qui se sent menacé et qui sait que ses collègues et son entourage ne lui pardonneront pas cette faiblesse face aux Occidentaux ni cette défaite essuyée en Ukraine puisque, rappelons le, son protégé ukrainien, Janoukovitch a dû fuir son palais et sa capitale et se trouve en fuite, piteusement réfugié de l’autre côté de la frontière
On sent revenir les vieux démons de l’ère soviétique : la fameuse théorie de Brejnev sur la sinistre souveraineté limitée. Si un pays du pacte de Varsovie dévie de la voie tracée par Moscou et par le Komintern, eh bien les autres pays frères ont le droit d’y intervenir militairement pour y rétablir, l’ordre, leur ordre, sur la base de leurs baïonnettes . C’est, à peu de détails près, ce que vient de faire Poutine, aidé de son équipe.
Mais, pour une fois, B. Obama finit par comprendre que sa dérobade au sujet de la Syrie a donné des ailes à V. Poutine qui considérait que les USA sont un tigre en papier. Il a poussé ses pions un peu loin cette fois, mais si nous savons qu’il ne pourra pas faire plus que de la gesticulation. Pourquoi ? Parce que les USA et l’UE se coalisent, parce que l’économie russe est très fragile, que le rouble chute dangereusement, que la banque centrale de Russie, dans son affolement, a haussé son taux directeur, que les capitaux étrangers fuient le pays par crainte d’une chute de l’économie, etc…
Il faut cesser tout lien avec la Russie de Poutine, éjecter ce pays du G 8, ne pas aller à la coupe du monde à Moscou dans quatre ans (proposition de Daniel Cohn-Bendit), imposer un embargo sur les ventes d’armes, saisir les avoirs des oligarques ainsi que ceux de Poutine lui-même, refuser les visas pour lui et ses proches. Bref, lui montrer par tous les moyens que le boa soviétique ne pourra plus digérer ses proies en paix.
Il y va de la crédibilité de l’Occident, de l’UE et de l’OTAN. Il s’est produit en Pologne ce que je prédisais dans un précédent article : si les Russes interviennent en Russie, pourquoi ne le feraient ils pas ailleurs, dans les anciens pays du Pacte de Varsovie ? Il y a un certain affolement dans l’air. Et cela se comprend.
On commençait cet article en disant que c’était une opération de survie pour Poutine lui-même, c’est bien vrai. Mais les Occidentaux mettent du temps à réagir. Face à des manœuvres de gangster on réagit très vite. Sinon, il est trop tard.