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  • Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen

    Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen On ne sait plus par quel bout prendre ce problème. Pourtant, la question est relativement simple : un homme qui a consacré toute sa vie à monter un parti politique, à s’identifier à lui, à ne vivre que pour et par lui, se voit déposséder de son pouvoir, de son autorité, et est chassé comme un vulgaire imposteur, par sa propre fille, qui porte toujours son nom, dont il a fait la carrière et qui, aujourd’hui, pour des raisons de génération et de volonté d’accéder au pouvoir, tourne le dos à son père, voire le met sur la touche et l’exclut pratiquement de la structure politique qu’il a lui-même fondée ou cofondée, il y a plus de quatre décennies. Il y a quelque chose de pathétique dans toute cette affaire qui n’est pas à la veille de son dénouement. Le vieux leader, prié de prendre la porte ou de cesser de polluer le nouveau discours politique de son parti, se bat sur les radios et sur les plateaux de télévisions. En effet, Jean-Marie Le Pen n’a pas digéré (pardon) le virage politique entamé par sa propre fille, il n’admet pas que l’on tourne le dos à ses conceptions pétainistes et, selon certains, raciste et xénophobes.. Marine Le Pen n’aurait jamais eu la présidence du FN sans le soutien et les méthodes musclées de son père. Mais vu son âge et vo son entourage, elle a décidé de changer de fond en comble l’ADN de ce parti, dévolu par héritage. Au début, JMLP a fait de la résistance mais sans plus. Il a dit, par exemple, qu’il aurait constitué un tout autre bureau politique, qu’il aurait promu d’autres gens, qu’il en aurait écarté d’autres, etc… Bref, les différences entre le père et la fille n’étaient pas encore d’insurmontables divergences : mais elles le sont aujourd’hui. Je voudrais dire un mot de ce drame humain, car il ne faut pas diaboliser des êtres, même si non ne partage pas leurs idées politiques. Et ce, pour plusieurs raisons : d’abord, il y a plusieurs millions de Français qui partagent les idées du FN, que cela plaise ou non. Et depuis plus de deux ans, la côte de popularité de MLP s’envole. Les gens semblent désabusés par des promesses électorales non tenues, le chômage qui augmente, le pouvoir d’achat qui baisse, l’insécurité et l’immigration. Or, ce sont justement ces thèmes qui sont devenus l’étendard du FN et qui retiennent le plus l’attention des gens. Quand on voit MLP souffrir en répondant aux questions des journalistes qui lui parlent de l’exclusion de son propre père, ordonnée par les instances du parti qu’elle préside et qu’il a lui-même fondé, on ne peut qu’éprouver de la compassion. Comment s’explique la violente réaction de JMLP contre sa propre fille ? Il est indigné par cette captatio benevolae, cette captation d’héritage, au point de demander publiquement qu’elle change de nom… Avoir cru que ce vieux lutteur allait céder sans coup férir était une pure naïveté. Cet homme a passé sa vie à se battre et l’âge, aujourd’hui, n’arrange rien. Allons nous vers une scission du FN ? C’est peu probable, mais vers une épuration des séquelles de l’ancienne idéologie de ce parti, sûrement. JMLP l’a bien compris et livre donc sa dernière bataille pour ne pas assister, les bras croisés, à la disparition de son bien. Il est probable que certains caciques livreront un dernier baroud d’honneur avant que la paix des cimetières ne recouvre le champ de bataille. MLP tient fermement les rênes du pouvoir dans son parti. Ce n’est plus la même génération, ni le même parti. Elle veut le pouvoir et ne comprend plus la posture exclusivement contestataire et protestataire de son père. Elle veut plus . L’avenir nous dira s’il a fait le bon calcul.

  • De Baltimore à Trappes: l'échec de l'intégration de populations entières

    De Baltimore (USA) à Trappes (France): l’échec de l’intégration de populations entières

    Ce n’est pas la même chose, ce n’est pas la même situation ni la même problématique, mais les similitudes sont nombreuses. Toutefois, similitude ne veut pas dire identité.

    Commençons par Baltimore : depuis des années, voire des décennies, la police et les services de sécurité des différents états US ont de graves problèmes avec la population dite afro-américaine, en claire, les gens de couleur noire. Il faut se garder de toute déclaration ou analyse susceptible de nous faire passer pour des xénophobes ou des racistes. Ce que nous essayons de faire, c’est de démêler un écheveau presque inextricable et qui pourtant se résume à quelques interrogations :

    a)    pourquoi, même dans des villes où le maire, les juges et le chef de la police sont noirs, de tels drames se produisent ?

    b)     pourquoi s’agit il toujours de victimes noires, considérées à tort ou raison (je n’en sais rien) comme des délinquants ou des criminels ?

    c)     enfin, comment obvier à de tels drames ?  devons nous recourir à un traitement culturel ou social, ou tout simplement agir par la répression policière puisque toutes les autres méthodes auraient échoué ?

    Venons en au drame qui s’est produit dans la région parisienne. On a du mal à admettre en France que des violences armées se produisent de plus en lus fréquemment au bas d’immeubles de banlieues. Et que des armes de guerre circulent sans peine, qu’on peut les acquérir sans trop de difficultés et surtout que des individus n’hésitent pas à s’en servir, alors qu’ils sont aussi jeunes que leurs victimes.

    Je viens d’apprendre le prénom de la jeune victime de 14 ans ; c’est là l’indice qui pointe vers l’échec de l’intégration. Un peu comme à Baltimore où la victime ne fait pas partie des WASP mais de la population afro-américaine, sujette à une certaine discrimination ou vivant dans des quartiers criminogènes. Et le mot quartier ou le mot cité suscite dans nos esprits une certaine connotation bien définie.

    Ici, à Trappes, il s’agit sans doute d’un acte de rétorsion ou de vengeance entre bandes rivales, impliquées dans le trafic de drogue. La police, quoiqu’elle en dise, a laissé certains quartiers devenir des lieux de non-droit. C’est le cas dans l’exemple qui nous occupe.

    Mais ce n’est pas le plus important, ce qui nous préoccupe c’est de savoir pourquoi on a échoué et quel traitement il faut prendre pour porter remède à ce mal endémique. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’un problème s’expliquant socialement par le chômage, la désespérance de banlieues coupées de tout, pas de lien, pas de fenêtre sur un avenir meilleur, pas de formation professionnelle, etc…

    Je penche pour l’aspect culturel au sens le plus large : ces populations, bien que nées en France, n’y vivent pas tout en y habitant. Elles ne s’identifient pas à l’histoire de ce pays, à la citoyenneté et à la laïcité. Les valeurs de la société ambiante ne leur parlent pas, ils se sentent exclus et réagissent en se marginalisant eux-mêmes, comme pour répondre à la marginalisation de la société par une seconde marginalisation. En quelque sorte, ils s’enferment à double tour… Est ce la solution ? Nullement ! On l’a vu dans le cas de la radicalisation d’individus dont on aurait pu penser qu’ils suivaient un cursus normal. Il y a donc un problème de compatibilité de cultures.. Et qui dit culture dit aussi mœurs et religion, place de la femme dans le corps social, croyances profondes, sens de l’existence, dignité de l’Homme, refus de l’exclusivisme religieux…

    Comment concevoir que des gens qu’on a recueillis, nourris (à défaut de les élever), fait bénéficier de tous les avantages de l’Etat-Providence aient pu pointer leurs armes contre le pays nourricier, protecteur et accueillant ?

    Quand je pense à l’attentat prévu contre les églises de Villejuif, déjoué par hasard, comme si la divine Providence avait confié à d’humaines mains le soin de prévenir un nouveau bain de sang… Le problème est plus grave qu’on ne le pense.

    Aucun gouvernement de droite come de gauche n’a osé appeler le problème par son nom, de peur de renforcer le sentiment de xénophobie diffuse qui parcourt avec insistance la société française, et au-delà, la société européenne.

    C’est là tout le problème : le multiculturalisme est il compatible avec l’identité culturelle de l’Europe ?

  • Le 1er mai en France

    Le 1er mai en France

    Ce pays devrait travailler un peu plus. Le 1er mai n’est plus vraiment la fête du travail, le jour où les salariés du pays présentent leurs revendications, veulent l’amélioration de leurs conditions de travail et aussi, ce qui est légitime, une augmentation de salaires… Depuis des lustres, le 1er est devenu le début d’un long weekend prolongé où le pays tout entier est sur les routes , les trains ou les airs. Je comprends fort bien que les Français veulent se distraire, partir en vacances et se reposer, mais le mois de mai est un véritable fromage de gruyère… Pourquoi ? Parce que c’est le mois au cours duquel on travaille le moins. D’ici une semaine, c’est le 8 mai, encore un long weekend en perspective. Et ce n’est pas fini.

    Il faudrait songer à se remettre au travail et cesser de vivre à crédit. Il y a quelques mois un diplomate européen de haut rang me disait qu’il était impossible de réclamer une retraite à taux plein et partir en vacances trois fois par an.. . Le même diplomate a, pour ainsi dire, récidivé, en me disant que la France était une Grèce qui ne dit pas son temps et qu’elle ne serait visiblement pas en situation de combler ses déficits.

    A première vue, la remarque paraît exagérée, mais quand on y réfléchit un peu, on se dit que la remarque n’est pas entièrement dépourvue de fondement.

    Alors que faire ? Certains conseillent de réduire le code du travail à sa plus simple expression. Ils ajoutent qu’il faut imiter les Britanniques et les Allemands qui ont des taux de chômage nettement plus bas. Or, une telle réforme dans l’hexagone n’a aucune chance d’aboutir. Et les pouvoirs publics le savent très bien, à droite comme à gauche..

    Le problème est que le pays sera rattrapé par la dette et les déficits, au niveau de l’Euro et que l’Allemagne ne supportera pas indéfiniment la lourde charge de le maintenir hors de l’eau.

    Et que se passera t il à ce moment là ? Je préfère ne pas l’imaginer.