La disparition de Jean d’Ormesson, hommage à un grand écrivain
La nouvelle est tombée tôt ce matin ; l’âme de ce grand Monsieur, de ce grand écrivain français du XXe siècle et du début du XXIe , que fut Jean d’Ormesson (que ces intimes appelaient Jean d’O..) s’est envolée durant la nuit vers le ciel. Tous, amis ou pas, reconnaîtront l’extrême affabilité, les mœurs raffinées d’un grand aristocrate, tant au plan social que philosophique et littéraire. Cet académicien avait bénéficié de l’enseignement direct de sa propre mère, ce qui ne fut pas un handicap puisqu’il fut reçu à l’agrégation de philosophie.
Il faut dire qu’il avait de qui tenir : il marcha dans les brisées de son père, comme des montagnards placent leurs pas dans ceux laissés dans la neige par leurs devanciers. Homme résolument de droite, mais d’une droite humaniste, croyant mais sans bigoterie, chrétien sans être antisémite, il dégageait cette bonté et cet amour de l’humain qui était l’apanage quasi exclusif des gens bien nés. Il était de droite et le proclamait, même lorsqu’il fut décoré par François Hollande de la plus haute distinction de notre premier ordre national ; grand croix de la légion d’honneur.