Karl Kraus, phare et brûlot de la modernité viennoise par Jacques Le Rider (Le Seuil)
Voici un ouvrage tant attendu en raison de sa personnalité aussi inquiétante qu’en raison de son œuvre magistrale, encore que marquée de part en part pour un violent esprit satirique, pamphlétaire et éminemment caustique L’auteur de cet important ouvrage s’est fait une spécialité de cette culture viennoise, de cette fin de siècle et de cette modernité dont on ne sait plus très bien ce qu’elle signifie… Mais l’essentiel est là, cette œuvre sur Kraus (1874-1936) est bienvenue et durera, je pense, un certain temps avant d’être remplacée.
On sent bien l’hésitation entre les deux termes du sous titre : le phare est censé montrer la voie à suivre, éclairer les gens (comme d’ailleurs l’ambiguïté du périodique de Kraus Die Fackel ): est ce une torche ou un flambeau ? Cherchait il à construire ou à tout détruire ? Au fond, c’est là l’énigme de toute cette vie consacrée à la pensée…