Eshkol Nevo, La dernière interview. Une radioscopie de la société israélienne (Gallimard)
Difficile pour un philosophe médiéviste et germaniste de parler, comme le feraient d’authentiques critiques littéraires, d’un roman, en particulier lorsqu’il a des consonances largement autobiographiques. Sa lecture m’a été chaudement recommandée par Danielle et j’avoue qu’après un certain étonnement, j’ai été invinciblement happé par cet univers curieux et étrange à la fois, en dépit des faits largement routiniers qui en constituent la trame.
Mais tout d’abord, un mot de félicitation pour l’excellent traducteur qui n’en est pas à son coup d’essai. La traduction de l’hébreu est fluide et le traducteur trouve les bonnes tournures françaises lorsqu’il s’agit de rendre des expressions hébraïques idiomatiques. Quant au contenu du roman proprement dit, le titre reflète fidèlement ce qu’on va lire : il s’agit d’une série de questions posées à l’auteur (narrateur) ; ces questions portent sur tout, la vie privée, l’environnement familial, la vie quotidienne, les problèmes au sein du couple, l’infidélité conjugale, le service militaire, la grande évasion des jeunes conscrits vers l’Inde ou les états d’Amérique latine afin de renouer avec la liberté et le rêve, etc…