Quelques réflexions sur la liturgie de Yom kippour…
Quelques réflexions sur la liturgie de Yom kippour…
Il arrive que l’on puisse tirer profit de situations calamiteuses. Ainsi de la nécessité de prier à Kippour, seul ou dans un cercle très restreint afin d’éviter des contaminations. Comme on récite seul toutes les prières, et Dieu sait qu’il y en a, on leur prête attention plus qu’à l’ordinaire. Ce fut mon cas hier puisque j’ai préféré prier seul et me conformer au conseil que je m’ étais permis de donner à tous nos coreligionnaires. A t il été suivi ? Nous le saurons dans les prochaines semaines.
Ce qui m’a frappé en récitant toutes ces prières relevant de rubriques et de styles très différents, c’est que toutes sollicitent l’ouïe divine. Certes, on parle aussi de la vision quand on demande à Dieu de scruter la gravité de notre situation et de nous tendre une main secourable (pekah énéykha u reé). Mais la plupart du temps, c’est à l’oreille divine que l’on s’adresse. En principe, toutes les religions monothéistes révélées vouent un culte à la divinité, fondée sur la parole (forcément la prière, l’oraison) que Dieu , dans sa miséricorde, écoute et entend. C’est que la Révélation divine elle-même est un phénomène non point visuel mais acoustique, auditif. C’est l’oreille qui prend connaissance des préceptes divins, d’où la célèbre expression, généralement mal traduite, na’assé we nishma (il faut traduite ainsi : nous ferons et seront à l’écoute)). Et le texte biblique précise même, pour être sûr d’être bien compris, vous n’avez vu aucune image (condamnation du culte imagé), seule une voix que vous avez perçue.
Or, l’une des toutes premières prières de la veille de kippour se déploie sous la forme d’un refrain qui rappelle toutes les occasions historiques où Dieu à répondu aux demandes de son peuple. Au lieu de dire celui qui a répondu ou qui répond (wéha-oné), je préfère dire Celui qui exauce ou qui a exaucé). Quand on répond ou lorsqu’on exauce, c’est en réponse à quelqu’un qui a formulé une demande ou récité une prière. On prie pour quelque chose ou pour quelqu’un et cette prière, cette oraison, s’adresse à quelqu’un, en l’occurrence à la divinité.