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Vu de la place Victor-Hugo - Page 121

  • Eva Gruberova & Helmut Zeller, Diagnostic de la haine antijuive (Judenhass) Munich, Beck Verlag, 2021

      

     

    Eva Gruberova & Helmut Zeller, Diagnostic de la haine antijuive (Judenhass) Munich, Beck Verlag, 2021

    Les deux auteurs se penchent sur le retour d’une maladie si typiquement allemande selon eux, la haine antijuive. Après avoir sillonné tout le pays germanique, et être allé jusqu’à Vienne, les deux auteurs en concluent que l’affirmation d’une existence juive normale en Allemagne relève d’un wishful thinking, une vue de l’esprit. On est encore très loin de la normalité. Car, précisent-ils, pour pouvoir vivre sur le sol allemand, les juifs doivent prendre de sévères mesures de sécurité et être toujours sur le qui-vive… En une phrase, les institutions juives et les individus juifs doivent être constamment protégés afin de parer aux menaces pesant sur eux, du seul fait de leur dénomination religieuse. Les auteurs soulignent aussi que cet antisémitisme est enraciné dans l’esprit des classes moyennes, auquel est venu s’allier une haine antijuive émanant de migrants et de réfugiés arabo-musulmans nouvellement installés au bord du Rhin

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  • Andrée Viollis, Criquet, Gallimard (1934, 2021)

     

    Andrée Viollis, Criquet, Gallimard (1934, 2021)

    Andrée Viollis est le nom de plume d’une écrivaine-journaliste (1870-1950), aussi célèbre dans l’entre-deux-guerres qu’Albert Londres. Elle fut aussi très appréciée pour ses grands reportages autant que pour sa défense de la condition féminine. C’est d’ailleurs le sujet du présent roman que les éditions Gallimard ont décidé de rééditer. J’avoue avoir reçu le livre spontanément, sans l’avoir demandé, me méfiant naturellement ou presque de ce genre de militantisme féministe. Mais le livre se laisse lire, offre un dénouement acceptable, son autrice sachant ne pas dépasser la mesure, tout en se faisant l’adepte convaincue d’une certaine cause qui se résumerait ainsi : votre genre peut être différent de votre sexe. Et votre statut de femme ne doit pas un handicap. En gros, cette personne, devenue Criquet, naquit fille alors qu’elle a toujours rêvé d’être un garçon. Jadis, on jetait sur cette question le manteau de Noé en disant : mais c’est un vrai garçon manqué… C’était bien plus grave que cela puisqu’aujourd’hui (je viens de l’entendre sur France-Inter) il suffit, en Espagne, de faire une simple demande administrative pour changer de genre. En l’occurrence, si Criquet ressuscitait, elle n’endurerait pas le même calvaire qui fut le sien à l’époque.

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  • Cervantès, Cortazar Fuentes, Marias. Nouvelles en espagnol (Gallimard)

    Cervantès, Cortazar Fuentes, Marias. Nouvelles en espagnol (Gallimard)

    Ce fut une bonne idée éditoriale de réunir en un même volume et dans une édition bilingue ces quelques nouvelles rédigées par différents auteurs hispanophone, depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours. Elles nous introduisent dans des mondes oubliés avec des mœurs si différentes des nôtres actuellement.

    J’ai bien apprécié la première nouvelle écrite par Cervantès et publiée en 1613 sous le titre Le poids du sang. Je ne résiste pas à la tentation de la résumer à grands traits ici et à en décrypter le message profond d’un monde où la pression sociale, les interdits religieux, bref les pesanteurs sociologiques emprisonnaient l’individu (et surtout les femmes) dans un terrible carcan. Mais cette nouvelle a aussi un message en sous-texte : il existe une Providence qui confie à d’humaines mains le soin de remettre les choses à leur place, revient sur des injustices commises et jamais réparées et célèbre la foi, quoiqu’il arrive, en un ordre éthique universel. Enfin, l’amour rédempteur y joue un grand rôle. Ce dernier élément est la colonne vertébrale de la nouvelle.

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