René Maran, Batouala. Préface d’Amin Maalouf. Albin Michel (2021)
Qui se souvient encore de ce grand écrivain qui fut le premier écrivain noir à recevoir le Prix Goncourt en 1921 ? Peu de gens, à commencer par l’auteur de ces lignes… Les éditions Albin Michel, guidées par d’humaines mains ont fait œuvre de piété éditoriale et ont voulu fêter comme il se doit ce grand centenaire qui va de 1921 (date d’attribution du Prix) à 2021, date de la présente réédition.
C’est aussi une problématique d’actualité, mais sans reprendre les outrances inacceptables de la soi-disant cancel culture qui ne propose rien d’autre qu’une éradication du passé historique de notre civilisation. Mais reconnaissons, aujourd’hui encore, sans avoir à battre sa coulpe à langueur d’années, qu’être à la fois homme noir et écrivain français est une tâche ardue. On est alors attaqué de toutes parts : par les exploiteurs qui estiment avoir tous les droits contre ceux qui sont noirs, et cette frange minoritaire mais agissante d’écrivains ou d’intellectuels noirs qui considèrent que vous n’allez jamais assez loin dans la dénonciation de l’iniquité, que vous êtes l’alibi noir de la domination blanche etc…