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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1460

  • Jean d'Ormesson, L'odeur du temps. Cjroniques du temps qui passe

     

     

            JEAN D’ORMESSON, De l’Académie  Française, 
    Odeur du temps. Chroniques du temps qui passe.   Editions Héloïse d’Ormesson, Paris, 2007.

        Comment dire ? Je suis de ceux qui aiment bien Jean d’Ormesson. Et qui aiment aussi ce qu’il écrit. Je suis sensible à son charme, à son charisme, à sa manière d’être.
    Je m’en veux d’avoir tardé à rédiger un compte-rendu sur ce livre qui m’a empli de nostalgie. Car c’est vraiment un livre sur  le temps qui passe et nous dépasse tous. Le temps qui, comme ce beau livre, restera après nous.
    Et pourquoi me suis-je mis tout à coup à l’écrire, ce petit compte-rendu, alors que je m’étais promis de le faire depuis quelques mois, sans tenir ma promesse ? Probablement en raison du hasard qui nous a rendus voisins dans ce numéro du Figaro du 10 janvier 2008 dans la rubrique Débats & Opinions, en page 14… Sans nous être concertés, sans nous être revus pour en parler, tous deux avons été subjugués par la brillante conférence de presse du Président de la République, Nicolas Sarkozy. La complicité de Frédéric Fritscher nous a réunis. Et je l’en remercie vivement.
        Et pourquoi est ce que je tiens à rendre hommage à Jean d’Ormesson, au soir de sa vie ? Probablement parce que je n’ai pas eu l’occasion de le faire précédemment. Mais aussi pour m’acquitter d’une dette :
        Alors que je n’étais âgé que de 27 ans, j’avais, avec la prétention juvénile qui caractérise tous les jeunes gens de cet âge, demandé à Monsieur d’Ormesson de me recevoir pour lui montrer la très imparfaite traduction d’une étude allemande de Gershom Scholem sur la symbolique des couleurs dans la kabbale, la mystique juive. C’était en 1978. Je me rendis donc à l’UNESCO, rue Mollis, je crois,  avec pour seule recommandation, la foi inébranlable que j’avais en moi-même et ma traduction.
        Et miracle ! M. d’Ormesson me reçoit, me couvre de compliments (absolument immérités), me promet même une petite somme d’argent pour la traduction qu’il publia effectivement en deux fois dans la revue Diogène !  J’étais, pour ainsi dire, lancé…  Depuis lors, je publiai près de trois volumes en français de textes de Scholem. Les paroles du nouvel Académicien m’avaient donné confiance en moi-même, incité à m’améliorer et à persévérer.
        Et, plus de dix ans après, je revins à la charge : étant devenu le président des conférences Victoire, j’invitai M. d’Ormesson à venir présenter son beau livre Histoire du Juif errant  Notre illustre chroniqueur est venu, a enchanté ses auditrices –surtout- et est resté pour le dîner… Un tel homme ne peut faire que de la bonne littérature.
        Je vous recommande la lecture douce et attentive de toutes ces nouvelles qui se lisent dans l’ordre ou le désordre que l’on veut. Personnellement je commencerai par la dernière  où une certaine gravité (la vanité des choses mondaines) se mêle à une ironie qui n’est jamais mordante. Ah ! Quels délicieux échanges avec d’autres journalistes connus, quelles allusions transparentes à des personnages et ou à des situations connues.
    A n’en pas douter, nous avons affaire à un des meilleurs prosateurs français de ce début du XXIe siècle…


                                Maurice-Ruben HAYOUN
                               

     

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  • Le retour des Juifs en Allemagne: l'impossible retour?

     

      Dans son supplément dominical le journal Le Monde publie de très intéressantes pages sur la vie de la nouvelle communauté juive allemande qui serait aujourd'hui composée d'environ 200,000 âmes. Ce qui est un record. Cela tombe bien car j'entendais vous parler du livre du journaliste Olivier GUEZ, paru chez Flammarion sous le titre L'impossible retour: une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945.

     C'est, à l'évidence un thème porteur qui ne manquera ps de susciter un puissant intérêt. Mais bien que souhaitant encourager un jeune écrivain à poursuivre, je dois, néanmoins, exprimer mes fortes réserves, dues principalement au traitement journalistique du sujet. quantité de noms sont jetés pêle mêle, quantité de détails isolés mixés ensemble, mais jamais une thématique, unique ou d'ensemble, n'est traitée jusqu'au bout.

        Quelques exemples: le cas même de Moïse Mendelssohn (1729-1786), fondateur du judaïsme allemand, et même au-delà d'Europe moderne, sur lequel lequel l'auteur de ces lignes fut le premier à rédiger un Que sais-je?; pas une fois, on ne n'est confronté à une seule de ses idées. Le nom de Hermann Cohen est aussi cité: pas un renvoi à ses œuvres en français que j'ai moi même traduites en français aux éditions du Cerf (L'éthique du judaïsme, 1994). La même chose pour Léo Baeck dont j'ai traduit trois aouvrages fondemantaux (L'essence du judaïsme; l'Existence juive; l'Evangile, une source juive)

       Mais, pour être juste, l'intérêt du livre est ailleurs: il nous offre des interviews d'hommes et de femmes aux aspérités de caractérs non arrondies, qui disent leur vie, leurs angoisses et leur vécu judéo-allemand. L'auteur a sillonné l'univers (Berlin, Tel Aviv, New York etc…) pour parler avec ces survivants «rémigrés»

       S'il avait eu une formation plus solide, l'auteur aurait pu écrire de très belles pages sur l"identité juive (nécessairement éclatée et éparpillée), d'une part, et la culture européenne ou simplement allemande, d'autre part. C'est exactement le thème qui a le plus fasciné Hermann Cohen dans ses Jüdische Schriften…

      Je ne voudrais pas aller plus loin dans la critique. Je reommande même de lire ce livre en espérant qu'en cas de réédition, son talentueux auteur, qui est doué au plan littéraire, puisse être plus assuré au plan de l'histoire des idées et de l'histoire tout court. Le sous  titre promet plus qu'il ne tien. On aurait dû nommer ce livre Voyages au sein de la communauté juive d'Allemagne après 1945.

     Mais ces critiques ne sont pas mal intentionnées. Elles visent à améliorer une base qui est bonne.
     

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  • France: la modernisation du marché du travail et le service minimum

     

        Après la politique de civilisation, c'est une véritable révolution culturelle qui pointe le bout de son nez. Les Français, orphelins inconsolés et inconsolables des trente glorieuses, ne se résignent pas à la nouvelle situation qui s'impose; plus aucune catégorie socio-professionnelle ne peut avoir le droit de paralyser tout le pays pour voir ses revendications salariales satisfaites.

        Les entreprises privées, pour leur part, ne sauraient avoir les mêmes règles d'embauche et de licenciement que le secteur publoic, lui-même, soumis, depuis peu, à un véritbale changement de mentalité. La mondialisation est là, qu'on le veuille ou non. Elle dicte des lois, hélas, fort dures, que l'Etat ne peut plus radoucir dans tous les cas. L'Etat fait tout ce qu'il peut mais il ne peut pas tout faire…

        Ces mesures, appliquées avec humanité et compréhension, sont, après une nécessaire concertation, l'avenir. Le pays suivra-t-il? Comprendra-t-il que le travail et l'effort ne sont pas de avians mots? C'est toute la question…

      J'ai souvenance d'une formule très forte , prononcée, il y a au moins trois décennies,  par le défunt président Georges Pompidou, lors d'un belle conférence presse: rien ne s'acquiert une fois pour toutes, tout se conquiert chaque jour…