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Vu de la place Victor-Hugo - Page 211

  • Jean Kahn, président d'honneur du Consistoire central israélite de France, in memoriam.

    Jean Kahn, président d'honneur du Consistoire central israélite de France, in memoriam.

    Jean KAHN, L’obstination du témoignage.( Paris éditions Plon)

     

             Une fois la lecture de ce beau livre de mémoires et de témoignage achevée, on ne peut que bénir la Providence qui a permis à des hommes tels que Jean Kahn de mettre leur talent au service de la communauté juive qu’il a toujours servie. Il ne s’agit pas ici d’une prose dont certains hommes, nostalgiques d’un passé glorieux, se croient autorisés à régaler un public avertu. En s’attachant à une telle lecture, j’ai découvert beaucoup de choses concernant un homme, un grand dirigeant que je croyais déjà bien connaître et dont l’action va bien au-delà des quatre coudées de la communauté qui l’a vu naître…  Mais il y a aussi et surtout dans cet ouvrage des passages poignants sur la Shoah qui revient comme un leitmotiv, mais sans mièvrerie. Qu’on en juge : Ces enfants que l’on chassait, nus, tremblants, effrayés, vers les chambres à gaz, ce sont nos enfants. Nous, survivants, qu’avons-nous à répéter aujourd’hui sinon que la Shoah est une tragédie juive, exclusivement juive, et qu’Auschwitz est exclusivement un lieu de mort. (p 36)

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  • Comment le judaïsme est devenu une nomocratie

    Le destin du judaïsme dans son ensemble, avant même qu’il ne devienne rabbinique, c’est-à-dire inscrit dans deux cercles concentriques (loi écrite et loi orale), s’est joué à une époque où l’exil et la destruction du second temple de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, faisaient encore partie de l’histoire récente,  douloureusement vécue par des milliers de survivants de cette double catastrophe : la disparition du temple de Jérusalem et, partant, la cessation forcée du culte sacrificiel, un double événement qui fut très mal ressenti par la population juive et qui entraîna le désarroi même au plan théologique ; l’occupation par la puissance victorieuse romaine de tout le territoire rappelait de sinistres souvenirs.

    Les Judéens avaient perdu et leur lieu de culte majeur et leur autonomie ou indépendance politique. Aucune institution ancienne ne fut épargnée : la famille royale avait été décimée et ses rares rescapés  contraints de vivre dans la clandestinité, les forces armées étaient vaincues et la caste sacerdotale qui gérait le culte sacrificiel ne servait plus à rien  Et comme si cela ne suffisait pas à discipliner ce peuple de Dieu, les Romains accélérèrent la déportation des vaincus, donnant naissance à un exil qui allait durer pas moins de deux millénaires. Seule une classe nouvelle émergente, celle des Docteurs ou érudits des Ecritures, semblait répondre aux exigences du temps présent. Cette classe qui va donner naissance aux commentaires talmudiques et à une abondante littérature exégétique, tenait entre ses mains l’avenir de tout le peuple.

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  • Gustav Meyrink et son livre le Golem (III) 

    S’intéresser à la kabbale, même lorsqu’on voulait s’en servir pour démontrer la véridicité du message du Christ n’était pas sans danger. Cette fâcheuse expérience fut le lot de Raymond Lulle, grand missionnaire chrétien tant auprès des musulmans que des juifs. Cet ecclésiastique avait écrit dans son Ars magna que la kabbale juive était la quintessence de la Révélation naturelle et qu’elle trouvait sa forme la plus achevée dans le christianisme. L’accusation d’hérésie ne se fit point attendre.

    Il en fut de même de Pic de la Mirandole dont l’une des thèses stipulait que la kabbale et la magie démontraient mieux que toute autre science la divinité de Jésus et la vérité de la religion chrétienne…Outre les circonstances obscures de sa mort prématurée (les soupçons se portèrent sur son secrétaire qui l’aurait empoisonné sur ordre), une commission pontificale condamna ses thèses.

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