Jean Kahn, président d'honneur du Consistoire central israélite de France, in memoriam.
Jean KAHN, L’obstination du témoignage.( Paris éditions Plon)
Une fois la lecture de ce beau livre de mémoires et de témoignage achevée, on ne peut que bénir la Providence qui a permis à des hommes tels que Jean Kahn de mettre leur talent au service de la communauté juive qu’il a toujours servie. Il ne s’agit pas ici d’une prose dont certains hommes, nostalgiques d’un passé glorieux, se croient autorisés à régaler un public avertu. En s’attachant à une telle lecture, j’ai découvert beaucoup de choses concernant un homme, un grand dirigeant que je croyais déjà bien connaître et dont l’action va bien au-delà des quatre coudées de la communauté qui l’a vu naître… Mais il y a aussi et surtout dans cet ouvrage des passages poignants sur la Shoah qui revient comme un leitmotiv, mais sans mièvrerie. Qu’on en juge : Ces enfants que l’on chassait, nus, tremblants, effrayés, vers les chambres à gaz, ce sont nos enfants. Nous, survivants, qu’avons-nous à répéter aujourd’hui sinon que la Shoah est une tragédie juive, exclusivement juive, et qu’Auschwitz est exclusivement un lieu de mort. (p 36)