C’est à une longue et profonde réflexion sur les faiblesses de notre monde que nous convie ce grand moraliste franco-libanais qu’est Amin Maalouf. Le livre est largement autobiographique et se présente à la première personne du début à la fin. Et je dois dire que c’est très heureux puisque cela rend cette confession très attachante et empreinte, à certains endroits d’une touchante authenticité. En effet, quand vous prenez en main ce livre, vous n’avez qu’une hâte : arriver jusqu’au bout, jusqu’à la conclusion, savoir que nous sommes tous condamnés à faire naufrage ou s’il subsiste encore une petite lueur d’espoir pouvant nous rendre confiance en nous-mêmes et en notre monde, qu’il soit à l’échelle de l’univers ou réduit à notre petite espace de vie, et en l’occurrence le Liban, l’Egypte et le monde arabo-musulman en général…
Celles et ceux qui me font l’honneur de lire toutes mes chroniques savent combien j’aime l’œuvre de ce membre d’Académie française. Il m’en impose par son talent, sa sensibilité et surtout par sa modération et sa pondération quand il traite de sujets hautement inflammables…