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Vu de la place Victor-Hugo - Page 213

  • Résistances juives à la kabbbale depuis le Moyen Age jusqu’à la fin du XIXe

    Comme on pouvait s’y attendre, la vision kabbalistique du judaïsme rabbinique ne s’est pas imposée du jour au lendemain ni n’a été épargnée par les critiques. Lors de son avènement, elle avait soulevé de fortes résistances dans certains milieux philosophiques, mais aussi à l’autre extrémité du spectre communautaire, c’est-à-dire au sein de l’orthodoxie et du camp conservateur. Cependant, dès la fin du XVe siècle, on peut affirmer que toute mise en cause de la théologie kabbalistique était considérée par les autorités religieuses comme une attaque frontale à l’encontre du judaïsme lui-même. C’est seulement après la redoutable crise provoquée par le sabbataïsme qui se solda par des milliers de défections que la kabbale et ses théologiens furent appelés à rendre des comptes. A partir de cette date, la kabbale fut suspectée d’avoir des idées hérétiques.

    Les premières contestations de l’antiquité du Zohar et de la paternité littéraire de Rabbi Siméon ben Yochaï.

    Voici la traduction française de l’introduction de Zacuto au texte d’Isaac d’Acre :

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  • La vivace culpabilité judéo-chrétienne, fondement de la haine de soi de l’Occident…

    La vivace culpabilité judéo-chrétienne, fondement de la haine de soi de l’Occident…

    C’est la lecture attentive de l’interview du professeur Joshua Mitchell, parue dans Le Figaro des 20-21 juillet, qui m’y a fait penser. L’universitaire américain soulignait la persistance d’une vision judéo-chrétienne du monde, entièrement axée autour de deux notions théologiques si présentes à la fois dans le judaïsme et dans le christianisme : la nature peccamineuse de l’être humain et son corollaire, la nécessité d’obtenir le pardon par la purification. Tant que ces deux notions restaient confinées exclusivement à la sphère religieuse, elles ne posaient pas de problème majeur ; mais dès qu’elles furent transférées dans l’espace public, c’est-à-dire politique, les effets ont généré une conscience, à la fois mauvaise et malheureuse. Au plan des théologoumènes, ce qui se passait dans l’âme du croyant ne connaissait aucune traduction au plan politique, par exemple la promulgation des lois, la bonne marche de la cité, ect… mais lorsque la ligne-frontière entre la politique et l’éthique s’estompe, le citoyen occidental sombre dans une maladie peu connue mais aux effets ravageurs, la haine de soi.

     

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  • Edmond Fleg, un maître (oublié) du judaïsme français…

    Edmond Fleg, un maître (oublié) du judaïsme français…

    Lorsque ce grand maître spirituel du judaïsme français, quoique genevois de naissance, quitta ce monde en 1963, à l’âge de 89 ans, le journal hébraïque d’Israël, Maariv lui consacra toute une manchette, saluant l’œuvre immense qu’il avait accomplie dans de très nombreux domaines. Ce fils d’une vieille famille juive de la bourgeoisie helvétique eut un destin singulier. Engagé volontaire durant la Grande Guerre, né en 1874, il devient membre de la Légion étrangère et développa un fort sentiment de fidélité à sa nouvelle patrie, la France, après sa naturalisation. Il était aussi né dans une famille juive assimilée mais qui n’avait pas franchi le pas de la conversion. Il évoque avec émotion les prières quotidiennes de son père, l ’action de s’envelopper dans le châle de prière, la mise des tefillin, l’action de grâces après les repas, l’atmosphère du vendredi soir, le chabbat… Tous les moments marquants de la vie juive.

    Mais petit à petit, à l’âge adulte et après tant de travaux littéraires ou poétiques, Fleg va se mesurer à son destin de juif. Il publiera un ouvrage, largement autobiographique, L’enfant prophète (1926) où un certain Claude Lévy fait part de sa quête identitaire dans une France où il n’est guère seyant de se dire juif, car chaque membre de cette communauté en butte à un violent antisémitisme se disait avant tout «israélite français» ; cette dénomination visait à enjamber la période historique au cours de laquelle le judaïsme biblique aurait été «perverti» par «les rabbins et les docteurs de la loi du talmud»… D’autres allaient encore plus loin et ne voulaient entendre parler que de mosaïsme, la loi de Moïse, sous-entendu non perverti par les tendances particularistes des talmudistes. D’où l’opposition célèbre entre l’universalisme chrétien et le particularisme juif… où une certaine église, s’attribuait, encore une fois, le beau rôle.

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