La Syrie, la défection du général Tlass, fer de lance de l’armée d’Assad.
C’est une très mauvaise surprise pour Bachar el assad que la défection de son général, Tlass, un véritable ami d’enfance avec lequel il a grandi et joué quand il était enfant et adolescent. Il faut rappeler brièvement qui est ce général et pourquoi sa défection marque le début de la fin pour le régime syrien.
Cet homme est le fils du général Mustapha Tlass, ancien chef d’Etat major de l’armée syrienne du temps de Hafez el Assad, puis l’inamovible ministre de la défense de ce même président au service duquel il nettoya férocement la ville de Hama (près de 30.000 morts) où les Frères musulmans avaient osé se soulever et tuer près d’une centaine de jeune cadets de l’armée. La répression fut sans précédent, à l’poque il n’y avait ni ONG, ni téléphone portable ni internet, pas un seul réseau social. Hafez el Assad et Moustapha Tlass avaient pu massacrer en silence et en toute tranquillité.
Pourquoi donc le fils de Moustapha a-t-il déserté ? D’après certaines informations, il aurait compris que la répression aveugle n’aboutirait à rien et il optait, sans le dire vraiment, pour une sorte de consensus, de dialogue national qui marquerait l’arrêt des massacres qui semblent l(‘avoir révulsé. Il n’est pas exclu qu’on l’y ait aidé. Vous vous souvenez sûrement de ce qui s’était passé en Irak, lors de l’invasion des troupes américaines : la CIA avait acheté tout le haut commandement irakien dont on avait préalablement exfiltré les familles et les proches vers le Koweit voisin afin de les mettre à l’abri d’une éventuelle vengeance de Saddam Hussein. La CIA et les Israéliens qui tiennent leurs fiches à jour, observent depuis fort longtemps les moindres mouvements de cette armée qui est toujours menaçante, s’est faite l’alliée de l’Iran et aide le Hezbollah.
Ce qui vient d’arriver à la tête du commandement syrien, même si Bachar feint de minimiser cette défection. Qui sera immanquablement suivie de beaucoup d’autres. J’ai été étonné de l’assurance de certains dirigeants français dans leurs discours lors de la réunion de Paris : au plus haut niveau, on prévoyait la chute du régime syrien. Evidemment, ces responsables avaient des informations confidentielles et avaient été prévenus de la défection du général Tlass qui est peut-être déjà dans l’Hexagone. Le réfugié doit être entre les mains des services qui le débriefent.
Et un tel homme a beaucoup de choses à raconter. Bachar ne passera pas l’été à Damas.