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Vu de la place Victor-Hugo - Page 790

  • Les Français et le foot ball

    Les Français et le foot ball

     

    Voici un phénomène de société de portée planétaire : l’engouement irraisonné, voire déraisonnable pour le foot-ball. Personne n’y résiste parmi les grands moyens d’information. Les rues sont désertes, les restaurants se vident, les cafés ne font plus recette dès qu’ils se trouvent confrontés à une insupportable concurrence : un important match de foot ball à la télévision.

     

    Des Français mais aussi tous les autres pays européens envoient des bataillons de supporteurs à l’autre bout du monde dès que leur équipe s’y trouve pour défendre les couleurs du pays en question. Mais pour y défendre quoi, au juste ? On se le demande encore. Et par quels représentants !

     

    Ceux qui peuplent les stades, vibrent au moindre but marqué contre l’adversaire, cassent tout sur leur passage si leur équipe perd, qui sont-ils exactement ? Quel est leur niveau mental, je n’ose pas dire intellectuel ? Quel vide sidéral s’est donc installé dans leur existence pour que le foot ball en soit la seule lumière ?

     

    Je n’ai encore jamais entendu parler d’un opéra, d’une pièce de théâtre, d’un film ou d’une conférence au profit desquels le public plaquerait tout afin de ne pas les manquer ? Pour rien au monde. Autrement le foot.

     

    Et pourtant ce matin, les Français qui supportent leur équipe se sont levés avec une étrange gueule de bois. La presse est unanime. On parle de nullité, de suffisance, de profiteurs, et autres gentillesses.

     

    Est ce étonnant ? Scrutez l’origine sociale, le niveau scolaire et l’éducation (quand ils en ont) de ces gens qui se promènent sur les stades et dont les transferts d’équipes en équipes feraient pâlir d’envie les PDG les plus puissants de la planète. Comment voulez vous que nos enfants croient encore aux vertus de travail et d’effort lorsqu’ils contemplent matin, midi et soir un si désolant exemple à la télévision ?

     

    Le vide culturel que nos sociétés cultivent, tout comme nos hommes politiques qui en profitent afin de glaner les retombées électorales (en se montrant dans les tribunes présidentielles et ailleurs) finira par nous coûter très cher. Comment peut-on imiter, admirer ou estimer des gens dont le seul mérite est de savoir pousser un ballon, qui se conduisent mal dans la société, parlent mal, commettent des actions que la morale réprouve ? Et auxquels on passe tout ou presque, parce qu’ils jouent bien au foot…

  • Que va-t-il se passer en Egypte ?

    Que va-t-il se passer en Egypte ?

     

    Comme on pouvait le prévoir, l’armée égyptienne a mis au point un fin stratagème afin d’évincer les Frères musulmans qui lui paraissent dangereux. Elle a tissé sa toile dans l’ombre, a laissé les nouveaux députés étaler leur grande et criante incompétence à la face du monde et attendu que la haute cour constitutionnelle les invalide en arguant d’un grave vice de procédure. Il n y a donc plus d’organe législatif sur les bords du Nil. Qu’à cela na tienne, l’armée se l’est immédiatement attribué : c’est désormais d’elle qu’émane le pouvoir de promulguer des lois et les décisions budgétaires. Le peuple aura beau crier au scandale, voire à l’injustice, en Egypte, on peut s’asseoir sur des baïonnettes, contrairement à ce que disait Nikita Kroutchev.

     

    J’ai entendu hier soir sur Al-Jazzera un général égyptien expliciter les décisions de l’armée. Il a voulu montrer que l’armée ne marchait pas sur les plates bandes du futur président dont le nom ne sera connu que jeudi dans la journée. L’armée pèse les avantages et les inconvénients de laisser le candidat Morsi, l’intégriste, accéder au pouvoir suprême. Convient-il de le laisser accéder au pouvoir tout en lui rognant les ailes afin de prouver son incompétence et son échec ? Et organiser, dans la foulée, de nouvelles élections présidentielles qui verraient le triomphe de la droite libérale, c’est-à-dire du parti du président Hosni Moubarak.

     

    Je note, en passant, que dans les attributions du futur président, quel qu’il soit, figure le droit de veto et aussi le droit de grâce… Si c’est M. Chafiq qui gagne l’élection, il n’est pas exclu que l’ancien président Moubarak, condamné à la prison à vie et gravement malade (il a plus de 83 ans !), bénéficie ultérieurement d’une grâce pour raisons médicales, ce qui lui permettrait d’aller finir ses jours dans sa villa de Charm El-Cheikh.

     

    Comme toutes les armées du monde, l’armée égyptienne prend des libertés avec les règles démocratiques lorsqu’elle s’empare des rênes du pouvoir. Mais reconnaissons qu’à l’heure qu’il est, elle l’a toujours fait avec douceur et subtilité. C’est pourquoi, je pense, elle laissera peut-être le candidats Morsi accéder au pouvoir. Mais cela ne durera pas car je ne vois pas comment l’armée pourrait s’entendre avec les Frères musulmans qu’elle combat depuis des décennies.

  • L’éclatante victoire des socialistes aux élections législatives : désarkoïsation.

    L’éclatante victoire des socialistes aux élections législatives : désarkoïsation.

     

    Net et sans bavures… telle est la phrase qui revenait régulièrement hier soir et ce matin dans tous les reportages et commentaires. Il faut dire que les socialistes se sont révélés d’habiles tacticiens puisque, presque sans faire campagne, ils ont raflé 314 sièges pour eux, et près de 340 avec le reste de la gauche. Mais surtout ils ne seront pas forcés de passer sous les fourches caudines du Front de gauche ni des écologistes avec lesquels ils ont commis l’erreur de conclure un accord. Tout est passé à gauche : l’Assemblée, le Sénat, les conseils généraux et régionaux…

     

    Et qui a donné lieu à ce raz de marée ? Nicolas Sarkozy, un homme qui va très probablement connaître une longue éclipse méritée dans la vie politique française. Et au fond, cette double défaire électorale est d’abord la sienne. Il ne s’agit pas de faire preuve d’une grande sévérité à l’égard d’homme qui a été désavoué et dont les plus fidèles lieutenants ont mordu la poussière, mais de faire un constat évident.

     

    C’est fou de voir comment tout un système que l’on croyait inoxydable, indéracinable, s’effondre comme un château de cartes. Mais il faut voir ce plus près pourquoi un homme comme NS qui avait suscité un tel enthousiasme va probablement quitter la vie politique française à un âge encore relativement jeune.

     

    Un hebdomadaire, pourtant classé à droite, n’hésitait pas à parler de désarkoïsation. Et c’est vrai. Ses plus fidèles lieutenants ont perdu, même dans des lieux réputés de droite. Prenez l’exemple des Hauts de Seine, oui même à Neuilly, les gens ne veulent plus entendre parler de NS. Or, cette région avait été une sorte de laboratoire-test pour l’ensemble de la famille de l’ancien président.

     

    Comment en est il arrivé là ? Selon Aristote, les êtres humains ont deux types de vertus : éthiques (psychologiques) et dianoétiques (intellectuelles). C’est le caractère, la nature de cet homme qui lui ont joué un très mauvais tour… Certes, François Hollande a d’indéniables qualités d’homme d’Etat. Mais ce qui a le plus joué, c’est ce phénomène de rejet dont son concurrent a été victime. J’ai moi-même entendu dans des lieux publics des gens bien intégrés, des bourgeois et des grands bourgeois, manifester leur volonté de quitter NS et de voter pour son concurrent plus heureux.

     

    Depuis le début, NS n’en faisait qu’à sa tête. Les décisions, les nominations, les interventions incessantes à la télévision, etc… ont fini par excéder les Français lesquels ont la mémoire longue.

     

    Et même l’UMP ne regrette pas de pouvoir prendre son autonomie et se doter d’un vrai président.