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Vu de la place Victor-Hugo - Page 969

  • Marine Le Pen et l’immigration

    Marine Le Pen et l’immigration

    Après la nomination du nouveau gouvernement en France et notamment le remplacement de Brice Hortefeux par M. Claude Guéant, la présidente du Front National a sévèrement contesté les chiffres portant sur l’immigration et la criminalité dans l’Hexagone.

    Les chiffres allégés par le FN ne concordent absolument pas avec ceux avancés par le ministère de l’intérieur. Ceci n’est guère anodin car c’est là dessus que se jouera l’élection présidentielle et bien avant la consultation portant sur les cantonales.

    J’ai été surpris par les solutions radicales proposées par M. Le Pen qui préconise une flotte française surveillant étroitement nos côtes et rejetant impitoyablement tous les boat people de toutes nationalités. Elle pense qu’en repoussant ces réfugiés dans les eaux internationales on les découragerait.

    Madame Le Pen veut aussi revenir sur les accords de Schengen en réinvestissant les postes de douanes aux frontières. Sur ce point, elle n’a pas tort. Mais pour le reste, il y a des conventions européennes et mondiales contre lesquelles la France ne peut pas grand’ chose. Souvenez vous des 120 Kurdes qui débarquèrent en Corse il y a quelques mois. Le préfet avait pris un arrêté d’expulsion et un juge a aussitôt fait libérer les Kurdes en question qui se sont évanouis dans la nature.

    C’est vrai que l’immigration sauvage pose problème, et même un problème grave, mais la France reste un Etat de droit.

    Au fond, si les gens avaient chez eux une vie décente, ils ne songeraient pas à quitter leur pays. Voyez ce qui se déroule sous nos yeux à la frontière entre la Tunisie et la Libye… Et l’Egypte qui ne fait pas un geste pour rapatrier ses nationaux qui sont un million et demi à œuvrer en Libye ! Imaginez ce qui se passerait si………

  • Quelle place pour l’islam en France ?

    Quelle place pour l’islam en France ?

    La précipitation des événements en Libye et dans tant d’autres pays arabo-musulmans, de l’Algérie au Yémen, a presque occulté la tenue prochaine d’un débat sur l’islam et sur l’espace qu’il entend occuper en France. Ce sont les déclarations du Premier Ministre François Fillon qui ont intrigué les observateurs.

    Le Premier Ministre qui, tout en étant un fin politique, ne cède pas facilement à l’opportunisme du même nom, a commencé par mettre en garde contre la tentation de stigmatiser l’islam. En effet, une large partie ka population française assimile islam et islamisme. François Fillon est allé jusqu’à dire qu’il s’opposerait à un débat biaisé mais dès le jour suivant il avait quelque peu modifié son attitude… sans toutrefois renier ses convictions profondes.

    Cet amalgame, courageusement dénoncé par le Premier Ministre, est certes, inadmissible mais il n’est pas imputable aux seuls Français. Peu d’intellectuels musulmans, peu d’autorités religieuses islamiques de poids, ont eu le courage de se démarquer fortement de ceux qui se conduisent comme en pays conquis et entendent imposer leurs vues à ceux qui les accueillent chez eux. Quelques voix se sont élevées, timidement. Et le résultat ne s’est pas fait attendre: le parti majoritaire tente de couper l’herbe sous les pieds du Front National et veut , dans la perspective des prochaines consultations électorales, lui disputer la palme dans deux domaines sensibles : l’immigration et l’insécurité.

    En fait, cette impéritie, voire même ce désarroi face à un problème pourtant crucial, s’explique par une impardonnable négligence qui remonte à des décennies : la France n’a pas su ni voulu gérer intelligemment les conséquences de la décolonisation, elle n’a pas eu une véritable politique arabe, digne de ce nom, se contentant de naviguer avec plus ou moins d’adresse entre différents écueils : un monde arabo-musulman qui n’a toujours pas surmonté la colonisation qu’il tient pour une mutilation de son âme, et la défense d’intérêts économiques légitimes de notre pays.

    Que se passera-t-il si, après ce printemps arabe si inattendu, le continent africain connaissait les mêmes turbulences ? Ce serait alors, pour l’ensemble du monde occidental, un 11 septembre politique aux conséquences encore plus dévastatrices…

    Il fallait appeler les choses par leur nom. Prenons un exemple : le dialogue des culture (dont on ne parle pratiquement plus) se refusait à dire clairement que l’enjeu portait sur les relations entre la civilisation chrétienne, occidentale, d’une part et la religion musulmane, d’autre part. On retrouve cette même hésitation, cette fluidité terminologique, dans la définition du débat qui se prépare le 5 avril : les uns parlent de laïcité, les autres carrément d’islam. Une clarification serait un acte de courage et d’honnêteté.

    Dans toute cette affaire, je crains fort que des préoccupations de nature électorale (pour ne pas dire électoraliste) occultent ou simplement escamotent un débat de fond dont la France a besoin.

    Je ne fais partie de ceux qui sont obsédés par la repentance ou animés par une morbide haine de soi… Mais je veux être lucide : comment un pays comme la France peut-il avoir négligé à ce point une connaissance même élémentaire de ce monde arabo-musulman si différent de notre mentalité et de nos valeurs ? Avez vous entendu nos ambassadeurs parler la langue de ces pays ? C’est incroyable ! Un simple séminaire de quelques semaines permet à un haut fonctionnaire ou à un diplomate moyennement doué de maîtriser quelques centaines de mots d’arabe… Eh bien, ces messieurs ne sont pas très nombreux à avoir consenti cet effort.

    Hier soir, j’ai regardé à la télévision cette remarquable rétrospective des relations entre le dictateur libyen et les puissances occidentales. Le philosophe prend soudain conscience de la futilité et de l’inconsistance des relations internationales où l’éthique est inexistante. Oh, je sais bien, un premier ministre britannique comme Anthony Eden avait dit que le monde n’était pas fondé sur la justice, mais sur le pétrole. Et il savait de quoi il parlait… Mais aujourd’hui, nous vivons une situation radicalement différente.

    Que répondrions nous demain aux nouveaux régimes arabes, issus de la révolution, si leurs élites nous demandaient de rendre des comptes ? Que leur dirions nous ? Que nous avions suivi les règles de la Realpolitik ? Ceci ferait l’effet d’un grand repoussoir.

    Partant, ne commettons plus d’erreurs, n’insultons pas l’avenir. Ayons ce débat sur l’islam dans notre pays, sans complaisance ni préjugé, imperturbablement guidés par un seul objectif : l’avenir de la nation française.

  • La Turquie et l'Europe

    La Turquie et l'Europe: encore et toujours

     

    Mais qu'attendent les Turcs de l'Europe? Pourquoi cette idée fixe qui ressurgit lors de la visite éclair du président français à Anakar et lors de la visite du premier ministre turc M. Erdogan en Allemagne. Depuis l'ancien président français jusqu'à Madame Merkel, l'attitude réservée de l'Europe à l'égard d'une adhésion n'a pas changé: ce pays, si attirant et si exotique soit-il, ne paraît pas séduire les démocraties européennes qui le lui ont fait savoir.

    Mais au fait qu'attend la Turquie de l'Europe? Ce continent n'est plus aussi riche qu'avant et en outre la politique en faveur de l'Iran, de la Syrie et des Palestiniens ne concorde pas vraiment avec ce que pense et fait la diplomatie européenne. On l' a encore vu lorsqu'il s'est agi de voter des sanctions contre le régime libyen: M. Erdogan, plaidant pour l'Iran, a dit que les sanctions ne réglaient rien. C'est à se demander si le premier ministre turc pèse ses déclarations avant de les prononcer. Agissant comme il le fait, il se sépare toujours un peu plus de l'Europe qui n a pas oublié les provocations turques concernant Gaza. Pour ne parler que de la dernière en date.

    Vous pouvez regarder les conseils que M. Erdogan donne à ses compatriotes qui ont choisi de (mieux) vivre en Allemagne. Imagine t on de telles déclarations au sein de l'Europe.

    Enfin, il suffit de regarder la population ottomane et son taux de croissance: aucun pays, ni surtoiut la Grèce, ni l'Allemagne ni aucun autre pays de l'UE n'accepterait un parlement européen avec une pondération des voix qui donnerait aux élus turcs une telle prépondérance.

    La chancelière allemande est dans le vrai lorsqu'elle suggère un partenariat privilégiée. ET en plus, elle est dans la position d'un pays qui connaît le mieux les Turcs si nombreux dans son pays. Et, à l'évidence, elle ne veut pas favoriser l'entrée de la Turquie dans l'UE....

    Nes erait-il pas plus sage de chercher autre chose? Il est vrai que les Européens avaient jadis commis l'erreur de donner un petit espoir à ce projet d'ahésion. Mais un espoir n'est pas un pacte