Existe-t-il une politique arabe de la France ?
Voici un sujet sensible, s’il en est. Et surtout depuis la mini révolte de quelques diplomates anonymes qui ont critiqué la politique étrangère du président de la République, allant jusqu’à stigmatiser son amateurisme. Il faut bien reconnaître que le président Sarkozy ne s’est jamais reconnu dans ce style diplomatique vieille France, un peu compassé et peu adapté à notre époque où seuls les aventuriers et les téméraires réussissent. Mais voilà, la carrière, comme on disait jadis, n’attirait que les descendants des vieilles aristocraties qui en firent l’une de leurs dernières forteresses. Je ne suis pas contre, mais au moins trois fois par ans je prends le petit déjeuner avec des hommes élevés à la dignité d’Ambassadeurs de France et je vois aisément comment ils pensent et surtout comment ils ont pensé durant toute leur vie.
Voyez vous un de ces ambassadeurs négocier avec Khaddafi, Saddam Hussein ou Ahmaninedjad ? Impossible. Ce sont deux mondes, deux cultures, deux époques qui n’ont rien de commun.
Depuis le général de Gaulle, on a tenté de se concilier les bonnes grâces d’un monde qu’on avait combattu durant la colonisation, dans l’espoir de l’arrimer à la civilisation occidentale et à ses valeurs. En vain. Mais aujourd’hui, à notre grande stupéfaction, ce même monde secoue le joug qui l’oppresse depuis des décennies et aspire à rejoindre les mêmes valeurs que nous. En somme, il leur aura fallu plus d’un demi siècle pour comprendre… Etrange.
Je pense que la politique arabe de la France dépend de l’acclimatation de la démocratie dans ces pays. Or, la démocratie est une culture, c’est comme l’Europe qui est plus qu’un continent, c’est une culture, une attitude face à la vie. Ce que les Turcs n’ont pas encore compris au lieu de se livrer à une saine auto critique qui leur ferait le plus grand bien.